(BFM Bourse) - Le CAC 40 continue de souffrir à la mi-séance et se dirige vers une baisse d'environ 6% sur la semaine. Plombé par une incertitude politique prégnante en France, l'indice est passé dans le rouge sur l'ensemble de 2024.
Il n'y a pas d'accalmie pour la Bourse de Paris. Le CAC 40 continue sa chute ce vendredi, perdant encore 2,4% à la mi-séance à 7.521,32 point. Sur la semaine, l'indice plonge pour l'heure de plus de 6%. Avec cette succession de mauvaises séances, le CAC 40 a basculé dans le rouge sur l'ensemble de 2024, perdant 0,35% à 12h15 (selon les données d'Euronext) par rapport à début janvier.
La dissolution de l'Assemblée nationale a provoqué une onde de choc sur les marchés. Les investisseurs redoutent qu'une arrivée au pouvoir du Rassemblement national, en tête dans les sondages pour les élections législatives, se traduise par une dégradation de finances publiques déjà chancelantes. Et par des tensions dans les relations entre la France et l'Union européenne.
Dans un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publié mardi, le Rassemblement national glanait les plus fortes intentions de vote (31%) devant l'alliance des partis de gauche et écologiques (28%). Renaissance, le parti de la majorité présidentielle arrivait loin derrière (18%).
Se réfugier sur les obligations allemandes
"Nous pensons que l'augmentation des primes de risque sur les marchés français est juste jusqu'à présent compte tenu des sondages actuels. Nous ne pensons pas que la situation s'améliorera beaucoup à l'approche du premier tour des élections, le 30 juin, à moins que les sondages ne changent radicalement", jugent les stratégistes de Barclays.
"Le chaos s'est emparé de l'esprit des investisseurs à la suite des événements turbulents survenus dans la sphère politique française au cours des 72 dernières heures. Face à l'incertitude croissante dans la deuxième économie de l'Union européenne, les investisseurs recherchent la sécurité et tempèrent temporairement leur allocation aux actions de la région", explique Pierre Veyret, analyste technique chez ActivTrades.
Les marchés se réfugient sur les actifs jugés sûrs, notamment la dette allemande. Le rendement de l'obligation allemande à 10 ans s'inscrit à 2,378%, en baisse de près de 10 points de base (0,10 point de pourcentage), un mouvement notable. Ce rendement dépassait 2,6% avant la dissolution de l'Assemblée nationale française.
En conséquence l'écart avec le taux de même échéance de la France, indicateur de stress, se creuse. Il se situe actuellement à 74 points de base, contre 48,5 vendredi. Ce alors que le rendement de la France, lui, se détend ce vendredi, à 3,116% contre 3,170%, jeudi.
Du côté des valeurs, à part Sanofi (+0,05%), tout le CAC 40 est dans le rouge, avec des baisses marquées pour Thales (-5%) et Société Générale (-4,9%).
Sur les autres marchés, l'euro dévisse encore de 0,5% face au dollar, à 1,0684 dollar. Le pétrole, lui, cède un peu de terrain. Le contrat sur le Brent de mer du Nord perd 0,2% à 82,57 dollars le baril, tandis que le contrat de juillet sur le WTI coté à New York abandonne 0,3% à 78,36 dollars le baril.