(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a accéléré son repli dans l'après-midi pour clôturer cette dernière séance du mois de mai en baisse après l'annonce de indicateurs chinois dégradés. Sur l'ensemble du mois de mai, le CAC 40 plonge de 5,35%.
Les investisseurs qui auront suivi à la lettre le célèbre dicton boursier "Sell in may, and go away", ou - "vends en mai et va-t'en" dans la langue de Molière - ont eu le nez creux.
Pour ce dernier jour de ce cinquième mois de l'année, la tendance à Paris a été lourde, faute de nouvelles réjouissantes à se mettre sous la dent. Les signes d'une reprise plus tardive que prévu de l'économie chinoise ont miné le CAC 40. L'indice phare parisien clôture ainsi en forte baisse de 1,55% à 7098,70 points, non loin de ses planchers de deux mois inscrits en séance, à 7083,60 points.
Sur un mois, le bilan est encore moins flatteur. L'indice parisien boucle mai nettement dans le rouge (-5,35%) et affiche donc son premier repli mensuel de 2023. Ce qui érode les gains annuels du CAC 40 sous les 10% à l'issue de ce mois compliqué.
Le mois de mai a été éprouvant pour les nerfs des investisseurs. Dernier motif d'inquiétudes en date, la contraction de l'activité manufacturière en Chine, et ce, pour le deuxième mois consécutif, selon des données officielles publiées mercredi. Et les valeurs du luxe elles-mêmes pénalisées par la situation en Chine, l'un de leurs principaux marchés. s'inscrivent en baisse ce soir. LVMH a cédé 2,6% tout comme Hermès quand Kering perd 2,9%.
L'état de santé de l'économie chinoise ravive les craintes d'un ralentissement plus global et relègue au second plan l’accalmie des prix dans plusieurs pays de la zone euro, avant la publication officielle jeudi des chiffres de l'inflation dans la zone. En France, la hausse des prix à la consommation a ralenti à 5,1% sur un an en mai, après 5,9% en avril, selon les données de l'Insee. Mardi, les chiffres italiens montraient également un ralentissement de la hausse des prix à 7,6% sur un an en mai contre 8,2% le mois précédent, tout comme en Espagne, où l'inflation a ralenti en mai à 3,2% sur un an.
Outre-Atlantique, le marché du travail se porte bien, même trop bien pour les investisseurs qui espéraient encore une pause de la Fed dans ses hausses de taux. Le département du travail américain a fait état d'une nette hausse des créations de postes, de 10,1 millions en avril, après 9,59 millions le mois précédent. Résultat : les marchés estiment à près de 70% la probabilité que la Fed procède à une hausse de taux de 0,25% à l'issue de la réunion de politique monétaire des 13 et 14 juin.
Toujours aux Etats-Unis, les débats boursiers restent bien évidemment animés par les négociations autour du plafond de la dette. L'accord noué entre républicains et démocrates pour relever le plafond de la dette doit encore passer les fourches caudines du Congrès, où chaque camp pourrait faire valoir son insatisfaction à l'égard du compromis trouvé. Le vote aura lieu mercredi à la Chambre des représentants, puis a priori vendredi ou samedi au Sénat.
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Capgemini sur un nuage
Parmi les rescapés de la journée, on peut citer Capgemini qui termine en tête du CAC 40 à la faveur d'un gain de 6,8%. Le groupe profite de plusieurs bonnes nouvelles, à savoir l'annonce d'un gain de deux contrats en Catalogne et surtout de l'extension de son partenariat stratégique de longue date dans l'analyse de données et l'intelligence artificielle avec Google Cloud.
L'entreprise de services numériques est suivie de JCDecaux qui clôture en hausse de 4,1%, après avoir annoncé mardi soir le rachat des activités en Italie et en Espagne de Clear Channel Outdoor Holdings.
De l'autre côté du spectre, les valeurs cycliques ont nettement souffert dont le secteur automobile dans son ensemble: Valeo a plongé de 5,9%, Faurecia et Plastic Omnium ont rendu 5,3%. Renault a plié de 4,3%, Stellantis et Michelin ont perdu plus de 3%.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,7% à 1,0664 dollar. De son côté, le pétrole reste orienté à la baisse, non loin de ses plus bas de 3 semaines. Le contrat pour juillet sur le Brent de la mer du Nord cède 0,5% à 73,33 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York redonne 0,8% à 68,91 dollars le baril.