(BFM Bourse) - Le CAC 40 évolue en nette baisse à la mi-séance, souffrant du climat d'incertitude politique en France causée par la dissolution de l'Assemblée nationale.
Emmanuel Macron a surpris tout le monde en annonçant dimanche soir la dissolution de l'Assemblée nationale en France. Y compris le marché. Le CAC 40 en fait les frais. L'indice phare de la Bourse de Paris abandonne 1,8% à la mi-séance de ce lundi, à 7.854,34 points.
En dissolvant l'Assemblée le locataire de l'Elysée a créé un climat d'incertitude fort, ce que le marché déteste par essence.
"Assez logiquement le CAC 40 est l’indice le plus vendu ce matin en Europe (…) car le marché se focalise beaucoup plus sur le thème de la dissolution de l’Assemblée nationale en France que sur le résultat global de l’élection à l’échelle européenne", note Alexandre Baradez, chef de l'analyse des marchés chez IG France.
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Une phase d'incertitude
"Cette phase d’incertitude politique 'offre' donc aux investisseurs une fenêtre de tir pour prendre un peu leurs gains sur l’indice. Sachant également que la dégradation récente de la note souveraine par une agence de notation s’additionne à cette situation globale", ajoute-t-il.
Les tensions sur la dette française sont pour l'heure réelles mais limitées. Le rendement de l'obligation française à 10 ans se tend nettement à 3,197% contre 3,103% vendredi, prenant ainsi 9 points de base (0,09 point de point de pourcentage). L'écart avec l'Allemagne passe à 53,5 points de base, contre 48,5 points de base vendredi. Ce creusement est notable mais l'écart avait déjà atteint 54 points de base en janvier dernier.
"Il n’y a aucune inquiétude de la part des investisseurs concernant la France et sa dette, même en cas de gouvernement RN. Ils ont tous en tête l’exemple de Meloni (en Italie, NDLR). Les partis finissent toujours par rentrer dans le rang: c’est le test de réalité. Ils sont obligés de s’adapter aux contraintes budgétaires une fois arrivés au pouvoir et de lisser les éléments potentiellement anxiogènes de leur programme économique. C’est ce qui arrivera avec un possible gouvernement RN", juge William Gerlach, directeur régional France et Royaume-Uni chez Ibanfirst.
L'euro lui, tousse pas mal face au dollar, cédant 0,7% à 1,0739 dollar.
Du côté des valeurs, la quasi-totalité du CAC 40 évolue dans le rouge à l'exception de Michelin.
Les banques, valeurs cycliques par excellence, souffrent plus particulièrement. Société Générale abandonne 7,3%, BNP Paribas 4,6% et Crédit Agricole SA 4,1%.
Les groupes de concession autoroutières Vinci et Eiffage abandonnent respectivement 5% et 6,3% Le RN, dans son programme présidentiel de 2022, proposait de renationaliser les concessions autoroutières.
Le pétrole, lui, ne bouge pas. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord avance de 0,2% à 79,77 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York prend 0,1% à 75,62 dollars le baril.