(BFM Bourse) - Le prix du Brent, le pétrole de la mer du Nord, vient de diminuer de pratiquement 25% par rapport à un pic depuis l'année 2008 inscrit la semaine dernière. Un facteur susceptible d'atténuer les tensions inflationnistes, ce qui contribue à rassurer quelque peu les investisseurs. Le CAC a grimpé de 1,75% dans ce contexte.
Insensible à la baisse de 2,6% enregistrée lundi par la Bourse de Shanghai après l'application d'un nouveau confinement à Shenzen face à une nouvelle flambée du variant Omicron, l'indice phare du marché parisien a crû de 1,75% à 6.369,94 points, poursuivant sur sa lancée de la semaine dernière.
Le confinement de l'agglomération chinoise, surnommée la "Silicon Valley of China" pour son rôle essentiel dans les nouvelles technologies, contribue paradoxalement à l'apaisement des tarifs pétroliers dans la mesure où ces nouvelles restrictions pourrait freiner la demande énergétique chinoise. Le baril de brut WTI revenait à 102,38 dollars (-6,36%) et le Brent perdait 6,12% à 105,78 dollars, après avoir inscrit un plus haut depuis l'année 2008 il y a seulement une semaine à 139 dollars. La correction enregistrée depuis atténue quelque peu la menace inflationniste, ce qui profite par ricochet aux marchés d'actions.
Les opérateurs étaient également sensibles à la tonalité relativement positive des commentaires tant côté ukrainien que russe en vue de nouvelles discussions - quand bien même sur le terrain la situation ne fait que se durcir. Cette semaine, les investisseurs seront en outre particulièrement attentifs au discours de Jerome Powell tandis qu'est attendu un premier tour de vis sur les taux. Décision jeudi à 19h30 heure de Paris (et non 20h30, puisque l'heure d'été s'applique déjà outre-Atlantique).
Les banques profitent de la hausse des rendements obligataires
Certes encore à moins de la moitié de sa valeur d'il y a un an, Alstom a poursuivi son rebond engagé la semaine dernière et signé la meilleure performance du CAC (+5,2%). Déjà bien orienté vendredi à l'annonce de ses comptes annuels, EssilorLuxottica a encore gagné 4,7% ce lundi.
Le secteur bancaire a repris de l'altitude (+3,9% pour Société Générale et +4% pour BNP) grâce au redressement des rendements obligataires. Le nouveau plan stratégique de Danone (+4%) a semblé faire l'unanimité, incitant plusieurs analystes à relever leurs objectifs.
L'automobile d'une façon générale retrouvait aussi de l'attrait, mais c'est Stellantis (+3,9%) qui en profitait le plus vivement, alors que Carlos Tavares n'exclut pas de voir le groupe rattraper Tesla dans les prochaines années sur le marché des véhicules électriques. Se défendant de toute arrogance, le dirigeant se dit toutefois confiant dans la capacité du groupe européen (et américain via Chrysler) à combler l'écart.
Echec de Sanofi dans le cancer du sein
Parmi les 40 valeurs phares, seul Sanofi reste significativement à l'écart du fait de l'échec de l'essai clinique "AMEERA-3" sur un composé expérimental, l'amcenestrant, en tant que traitement du cancer du sein.
Hors de l'indice phare, Groupe Gorgé s'est distingué en prenant 11% grâce au projet de rapprochement de sa filiale ECA avec iXblue, une pépite high tech convoitée par différents acteurs de la défense. Le projet de rapprochement valorise le nouvel ensemble 800 millions d'euros, et ne nécessitera pas de financement dilutif pour les actionnaires actuels.
EDF a réussi à terminer quasi-stable, alors que le groupe a revu en hausse l'impact de la baisse de production et des mesures gouvernementales (relevant le volume d'électricité nucléaire que le groupe vend à perte à ses concurrents) sur ses résultats 2022. Rubis en revanche a perdu plus de 8%, effaçant la progression qu'avait valu au titre l'annonce des résultats 2021 de la société spécialisée dans le stockage et la distribution de produits pétroliers.