(BFM Bourse) - Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait déclarer dans l'après-midi un état d'urgence de portée internationale, le CAC 40 rechute lourdement jeudi (-1,2% à 12h) et met ainsi un terme au timide rebond enregistré sur les deux dernières séances.
La résurgence des craintes entourant la propagation du coronavirus provoque un nouveau vif repli des principales Bourses européennes jeudi matin, alors que le bilan s'est alourdi à 170 morts jeudi en Chine après un bond sans précédent du nombre quotidien de décès. Le CAC 40 lâche ainsi 1,25% à 5.880,66 points peu après 12h, dans un volume d'échanges moyen de 970 millions d'euros.
"Les indices européens devraient (enfin) ouvrir en forte baisse ce matin après que l’OMS a convoqué une réunion d’urgence (qui se tiendra jeudi après-midi, NDLR)" avançaient les experts de Mirabaud dans leur note matinale. "L’Organisation mondiale de la santé devrait alors remonter son évaluation d’un cran en considérant le coronavirus comme étant une "urgence de santé publique de portée internationale" contrairement à vendredi dernier, anticipent-ils. D'autant que "s'il y a officiellement 170 morts et 7.700 personnes contaminées jeudi matin, de plus en plus de scientifiques considèrent que les autorités chinoises cacheraient les véritables chiffres, soit 8.000 morts et 90.000 Chinois "sous observation"..." signalent les experts.
Côté banques centrales, la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé sans surprise ses taux inchangés mercredi mais son président Jerome Powell s'est également inquiété des conséquences de l'épidémie du nouveau coronavirus sur l'économie mondiale.
L'intégralité du CAC voit rouge
Une fois n'est pas coutume, les 40 valeurs du baromètre parisien évoluent toutes en territoire négatif jeudi à la mi-journée. En queue de palmarès, on retrouve notamment les valeurs pétrolières et parapétrolières (-5,6% pour Technip, -2,1% pour Total) qui subissent la poursuite du repli des cours de l'or noir sur fond de craintes concernant la croissance mondiale, donc la demande en hydrocarbures, liées au coronavirus. Vallourec (-3,3%), Schlumberger (-3,2%) et CGG (2,6%) accusent également le coup.Sur le reste de l'indice phare, les valeurs du luxe enregistrent aussi de nets replis (-1,8% pour LVMH, -1,3% pour Kering et -1,2% pour Hermès) après les déclarations de Swatch (marque suisse de montres-bracelet) sur le risque de difficultés persistantes à Hong Kong.
Alors que l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a rétrogradé du 1er au 3ème rang mondial des constructeurs automobiles en termes de nombre de voitures écoulées en 2019, Renault limite ses pertes (-0,5%).
Enfin, le projet d'une nouvelle levée de fonds de DBV Technologies -pour prolonger sa visibilité financière au-delà de la date à laquelle le groupe espère enfin débuter la commercialisation de son traitement de l'allergie aux arachides Viaksin Peanut- fait chuter le cours de la biotech (-8,5%).
Au chapitre pétrolier, les cours poursuivent et accentuent même nettement leur repli jeudi midi, le baril de Brent lâchant 2,44% à 57,47 dollars quand le baril de "light sweet crude" texan abandonne 22,9% à 52,11 dollars.
Du côté des changes, la monnaie unique tente un modeste rebond face au billet vert (+0,04%) à 1,1017 dollar vers 12h40.