(BFM Bourse) - Les données officielles ont fait état d'une contraction de l'activité manufacturière en Chine pour le deuxième mois consécutif, ce qui pèse sur les valeurs du luxe à Paris.
Quand la Chine tousse, les valeurs du luxe s'enrhument en Bourse. A Paris, LVMH cède 1,6%, Hermès redonne 2,2% quand Kering perd 2,5% vers 11h00 mercredi matin, le secteur étant miné par des indicateurs chinois dégradés.
Selon les données officielles, l'activité manufacturière de l'empire du Milieu a une nouvelle fois connu un accès de faiblesse en mai. Pour le deuxième mois consécutif, l'indice PMI manufacturier, s'est établi sous la barre des 50 qui sépare contraction et expansion de l'activité pour ressortir à 48,8 en mai contre 49,2 le mois précédent. L'indice PMI mesurant l'activité dans les services a également reculé à 54,5 en mai contre 56,4 en avril.
Ces chiffres montrent que la reprise post-Covid de la deuxième économie mondiale semble plus laborieuse que prévu. Citée par l'AFP, l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management souligne que "la demande intérieure s'est récemment affaiblie, en partie à cause du ralentissement du marché immobilier et de la deuxième vague de Covid. La demande extérieure n'est pas non plus favorable, alors que les États-Unis sont confrontés à un risque de récession".
Et par ricochet, le CAC 40 fortement pondéré en valeurs du luxe, montre des signes de fébrilité, en réaction à ces doutes sur la reprise de l'économie chinoise. L'indice parisien cède 0,7% vers 11h00 après avoir lâché 1,2% dès les premiers échanges.
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Une ambiance morose sur les places chinoises
Un peu plus tôt dans la matinée, les places boursières chinoises ont clôturé en repli. Shanghai a rendu 0,6%, tandis que Hong Kong a plié de 2,5% mercredi matin après ces indicateurs chinois décevants. Depuis le début de la semaine, l'humeur est maussade sur les places chinoises, les investisseurs anticipaient déjà ces signes de faiblesse de l’économie chinoise, alors qu'en avril, l'activité manufacturière en Chine avait déjà reculé de manière inattendue.
Dans ce contexte, l'indice Hang Seng China Enterprises Index, l'indice phare de la Bourse de Hong Kong qui a perdu 1,9% mercredi, accuse désormais un repli supérieur à 20% par rapport à son pic du 27 janvier à 7773,61 points, un seuil à partir duquel on qualifie généralement le marché de baissier (ou "bear market").
Outre ces inquiétudes sur la reprise économique du pays, une nouvelle crise diplomatique entre les Etats-Unis et la Chine ravive également les tensions. Pékin a récemment rejeté une demande américaine concernant une réunion des chefs d'état-major de la défense lors d'un prochain forum sur la sécurité à Singapour. Cité par le Financial Times, Louis Tse, directeur général de la société de courtage Wealthy Securities, explique: "C'est l'économie, oui, mais c'est aussi plus que cela".
Difficile alors pour les investisseurs d'être positifs sur la Chine compte tenu de ces vents contraires. "Il n'y a tout simplement pas de nouvelles positives et c'est vraiment difficile pour les investisseurs", déclare à Bloomberg, Willer Chen, analyste principal chez Forsyth Barr Asia Ltd.
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