(BFM Bourse) - Longtemps proche de l'équilibre au cours de la matinée, le CAC 40 cède 0,55% vers 12h45, dans l'attente d'avancées dans les négociations commerciales entre les deux plus grandes puissances économiques au monde.
La place parisienne se montre prudente vis-à-vis de la reprise des discussions entre les États-Unis et la Chine dans le cadre du différend commercial qui les oppose depuis plusieurs mois. Vers 12h15, l'indice phare de la Bourse de Paris recule de 0,46% à 4.615 points, dans un volume d'échanges assez faible, de l'ordre de 700 millions d'euros. Vendredi dernier, le CAC 40 avait fini en net rebond (+2,72%) après les propos de Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine qui avait rassuré les investisseurs quant à la poursuite de la politique monétaire.
Lundi, "la guerre commerciale devrait rester dans tous les esprits alors qu'une délégation américaine se rend à Pékin lundi et mardi pour de nouvelles discussions", estiment les analystes de Saxo Banque dans une note publiée lundi matin. Les négociateurs américains se sont rendus à Pékin pour y entamer des discussions avec leurs homologues chinois dès lundi matin. Ces discussions, dont le lieu est tenu secret, devraient se tenir jusqu'à mardi. Elles sont les premières à mettre face-à-face des négociateurs des deux pays depuis que les deux chefs d'État ont convenu début décembre en Argentine de se donner un délai de trois mois, jusqu'à début mars, pour tenter de mettre fin à leur affrontement à coups de droits de douane.
Pour Hervé Goulletquer, de la Banque Postale Asset Management (LBPAM), il ne faut "bien sûr pas s'attendre à ce que des "pas décisifs" soient faits" dans les deux prochains jours. En revanche, "envoyer le message que les négociations sont vraiment entamées et, qu’à ce titre, la date du 1er mars perd en importance ne peut qu’être bien reçu par le marché". "Tout sera compliqué et on se doit de rester vigilant. Il n'empêche que discuter vaut mieux que s'invectiver" ajoute l'analyste de LBPAM.
"Shutdown" américain et Brexit au menu
Les investisseurs sont confrontés cette semaine à "un duo de risques liés à Trump", observe Neil Wilson, analyste pour Markets.com. La relation commerciale avec la Chine d'un côté, et, de l'autre, le "shutdown" américain qui "s'embourbe du fait que le président refuse de reculer sur son mur à la frontière avec le Mexique"
Le reste de l'actualité économique internationale sera marqué, cette semaine, par la fin des vacances parlementaires au Royaume-Uni, où la Première ministre Theresa May essaiera une nouvelle fois de convaincre les députés britanniques de ne pas enterrer l'accord de sortie de l'UE conclu avec Bruxelles. "Le "shutdown" américain ou le Brexit, avec les différends commerciaux sino-américains, restent des sujets brûlants à court terme sur lesquels il est difficile de faire l'impasse", soulignent de leur côté les analystes du courtier Aurel BGC.
Alstom et Sanofi reculent
Sur la cote parisienne, les craintes sur la fusion avec Siemens entraînent le titre Alstom, coté sur Euronext, au plus bas depuis mars avec un recul de 2,6% à 33,87 euros. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué dimanche que refuser la fusion avec l'allemand Siemens serait une "erreur économique" et une "faute politique" de la part de la Commission européenne. Le titre Sanofi cède également 1,5%, à 74,21 dollars, à la suite de l'annonce, par le géant pharmaceutique français et son allié américain Regeneron, d'une révision des termes de leur accord de recherche et développement en immuno-incologie. Une décision qui se soldera, pour Sanofi, par le versement de plus de 400 millions d'euros au laboratoire américain. À la baisse, encore, le titre Trigano qui chute après la publication de résultats trimestriels faisant état d'un recul des ventes de camping-cars et de caravanes. Enfin, de l'autre côté du palmarès, on observe la hausse de l'action Valneva (+4,5%) après les premiers résultats positifs obtenus par la biotech nantaise sur un vaccin contre le chikungunya.
Sur le marché pétrolier, le rebond se poursuit sur fond de signaux encourageants concernant l'évolution de la croissance économique mondiale, notamment en provenance de Chine et des États-Unis. Vers 12h45, le baril de Brent pour livraison en mars progresse de 1,6% à 58,3 dollars tandis que son homologue américain, le WTI, s'adjuge également 1,6% à 49,1 dollars. Depuis le 24 décembre, les cours de l'or noir ont rebondi de plus de 15%.
Enfin, la monnaie unique reprend 0,7% face au billet vert, à 1,144 dollar, après avoir reculé de 0,3% vendredi dernier.