(BFM Bourse) - Pour la première fois depuis mars dernier, le CAC 40 tombe à moins de 6.000 points, les investisseurs continuant à réduire leur exposition au risque dans l'anticipation des conséquences économiques du brutal durcissement monétaire que s'apprête à effectuer la Fed face à une inflation qui ne cesse d'accélérer. En plein questionnement existentiel, Atos enfonce plancher après plancher.
Et pourquoi pas directement 1 point de plus à ce stade? L'ampleur et la rapidité de la hausse des taux directeurs de la Fed donnent une idée de l'urgence de la situation dans laquelle se retrouve la banque centrale des Etats-Unis face à une inflation qui atteint des niveaux inédits depuis plusieurs décennies et qui apparaît toujours accélérer, comme l'a montré vendredi l'indice des prix à la consommation de mai.
Selon le Wall Street Journal, la Réserve fédérale, ayant déjà entamé en mars son cycle de resserrement par pas de 0,5 point (50 "points de base"), ce qui est déjà relativement vigoureux en regard des ajustements habituels de 0,25 point, pourrait bien recourir mercredi à un relèvement de 0,75 point (et potentiellement le même tarif le mois suivant...). Quant à la BCE, l'institution chargée de la politique monétaire en zone euro débutera à son tour le cycle de resserrement par une hausse de 0,5 point en juillet, objectif qui semble désormais un minimum. Le marché pourrait même à un moment ou à un autre se voir confronté à un classique des périodes de crise, une décision sur les taux prise en dehors d'une réunion périodique, rien de tel pour achever de plomber le moral des investisseurs.
Au lendemain d'un décrochage de 2,67%, sa plus forte baisse depuis près d'un mois, le CAC 40 continue dans ce contexte à se déprécier. Vers 11h50, l'indice phare tricolore perd 0,8% à 5.974,09 points, au plus bas depuis le 8 mars dernier.
Nouvelle plongée pour Atos
Sur la cote parisienne, Atos subit une nouvelle déculottée, sombrant désormais de plus de 20% alors que le ministère de l'Economie et des Finances a dit surveiller attentivement l'avenir du groupe considéré comme un "actif stratégique" (qualificatif rarement synonyme de succès boursier dans la bouche du ministère) tandis que l'ESN (entreprise de services numériques) confirme envisager une forme de démantèlement. Worldline perd 8,9% dans son sillage, alors qu'Atos justement vient de reclasser un bloc d'environ sept millions d'actions, représentant 2,5% du capital.
Air France-KLM est aussi particulièrement à la peine, cédant 10% après avoir mené à bien sa dernière augmentation de capital en date.
Dans l'actualité du jour, Valbiotis recule de 5% à la mi-journée alors que le groupe compte commercialiser d'ici 2024 un complément alimentaire destiné à lutter contre le cholestérol... tout en envisageant une étude clinique complémentaire.
Au chapitre énergétique, les cours du brut repartent de l'avant à 122,84 dollars (+0,47%) le baril de Brent et 121,48 dollars (+0,45%) pour le WTI, alors que la planète manque actuellement de capacités de production pour faire face à une demande qui reste pour l'heure soutenue notamment avec le redémarrage potentiel de l'activité en Chine. Dans la foulée, TotalEnergies parvient à grappiller 0,3%.
Sur le marché des changes l'euros bénéficie d'un certain rebond à 1,0443 dollar (+0,36%) après un repli de 3% en trois jours, sur fond d'amélioration légèrement supérieure aux attentes de l'indice de confiance ZEW en Allemagne.