(BFM Bourse) - Alors que l'indice phare a échoué de peu jeudi à clôturer au-delà de son pic de 2007, il repasse à nouveau au-dessus de ce niveau à la mi-séance alors que les investisseurs continuent à parier sur un rebond significatif de l'économie alimenté par les plans de relance et l'espoir d'un relâchement des contraintes sanitaires.
La saison des résultats annuels à peine bouclée, celle des résultats du premier trimestre s'ouvre avec le leader du CAC 40, LVMH, qui publiera mardi prochain. En attendant, la trajectoire de l'indice phare demeure orientée clairement à la hausse. Ayant juste daigné corriger de quelques pourcents au cours de la deuxième quinzaine de mars, le CAC 40 est vite reparti de l'avant et s'apprête à enregistrer ce vendredi un deuxième gain hebdomadaire d'affilé. Sauf bien sûr retournement majeur de tendance d'ici à la clôture par rapport à la progression de 0,26% qu'affiche l'indice vers 12h15, à 6.181,72 points.
Un niveau qui n'a rien d'anecdotique, puisqu'il n'a plus été atteint depuis la séance du 27 novembre... 2000 ! Pour dire, à l'époque Jean-Claude Trichet polémiquait avec son prédécesseur Wim Duisenberg à la tête de la BCE au sujet de l'euro (les deux hommes entretenaient une solide inimitié), le parti écologiste les Verts lançait un ultimatum au PCF, et le plus chevronné des rédacteurs de BFM Bourse débutait tout juste dans le métier.
La prudence domine avant le lancement d'une nouvelle saison de résultats
La faiblesse des volumes d'échanges, avec à peine plus de 810 millions d'euros échangés à ce stade, incite toutefois à considérer avec une certaine prudence l'ascension des derniers jours. L'attentisme avant la batterie des publications du premier trimestre y est sans doute pour beaucoup. Les opérateurs scruteront dans les commentaires des entreprises les signes confirmant la reprise de l'activité en espérant ne pas y lire de traces d'accélération brutale de l'inflation, dans les coûts des matières premières et des salaires notamment...L’accélération de la croissance des résultats pourrait permettre aux marchés d’actions de poursuivre leur marche en avant, dans un contexte de politique monétaire toujours accommodante et de politique budgétaire expansive. "Cependant, la remise en cause d’un de ces deux piliers, du fait par exemple d’une hausse du taux d’imposition ou des taux d’intérêt, pourrait entraîner une correction rapide compte tenu de la valorisation actuelle des marchés", avertit Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM.
L'aéronautique et le luxe bien orientés
Pour l'heure, les investisseurs accordent toujours largement leurs suffrages aux fleurons cotés tricolores, à commencer par LVMH (+0,6%) qui est tout proche d'atteindre pour la première fois la barre symbolique de 300 milliards de capitalisation - alors qu'il n'a franchi les 200 milliards qu'en novembre 2019 et les 100 milliards qu'en mai 2017. Toujours dans le luxe, Hermès et Kering progressent ce vendredi dans les mêmes proportions. Avec +2,5%, la première place du palmarès, parmi l'échantillon vedette, revient à Airbus. L'avionneur européen est certes loin de ses sommets historiques, mais remonte toutefois au plus haut depuis un an grâce à une accélération des livraisons au cours du premier trimestre par rapport à la même période de 2020.Hors de l'indice phare, Boiron se distingue pour une fois (+2%) alors que le fabricant de confiseries a dévoilé un partenariat avec NG Biotech dans le but de distribuer des autotests antigéniques de diagnostic rapide par prélèvement nasal, via son réseau auprès des officines pharmaceutiques.
Volatil dans un marché globalement peu tourné vers l'automobile (Faurecia trébuche de 2,8% tout de même et Plastic Omnium de 2,7%), l'action Akwel qui avait très bien entamé la séance après l'annonce d'une progression de ses résultats en dépit de la crise sanitaire l'an dernier s'est retournée et perd maintenant 2,6%.
Parmi les (nombreux) avis d'analystes du jour, la dégradation d'Exane pèse sur Eutelsat (-3%), le bureau d'études jusqu'ici neutre attendant désormais une sous-performance de la valeur.
L'annonce de la cession d'un bloc de 1,3 million d'actions SES Imagotag, dans le sillage des récents sommets du titre, pénalise le cours (-6,8%) tandis que celui de Rubis (-2,6%) pâtit de l'annonce d'une interruption du programme de rachat d'actions.
Les cours du pétrole brut reculaient marginalement, le contrat à terme sur le Brent perdant 0,35% à 62,98 dollars, tandis que le WTI cédait 0,18% à 59,49 dollars, la perspective de voir l'Opep+ amener progressivement jusqu'à 2 millions de barils par jour de plus sur le marché contrebalançant les prévisions de rebond vigoureux de la demande cet été, selon un scénario évoqué notamment par Goldman Sachs cette semaine.
Au chapitre devises, l'euro corrige de 0,21% à 1,1892 dollar, après avoir repris 1,8% sur le billet vert depuis la fin mars.