(BFM Bourse) - Le principal baromètre du marché parisien n'affiche qu'une variation anecdotique vendredi, à mi-parcours de la dernière séance d'un mois d'avril dans l'ensemble très positif, sur fond de très bons résultats de la part des entreprises cotées.
Certes sans égaler le bond de 6,38% de mars, avril devrait se solder par un confortable gain pour le CAC 40, de l'ordre de 3,8% si le compteur devait s'arrêter maintenant. Vers 12h20, l'indice phare ne semble plus enclin à beaucoup varier, affichant un repli limité de 0,17% à 6.291,88 points, après une ouverture en légère hausse toutefois.
La réaction à l'officialisation d'une contraction du PIB de la zone euro au premier trimestre (moins forte qu'attendu toutefois) reste donc mesurée. A noter que la France a nettement surperformé l'Allemagne, avec une croissance de 0,4%, alors que l'économie outre-Rhin s'est contractée de 1,7% avec un confinement plus étendu.
Par ailleurs, les prix à la consommation dans les 19 pays ayant adopté l'euro ont augmenté de 1,6% sur un an, un chiffre conforme à la moyenne des projections des économistes, traduisant tout de même une accélération par rapport aux 1,3% de mars. Ce qui ne remet pas en soi la position de la BCE, laquelle avait déjà dit s'attendre à une accélération de la hausse des prix et s'autorise à dépasser ponctuellement son objectif d'un chiffre "inférieur à, mais proche de 2%" (barre atteinte ce mois-ci en Allemagne d'ailleurs, à +2,1%). Mais c'est tout de même une signal de tension sur l'inflation, alors que remontent à nouveau les rendements obligataires, aux Etats-Unis en tous cas.
Le lot des publications de ce vendredi reçoit un accueil un peu plus contrasté qu'au cours des derniers jours, BNP Paribas (qui a touché jeudi en séance un plus haut niveau depuis septembre 2018) subissant notamment des prises de bénéfices plus ou moins appuyées après une progression de 37% de son bénéfice au premier trimestre, grâce à une diminution du coût du risque. L'action cède plus de 1,5%.
La réaction du marché est également négative pour Imerys (-1,4%), alors que le métallurgiste a enregistré des niveaux de marge supérieurs même à l'avant-crise, enregistrant au bout du compte une envolée de 63% de son bénéfice trimestriel. A une autre échelle, les résultats annuels hors norme d'Eurobio, dopé l'an dernier par la demande de tests du coronavirus, se traduisent par un repli, là aussi, (-3,9%).
En revanche, le relèvement des objectif de Vallourec permet 6,6% de revalorisation.
Safran gagne 3,2%, alors que le groupe a livré un trimestre mitigé, pour dire le moins, avec un repli de son chiffre d'affaires de 38%. Saint-Gobain, qui a vu sa croissance organique s'accélérer jusqu'à +14,3% sur les trois premiers mois, enregistre près de 1% de gains.
Enfin Euronext prend 5,4% au lendemain du détachement des DPS en vue de son augmentation de capital, à laquelle il sera possible de souscrire la semaine prochaine. L'opérateur entend lever 1,8 milliard d'euros, complétant ainsi le package du financement du rachat de la Borsa Italiana pour un montant de 4,3 milliards d'euros au total.
Venant d'atteindre un plus haut niveau depuis six semaines, les cours pétroliers subissaient des prises de bénéfices à la mi-journée, avec un retour des interrogations quant au timing d'une réelle reprise de la demande. Le Brent perdait 1,18% à 67,25 dollars et le WTI 1,37% à 64,12 dollars. Les traders surveilleront également, avant l'ouverture de Wall Street, les publications des géants américains Chevron et Exxon Mobil, en quête d'indications de leur part à ce sujet.
Sur e marché des changes, l'euro corrigeait un peu face au billet vert, redonnant 0,21% à 1,2095 dollar, mais restait en piste pour signer un rebond de plus de 3% sur l'ensemble du mois d'avril, sa meilleure performance mensuelle depuis juillet dernier.