(BFM Bourse) - Le rouge est toujours de mise mercredi en Bourse de Paris, la véhémence du débat Trump-Biden n'ayant évidemment rien fait pour rassurer quant à la situation politique aux Etats-Unis dans les prochaines semaines, et alors que l'augmentation des infections au coronavirus ne faiblit pas.
En dehors de la poursuite du feuilleton Veolia-Suez et, de façon plus inattendue, de quelques minutes d'émoi en Ile-de-France sur le coup de midi à la suite du franchissement du mur du son par un avion à réaction, une matinée sans relief s'est écoulée à la Bourse de Paris. En droite ligne de la séance précédente, le CAC 40 s'affiche en baisse de 0,65% à 4.800,51 points, dans un volume toujours très léger de 840 millions d'euros.
Le baromètre du marché parisien accuse ainsi près de 3% de repli depuis le début du mois et pour reprendre l'analyse de Fidelity que nous citions déjà hier, sans éclaircie sur le front sanitaire ou pharmaceutique, la désillusion de septembre -qui peut encore passer pour une phase de consolidation après le rebond de 3,42% d'août- "pourrait aussi bien se révéler rapidement comme une tendance automnale de fond".
Outre-Atlantique, les indices boursiers ont réagi négativement mardi soir au débat, à la confrontation devrait-on dire, entre Donald Trump qui brigue un second mandat à la présidence des Etats-Unis et son opposant Joe Biden, qui fut vice-président de Barack Obama. Certains opérateurs redoutent la réaction de l'actuel hôte de la Maison-Blanche en cas de défaite ou de résultat initialement incertain (possible vu les modalités particulières de l'élection américaine, comme ce fut le cas en 2000 par exemple), ce qui met en évidence les risques politiques. En outre, malgré de récents signes de progrès, la probabilité que les Démocrates et les Républicains parviennent à un accord sur un nouveau plan de relance avant l'élection présidentielle reste minces.
Les invectives et les interruptions qui ont entaché le premier débat à la présidentielle américaine n'affectent toujours par le billet vert, l'euro perdant encore 0,37% à 1,17 dollar pile.
En revanche du côté des matières premières, le scénario d'une demande durablement déprimée pèse sur le cours du baril de Brent qui perd 1,18% à 41,07 dollars, tandis que le WTI s'échange en repli de 0,94% à 38,92 dollars.
Au sein du marché parisien, l'action Suez ne réagi que mollement au relèvement de la proposition de rachat de Veolia sur les parts d'Engie. Le titre monte de 4,62% à 15,61 euros, juste au-dessus de la première approche qui a provoqué une levée de boucliers du côté de Suez, mais sensiblement en deçà du nouveau prix de 18 euros avancé désormais. En outre, Veolia assure qu'il ne sera candidat que jusqu'à la fin de la journée : la balle est plus que jamais dans le camp d'Engie, qui réunit cet après-midi son conseil d'administration. L'action Veolia prend elle-même 1,7%, et Engie 1%.
Toujours au sein du CAC 40, la nouvelle réduction de la participation de Bouygues dans Alstom pèse logiquement sur ce dernier (-2,25%). Le vendeur, qui récupère ainsi 462 millions d'euros tout de même, prend 1,3%. Bouygues conservera encore 9,7% du capital du constructeur ferroviaire. Sans tendance sectorielle claire, Worldline (-3,4%), Airbus (-1,66%), Renault (-1,6%) ou LVMH (-1,26%) figurent avec Alstom parmi les plus fortes baisses de l'indice.
Désormais parmi les très moyennes voire petites capitalisations de la cote -à un peu plus de 130 millions d'euros en dépit du mouvement du jour- l'action Europcar enregistre un rebond de 30%, difficilement expliqué par un accord de collaboration commerciale avec un loueur canadien.
La plus forte hausse tous segments confondus revient à Voluntis, qui s'adjuge 26% après l'annonce d'une très forte progression des montants facturés par le pionnier français des thérapies digitales à ses partenaires pharmaceutiques comme Novartis ou BMS au premier semestre.