(BFM Bourse) - Au lendemain d'une séance au cours de laquelle la Fed et le pétrole ont pesé sur le CAC, l'indice phare de la place parisienne rebondit légèrement à mi-séance (+0,17% vers 12h15) avant de prendre connaissance du nouveau rapport mensuel sur l'emploi américain.
Vers 12h15, le CAC grappille 0,17% à 5.548 points, dans un volume d'échanges moyen de 800 millions d'euros, au lendemain d'un net recul de 0,85%. Comme l'expliquent les experts de Mirabaud Securities dans leur note matinale, les indices ont fini en baisse dans le sillage de plusieurs éléments importants, hier, à savoir "la publication d’une contraction de l’activité du secteur manufacturier pour le troisième mois consécutif en avril dans la zone euro, une menace du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney de durcir les conditions monétaires en fonction de l'évolution des discussions sur le Brexit, une information selon laquelle les discussions commerciales entre Washington et Pékin seraient au point mort ou encore la forte baisse du baril de pétrole".
"Contrairement au DAX, soutenu hier par Bayer et Volkswagen, le CAC et l'Eurostoxx 50 ont perdu 0,8% environ, le premier écart un tant soit peu significatif depuis plusieurs jours", a souligné dans une note Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC. "Les investisseurs ont ajusté leurs attentes quant à la perspective d'une baisse des taux" après que la Réserve Fédérale américaine (Fed) a délivré un message un peu moins accommodant que prévu", a observé de son côté David Madden, un analyste de CMC Markets. "On ne peut s'empêcher de penser que les marchés ne sont pas vraiment raisonnables s'ils espèrent réellement des signaux d'un assouplissement de la politique monétaire à court terme" aux Etats-Unis, a poursuivi Tangui Le Liboux, qui estime que "la Fed a besoin de données économiques dégradées pour emprunter ce chemin, or, ce n'est pas le cas à ce stade".
Du côté des indicateurs, les opérateurs vont tourner leur attention vers les chiffres des créations d'emplois aux États-Unis, après que l'enquête ADP publiée mercredi a fait état d'une forte progression des créations d'emplois dans le secteur privé en avril. "Le consensus Bloomberg parie sur 190.000 nouveaux emplois créés. Le chiffrage ne paraît pas déraisonnable, au moins relativement à la chronique récente (196.000 emplois créés en mars, NDLR)" juge Hervé Goulletquer, stratégiste à La Banque Postale Asset Management. D'autres indicateurs seront publiés dans l'après-midi, comme les statistiques de l'inflation en zone euro pour le mois d'avril, les immatriculations de voitures neuves en Allemagne ou l'indice d'activité dans les services aux États-Unis, également pour le mois d'avril.
Société Générale recherché, Air France - KLM lâche du lest
Sur le front des valeurs, le palmarès du CAC 40 est pour l'heure dominé par Société Générale, dont le titre avance de 2,8% vers 12h30 et ce, malgré une publication trimestrielle en demi-teinte. C'est principalement le renforcement de l'assise financière de la banque tricolore qui est salué par les investisseurs. Dans l'autre sens, le titre Atos s'ajuste (+-24,6%) à la distribution exceptionnelle en nature de 23,5% des actions composant le capital de la société Worldline, ancienne filiale du groupe informatique français qui ne détiendra plus que 27% du capital de la société de solutions de paiements à l'issue de l'opération.Également à noter au sein de l'indice phare de la cote parisienne, Axa avance pour sa part de 1,7%, fort d'une solide publication trimestrielle avec une bonne progression du chiffre d'affaires, principalement porté par la bonne santé de sa nouvelle division Axa XL, axée notamment sur les grandes entreprises, ainsi que de ses activités en Europe.
Sur le SRD, l'action Air France - KLM recule nettement vendredi matin, en réaction aux résultats trimestriels publiés par la compagnie aérienne franco-néerlandaise et qui font état d'un creusement de la perte nette du groupe au premier trimestre 2019, sur fond de rebond d'envergure des cours de l'or noir. Bonduelle recule également (-2,4%), plombé par la révision à la baisse de son objectif annuel de croissance, ses ventes demeurant en recul sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2018-2019. Enfin, l'équipementier automobile Akwel avance de 3% après avoir annoncé qu'il avait nettement surperformé le marché mondial au premier trimestre avec un chiffre d'affaires en hausse de 4,6% dans un marché en recul.
Du côté de l'or noir, les cours des barils de brut évoluent proche de l'équilibre vendredi après avoir cédé près de 4% hier en réaction à la publication de stocks américains largement plus importants qu'anticipé. Vers 12h45, le baril de Brent européen grappille 0,14% à 70,45 dollars quand celui de WTI texan prend 0,29% à 61,74 dollars. Sur le front des devises, l'euro recule (encore) face au billet vert, à 1,1155 (-0,16%), proche de ses plus bas depuis juin 2017.