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Suez : La Bourse ne croit pas encore vraiment au rachat de Suez par Veolia

mercredi 30 septembre 2020 à 11h46
Veolia relève son offre sur Suez

(BFM Bourse) - Veolia a relevé son offre sur les 29,9% du capital de Suez détenus par Engie et propose six mois de discussions à la direction du géant de l'énergie avant de lancer son OPA. À en juger par la réaction boursière, le marché "n'achète" pas vraiment cette nouvelle offre.

Une main tendue. Après s'être livré à une guerre de tranchée où tous les coups étaient permis au cours du dernier mois, avec en point d'orgue la décision du directeur général de Suez Bernard Camus de transférer, mercredi dernier, les activités de Suez Eau France dans une fondation de droit néerlandais, une "dernière manœuvre un peu pitoyable de désertion" selon le PDG de Veolia Antoine Frérot, ce dernier vient de dévoiler une offre sensiblement rehaussée, de 15,5 à 18 euros par titre, sur les parts de son concurrent, comme il l'avait promis lundi.

Le conseil d'administration d'Engie, prévu de longue date, doit se réunir dans l'après-midi pour évaluer cette nouvelle offre dans un feuilleton qui agite la place parisienne depuis un mois. Mercredi correspond en effet à la date limite qui avait été fixée par Veolia fin août, lorsque le spécialiste de l'eau et des déchets avait présenté une offre de 2,9 milliards d'euros pour 29,9% de son concurrent Suez détenus par Engie. Veolia a porté cette offre à 3,4 milliards d'euros mercredi matin.

Mon offre n'a jamais été hostile

Le n°1 mondial des services collectifs propose également à Suez une période de discussions de six mois "pour rechercher les bases communes d'un accord" et s'engage pendant cette période à ne déposer "une offre publique portant sur 70,1% du capital de Suez qu'à la condition qu'elle soit amicale", a-t-il indiqué dans un communiqué. Ainsi, "Veolia déclarera que son intention de déposer une offre publique sera conditionnée à une recommandation favorable du conseil d'administration de Suez."

"Je suis désireux de prouver que mon offre n'a jamais été hostile, c'est pourquoi je suis prêt à donner un gage important en contrepartie d'efforts semblables de la part de Suez", a expliqué le PDG de Veolia, Antoine Frérot, lors d'une conférence téléphonique. "Je n'ai pas de doute que ce délai de six mois me laissera le temps de convaincre sereinement le conseil d'administration de Suez de la pertinence de ce magnifique projet", a-t-il ajouté. Au-delà du 31 mars 2021, une OPA hostile restera toujours possible "mais ce n'est pas ce que j'envisage", "ce n'est pas l'esprit de mon offre du tout", a-t-il encore assuré, dans une volonté d'apaiser quelque peu des discussions qui n'ont eu de cesse de s'envenimer au cours des dernières semaines.

L'État veut temporiser

En contrepartie du relèvement de son offre, le groupe demande à son concurrent de désactiver la fondation de droit néerlandais (dit "stichting") qui devait abriter son activité Eau France, une "pilule empoisonnée" destinée à faire capoter un rachat. “Depuis, nos juristes ont bien travaillé et trouvé la manière de contourner cet obstacle”, a néanmoins indiqué Antoine Frérot au JDD. “Je ne peux pas vous (...) révéler (comment), mais ce type de manœuvres prouve bien qu’il est temps qu’Engie prenne une décision" a-t-il ajouté dans cette interview. Veolia a en outre réitéré ses engagements sur la question sociale, promettant de "maintenir l'ensemble de l'emploi des salariés en France".

Du côté d'Engie, le président du conseil Jean-Pierre Clamadieu a exprimé son souhait d'avancer vite dans ce dossier. Il souhaite en effet dégager des capacités financières pour se développer dans les domaines jugés stratégiques, à savoir les énergies renouvelables et les infrastructures.

Suez s'est jusqu'à présent révélé incapable de monter une offre alternative afin de conserver son indépendance. Le groupe estime avoir encore besoin de plusieurs semaines pour s'organiser et convaincre des investisseurs de participer à une contre-offre. Une rencontre de dernière minute entre les dirigeants de Veolia et Suez sous l'égide de Bercy a eu lieu mardi soir, mais sans résultat, selon les deux entreprises. L'État, qui est par ailleurs actionnaire d'Engie à hauteur de 23,6%, a manifesté à plusieurs reprises son souhait de temporiser.

"Je souhaite qu'on prenne le temps nécessaire", a répété mardi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire: "l'Etat ne cédera à aucune pression. On n'est pas à une semaine, 15 jours ou trois semaines près".

Or sans être majoritaire, l'Etat est bien présent au conseil d'Engie, qui compte au total 13 membres, avec un administrateur le représentant directement nommé par arrêté et deux autres désignés par l'assemblée générale des actionnaires sur sa proposition. S'y ajoute un commissaire du gouvernement -un haut fonctionnaire- qui dispose d'une voix consultative.

Les enjeux sont élevés, alors que les activités concernées s'avèrent stratégiques et que Suez estime que près de 5.000 emplois pourraient être supprimés en France si l'opération allait à son terme, ce que dément fermement Veolia.

Le marché n'achète pas cette nouvelle offre

Alors que la nouvelle proposition de Veolia sera caduque ce soir à minuit -“Nous n’avons pas besoin d’une prolongation, mais d’une décision”, a déclaré Antoine Frérot dans le JDD, expliquant ne pas avoir souhaité se rendre à la réunion de Bercy car il s'agissait selon lui d'“une négociation sur la prolongation des délais”- et que c'est désormais à Engie de se prononcer, le marché reste circonspect. De fait, si le titre Suez grimpe de 6,37% à l'annonce de cette révision à la hausse de l'offre, il s'échange "seulement" à 15,87 euros vers 11h20 ce mercredi. Un niveau encore assez éloigné (près de 12% inférieur) du nouveau prix proposé (18 euros par action Suez). De leur côté, Veolia (+1,9%) et Engie (+1,9%) progressent légèrement en Bourse.

Le prix d'un titre ciblé par une opération de rachat s'aligne de fait traditionnellement sur le prix proposé par le groupe qui formule l'offre, mais il faut pour ce faire que le marché croit en la réalisation de l'opération en question. Le mouvement observé sur le titre Suez ce jour témoigne donc de la prudence des opérateurs, face à une situation dont l'issue demeure incertaine.

(avec AFP)

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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