(BFM Bourse) - À la faveur d'une séquence haussière inédite depuis plus de deux ans et demi, le principal baromètre du marché parisien vole de record en record en ce début de mois de novembre. Rassuré par les propos de Jerome Powell, le CAC 40 gagne 0,53% supplémentaires et se rapproche du seuil des 7.000 points.
La dernière fois que le CAC 40 avait bouclé six séances consécutives dans le vert, vous n'aviez encore jamais entendu parler SARS-CoV-2. Il faut en effet remonter au mois d'avril... 2019 pour trouver trace d'un tel "rallye" - l'indice vedette avait alors enchaîné 8 séances consécutives de hausse entre le 10 et le 23 avril.
Ce jeudi, le baromètre de la cote tricolore a engrangé 0,53% supplémentaires, encouragés par les propos encore très accommodants de Jerome Powell mercredi, ainsi que par les nouveaux records historiques établis quotidiennement à Wall Street (encore aujourd'hui).
Cette semaine de tous les records (historiques), en clôture mardi puis en séance mercredi, va-t-elle se conclure en fanfare avec le franchissement du seuil des 7.000 points pour le CAC 40? Le principal baromètre du marché parisien s'en est en tout cas sensiblement rapproché ce jeudi matin, pointant à 6.993 points vers 9h20, avant de revenir au-dessus des 6.990 points peu avant la clôture. Il termine la séance sur un gain de 0,53% à 6.987,79 points, dans un volume d'échanges relativement fourni de 3,6 milliards d'euros.
Le marché parisien a encore démarré la séance du bon pied "dans le sillage des nouveaux records historiques des principaux indices américains après la réunion de la Fed expliquait John Plassard, directeur adjoint des investissements chez Mirabaud dans sa note matinale. "Si cette dernière a annoncé le début" de la diminution des rachats d’actifs (le fameux "tapering" tant attendu), "elle est cependant restée extrêmement "dovish" (accommodante, NDLR) en évitant de parler des prochaines hausses de taux et en réaffirmant qu’elle restera extrêmement flexible face à l’évolution de la situation économique (soit l’évolution de l’inflation et de l’emploi)" constate John Plassard.
"Tout s'est passé presque comme prévu", abonde en ce sens Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. "Ce que nous avons entendu de la part de la Fed, c'est que l'année prochaine, les banques centrales vont relâcher l'accélérateur mais ne vont pas appuyer sur les freins", image Hugh Gimber, stratège des marchés mondiaux chez JP Morgan Asset Management. "Le fait que la politique monétaire va rester accommodante pendant un certain temps encore est une bonne nouvelle pour les actions" ajoute-t-il. Et de fait, les trois indices new-yorkais, qui restent chacun sur quatre records consécutifs depuis vendredi dernier, sont de nouveau bien orientés ce jeudi. Si le DJIA recule de 0,2% vers 18h10, le S&P (+0,3%) et le Nasdaq (+0,6%) sont en bonne voie pour inscrire de nouveaux pics absolus en clôture ce soir.
Le marché parisien s'appuie également ce jeudi sur une nouvelle (et dernière) grosse salve de résultats trimestriels encore solides quoique diversement accueillis.
Nouvelle fournée de résultats trimestriels
Veolia trône au sommet du palmarès du CAC 40 ce jeudi (+4,2%, à un plus haut depuis septembre 2008) après avoir présenté des résultats records sur neuf mois avant le rachat de son concurrent Suez. Société Générale a également signé le meilleur trimestre de son histoire, dégageant un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros entre juillet et septembre, ce qui se traduit par un gain de 1% en Bourse. Dassault Systèmes (+2,4%) et STMicro avancent aussi.La publication de Teleperformance est en revanche sanctionnée (-1,5%) par des investisseurs pour le coup très exigeants, le géant des centres d'appels ayant fait état d'une croissance organique de plus de 20% sur le 3e trimestre, assortie d'un relèvement d'objectifs annuels. Le fabricant de matériels électriques Legrand cède aussi 1,6% malgré, là aussi, un bond du résultat net sur les neuf premiers mois (+42% à 700 millions d'euros) et un léger ajustement à la hausse des prévisions annuelles (avec des revenus attendus en hausse de "11 à 13%" contre "au moins 10% précédemment") jugé trop prudent par le marché.
Sur le reste de la cote, les comptes de l'exploitant de maisons de retraite Orpea (+3,3%) ou encore de l'équipementier parapétrolier CGG (+3,5%) reçoivent un accueil positif, contrairement à ceux d'Amundi, qui lâche 2,4% malgré un solide 3e trimestre notamment marqué par une collecte dynamique. Après une ouverture en hausse, le cimentier Vicat cède finalement 0,5%, le groupe ayant expliqué que la hausse de ses prix de vente depuis le début de l'année avait permis de compenser la hausse des coûts de l'énergie.
Parmi les autres mouvements de marché importants, Air France - KLM gagne 4,5% et les foncières étaient toutes recherchées (+3,7% pour Klépierre, +3,6% pour Covivio, +3,4% pour Gecina ou encore +1,7% pour URW). Les compartiments de la publicité et des médias ont en revanche souffert (-4,1% pour TF1, -1,6% pour Publicis
Le pétrole rechute
Sur le front pétrolier, les cours repartent à la baisse malgré la confirmation (attendue par le marché) d'un statut quo de l'Opep+ vis-à-vis de son accord initial conclu en juillet, en raison des menaces américaines d'utiliser "les outils dont il dispose" pour tenter d'équilibrer le marché; Vers 18h20, le baril de WTI retombe sous les 80 dollars (-1,2% à 79,9 dollars) quand celui de Brent de mer du Nord cède 0,9% à 81,2 dollars.Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique recule violemment face au billet vert (-0,53% à 1,1550 dollar) à 18h20.