(BFM Bourse) - Resté sur une séquence de 5 progressions consécutives et un nouveau record annuel en clôture vendredi, le marché parisien a basculé dans le rouge dans l'après-midi, les suspensions en série du vaccin développé par AstraZeneca entamant quelque peu l'optimisme des opérateurs.
Pas de "passe de six" pour le CAC 40. Après avoir bouclé l'intégralité des séances de la semaine écoulée dans le vert, puis de nouveau ouvert en hausse lundi matin dans le sillage des derniers records de Wall Street, le CAC 40 finit en repli de 0,17% à 6.035,97 points. Au terme d'une morne séance, le marché parisien s'est inquiété des aux annonces successives de l'Allemagne, de l'Italie puis de la France de la suspendre de l'utilisation du vaccin AstraZeneca jusqu'à un avis de l'autorité européenne du médicament (EMA) qui sera rendu mardi. Alors que les campagnes de vaccination montaient enfin nettement en puissance sur le Vieux continent, ce contre-temps a douché l'enthousiasme des investisseurs - pas seulement parisiens puis que le Dax francfortois et le "Footsie" londonien ont fini sur des replis similaires.
Les marchés devaient pourtant "encore être portés en ce début de semaine par l'espoir d'une reprise de l'économie américaine plus importante que précédemment anticipée" selon Vincent Boy, analyste chez IG, mais les atermoiements sur le front des vaccins suscitent désormais des interrogations quant au rythme de ce retour à la normale.
Outre-Atlantique, les principaux indices new-yorkais évoluent en ordre dispersé et proche de l'équilibre en fin de matinée. Peu après 17h45, le Dow grappille encore 0,08% et améliore à la marge son record historique établi vendredi en clôture, quand le Nasdaq avance de 0,2% et que le S&P affiche une variation anecdotique de -0,05%.
En point de mire cette semaine, les opérateurs prendront connaissance mercredi soir de la décision de politique monétaire de la Fed et écouteront attentivement le discours de Jerome Powell, attendant d'être encore rassurés par rapport aux récentes tensions sur les rendements obligataires avec la crainte d'une résurgence de l'inflation.
Le départ de Faber chez Danone salué en Bourse
Si le début de semaine était calme sur le front macro-économique (jusqu'aux annonces concernant les vaccins), l'actualité micro-économique avait de nouveau pris le relais, les investisseurs saluant en particulier l'éviction d'Emmanuel Faber à la tête de Danone. L'action a gagné 2,9%, et plus de 30% depuis novembre et le début de la dernière campagne des activistes qui réclamaient, et obtiennent, la séparation des fonctions de président et directeur général et la nomination d'un nouveau DG (après avoir nommé Gilles Schnepp comme président).
L'action Stellantis a avancé de 2,1% (retraité du détachement des actions Faurecia distribuées aujourd'hui aux actionnaires), profitant d'un nouveau suivi positif émanant de la Deutsche Bank.
Sanofi a également progressé de 2,1% dans le sillage de nouvelles données encourageantes pour l'anticancéreux Libtayo, dans un essai où le traitement a été administré en seconde intention à des patientes atteintes de cancer du col de l'utérus.
Concernant les sciences de la vie, la biotech nantaise OSE Immunotherapeutics a annoncé le lancement d'un essai clinique évaluant l'intérêt de son anticancéreux Tedopi pour traiter le cancer de l'ovaire après celui du pancréas et du poumon. Son titre s'est adjugé 2%. Au sein du compartiment, la vedette du jour était Pixium Vision, avec un bond de 10% alors que le spécialiste de la vision bionique a annoncé poursuivre son opération de rapprochement avec la société américaine Second Sight - laquelle a reçu la semaine dernière une autorisation de la FDA pour un système avec lunette reliée à un ordinateur.
Enfin, parmi les "midcaps", ce sont notamment Séché Environnement (+3,6%), Pharmagest (+3,9%), Fnac Darty (+2,9%), GTT (+1,7%) ou Gorgé (+2,4%) qui se sont distingués. Stef se a pris +2,8% dans le sillage d'un relèvement d'objectif de Midcap Partners, également passé à l'achat sur le titre.
Le pétrole toujours proche des 70 dollars
L'optimisme des investisseurs avait également profité aux cours pétroliers dans la matinée, la référence européenne de brut (le Brent) ayant de nouveau tutoyé le seuil des 70 dollars avant de rendre ses gains et même plus au cours de l'après-midi. Peu avant 18h, celui-ci cédait 0,58% à 68,80 dollars.
Au chapitre des devises, l'euro poursuivait son repli à 1,1923 dollar (-0,26%). Le bitcoin corrigeait sensiblement sa nouvelle envolée du week-end au-delà de 60.000 dollars, en recul de 5% à 56.100 dollars.