(BFM Bourse) - Passé en une semaine de l'euphorie à la déprime, le marché parisien a clôturé vendredi sur une légère hausse de 0,49%. Pas de quoi faire beaucoup bouger le curseur sur l'ensemble de la semaine qui se solde par un repli de près de 7%, la plus mauvaise performance hebdomadaire depuis mars.
À court terme, le marché est une machine à voter, dont les suffrages sont capricieux, mais à long terme, c'est une machine à peser, qui finit par évaluer les entreprises à leur juste mérite, comme l'expliquait le célèbre investisseur Benjamin Graham. En attendant, les fluctuations de court terme ne sont pas évidentes à suivre. Ayant enregistré, jeudi sa plus forte baisse depuis près de trois mois, le marché parisien a corrigé de 6,9% sur l'ensemble de la semaine. C'est le plus mauvais score hebdomadaire depuis le plongeon de février-mars. Après quatre journées consécutives dans le rouge, la séance de vendredi n'a qu'à peine limité les dégâts. Alors que le rebond à la mi-journée dépassait les 2%, l'indice a terminé sur une hausse limitée de 0,49% à 4.839,26 points, dans un volume dépassant légèrement 4 milliards d'euros.
Au moment de la clôture européenne, le Dow Jones limitait ses gains à 0,5% environ, le S&P et le Nasdaq grignotant chacun 0,3%. Aux Etats-Unis, l'indice de sentiment des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan pour le mois de juin, a révélé un regain de ce sentiment à 78,9, contre 72,3 le mois précédent, et le secrétaire au Trésor Mnuchin a évoqué une deuxième vague de chèques à destination des ménages. Des facteurs de soutien, toutefois compensés par les commentaires de la Réserve fédérale dans son rapport au Congrès. La banque centrale a répété dans ce document le degré extraordinaire d'incertitude vis-à-vis de la trajectoire de l'économie et le risque de nombreuses faillites, notamment...
"Après une véritable euphorie boursière et un rallye sans précédent des actifs risqués, nous avons assisté [cette semaine] à un véritable vent de panique sur les marchés boursiers", souligne Edmond de Rothschild Asset Management en portant son regard sur la semaine écoulée. "Les nouvelles peu rassurantes sur le front de l’épidémie de coronavirus ont fait ressurgir le spectre d’une deuxième vague de contamination. En effet, si les nouveaux cas de contamination continuent de baisser fortement en Europe et en Asie, la situation est bien plus préoccupante aux USA. La situation y est très contrastée, avec une forte augmentation du nombre de cas dans certains Etats tels que la Floride, le Michigan, le Texas et la Californie. La situation est également préoccupante au Brésil et en Inde où elle se double d’une crise politique". En outre, la question des élections américaines commence à se porter sur le devant de la scène, avec des sondages qui montrent une nette avancée du Démocrate Joe Biden, ce que le marché comprend comme un risque d’une forte hausse de la pression fiscale.
Interparfums se renforce avec Moncler
L'actualité micro-économique vendredi a cependant apporté de réelles bonnes nouvelles à l'image du nouveau contrat de licence décroché par Interparfums, celui de la marque de "doudounes" Moncler, entraînant une flambée de plus de 13,3% du titre. Le secteur télécoms a profité de l'annonce du calendrier des enchères pour les fréquences 5G en France, un signe que les choses avancent enfin. C'est Bouygues, l'opérateur le plus exposé au marché tricolore, qui en a surtout profité (+1,7%).
Parmi les valeurs les plus sanctionnées jeudi, Renault est remonté de 3% et Société Générale de 3,2%, alors que le bureau d'études AlphaValue a relevé son conseil sur l'action de la banque à "acheter".
Air France-KLM a dépassé aussi les 3% de gains alors que le groupe, sous réserve de levées des restrictions encore en vigueur, prévoit un renforcement de son programme de vols pour l'été.
Coup de projecteur sur Teleperformance
Dans le sillage de l'accession de Teleperformance au CAC 40 aux dépens de Sodexo, c'est le leader mondial des centres d'appel qui a reculé légèrement (-0,9%) alors que le spécialiste de la restauration collective a rebondi de 2,9% - une configuration qui n'est pas rare en réalité, beaucoup de titres sortis de l'indice ayant souvent affiché par la suite une performance largement positive.
S'étant d'abord orientés à la hausse vendredi, les cours pétroliers s'affichaient en ordre dispersé en fin de journée. Alors que le Brent européen conservait une avance de 0,26% à 38,65 dollars, le baril de WTI s'échangeait en baisse de 1,07% à 35,97 dollars (+0,85%), en raison du degré accru d'incertitudes quant à la trajectoire de l'économie (et quant à la réalité du respect par les membres de l'Opep+ de leur accord de limitation de la production).
Sur le marché des changes, l'euro redescendait en direction d'un plus bas hebdomadaire à 1,1254 dollars (-0,4%) en fin de journée . Le bitcoin de son côté gagne 1,5% à 9477,41 dollars.