(BFM Bourse) - La semaine a moins mal débuté qu'on n'aurait pu le craindre pour la Bourse de Paris. À la clôture, le CAC 40 a limité son repli à -0,49%, à comparer à une chute de 3% en matinée.
De nouvelles flambées du coronavirus en certains points du monde -Chine et Etats-Unis en particulier, vu leur importance dans l'économie globale- pourraient-elles faire dérailler la reprise de l'économie? Les opérateurs sont restés préoccupés par cette question lundi, même si la Bourse de Paris a nettement réduit son recul en clôture. Après avoir déjà abandonné 6,9% la semaine dernière, le CAC 40 a cédé 0,49% à 4815,72 points à la cloche - à comparer à un plancher intraday inférieur à 4.700 points (soit -3%), atteint peu après la première heure d'échanges.
Outre-Atlantique, les principaux indices limitaient également leurs pertes au moment de la clôture européenne par rapport à l'ouverture de 15h30 à Wall Street, à environ -0,8% pour le S&P 500, -1,2% pour le Dow Jones (plombé de façon disproportionnée par Boeing et les pétrolières), tandis que le Nasdaq Composite ne cédait que 0,2%.
Ces dernières semaines pourtant, les données macro-économiques reflétaient des signaux de reprise, en particulier en provenance du marché du travail américain ou même de la résilience des exportations chinoises (avec un déclin limité à 3,5% en mai, près de deux fois moins prononcé qu'attendu), tandis que les banques centrales ne font qu'accroître leurs engagements en faveur du crédit et donc de l'économie.
Si des éclaircies se font ainsi jour entre les nuages ces dernières semaines avec quelques bonnes surprises, en particulier en provenance du marché du travail américain ou même de la résilience des exportations chinoises (avec un déclin limité à 3,5% en mai, près de deux fois moins prononcé qu'attendu), le ciel n'en reste pas moins très largement couvert de menaces, à commencer par celle de voir certaines régions à nouveau confinées face à un regain du nombre d'infections.
Résurgence préoccupante en Chine
Le cap de 2 millions de personnes infectées aux Etats-Unis désormais atteint, une résurgence en Chine met à mal le scénario d'un épuisement progressif de l'intensité de la pandémie, en raison de l'apparition de quelques dizaines de cas liés au marché de gros de Xinfadi, au sud de Pékin.
A contrario, la situation sanitaire en Europe continue de s'améliorer, permettant un allègement supplémentaire des mesures de confinement en France ainsi qu'au Royaume-Uni.
Par ailleurs, concernant les États-Unis, le nombre d'hospitalisations et de décès est très nettement orienté à la baisse, pointe Stéphane Déo de La Banque Postale Asset Management. "Les nouveaux cas sont donc en moyenne moins graves qu'en début de pandémie". En outre, les Etats américains où une accélération s'observe actuellement sont ceux qui avaient connu peu de cas précédemment. "Cela ressemble donc plus à une première vague retardée qu'à une deuxième vague de coronavirus", remarque le stratégiste. "Il faut bien sûr rester extrêmement prudent sur les évolutions futures et les derniers événements rappellent que la situation est changeante. Il n'en demeure pas moins que le détail des chiffres, pour l'instant, est moins inquiétant qu'il n'y paraît", estime Stéphane Déo.
Atos et Valeo au rebond
Déserté en matinée tandis que seul Atos parvenait à garder la tête hors de l'eau, le palmarès est redevenu plus fourni au fur et à mesure de l'avancée de la séance. Le titre du groupe informatique a gardé la pole position en accélérant jusqu'à 4,37%, mais finalement treize autres titres composant l'échantillon de l'indice vedette ont terminé dans le vert sans distinction sectorielle particulière (sans compter Teleperformance, qui a certes pris 1,5%, mais dont l'entrée dans le CAC 40 n'interviendra que lundi prochain 22 juin). Parmi eux, Safran a pris 2,3%, Saint-Gobain 2%, Worldline 1,9%, Airbus 1,6% et Unibail 1,3%.
Mis en avant par Merrill Lynch, passé à l'achat, Valeo a grimpé de 3,95%. Au petit jeu des changements d'avis chez les analystes, Sodexo au contraire s'est retrouvé perdant (-2,6%) alors que Goldman Sachs est passé à la vente tout en diminuant sa cible de 68 à 61 euros.
Quelques belles progressions se sont matérialisées pari les small et mid caps, à commencer par Avenir Telecom, qui a encore accéléré de 12,5% -après +32% vendredi- dans le sillage de résultats annuels (exercice clos fin mars) fort appréciés, le groupe ayant dégagé une croissance de 5% et surtout doublé le montant de sa trésorerie nette à 5,7 millions d'euros.
Dans le sillage de l'allocution dominicale d'Emmanuel Macron confirmant que la saison estivale serait bien au rendez-vous, le cours de l'équipementier des campings Osmozis a bondi de 14%.
Le savoyard MND Group s'est adjugé 23% après avoir remporté le marché pour la deuxième ligne du réseau de téléphérique urbain de Saint-Denis à La Réunion.
Vers une performance exceptionnelle du pétrole sur un trimestre
Enfin la micro-cap Europlasma a poursuivi son ascension (+20% à... 0,0018 euro, moins de deux centièmes d'euro pièce) alors que l'usine de Morcenx devrait redémarrer dans moins d'un mois.
À quinze jours du terme du deuxième trimestre 2020, le cours du pétrole est toujours en bonne voie pour signer l'une des meilleures performances trimestrielles de l'histoire (à ce stade plus de 30% en deux mois et demi). Après un coup de mou en matinée, un retour vers l'équilibre s'effectuait en fin de séance, avec une variation même positive pour le Brent européen (+0,49% à 38,92 dollars) tandis que le WTI américain perdait encore 0,52% à 36,10 dollars. À noter que BP a révisé en baisse ses hypothèses sur les cours d'ici à 2050 sur fond de contraintes accrues sur les émissions de CO2, visant désormais une moyenne de 55 dollars le baril (Brent). En conséquence le géant britannique va comptabiliser des dépréciations allant jusqu'à... 17,5 milliards de dollars.
Du côté des devises, l'euro grappille 0,05% à 1,1262 dollar en fin de séance. Le bitcoin de son côté ne tire aucunement profit de l'inquiétude des investisseurs, cédant 1,12% à 9279,02 dollars.