(BFM Bourse) - La force n'était pas du côté de l’indice parisien mercredi, apeuré par la perspective d'un début de normalisation de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine sur fond d'inflation. Le CAC 40 cède plus de 1% mercredi soir sous les 6.400 points, au lendemain d'un rebond fragile.
La séance du jour n'était pas de tout repos tant les intentions de le Réserve fédérale américaine sur sa politique monétaire concentrent toutes les inquiétudes des opérateurs. La Bourse de Paris a creusé ses pertes peu après 15h30, pour finir en baisse de 1,24% à 6.395,68 points. Londres a cédé 0,90%, Milan 1,40% et Francfort 0,49%. Les marchés américains suivent la tendance notamment l'indice S&P500 qui cède 0,6% quand le Nasdaq fait moins bien (-1,52%).
Sauf énorme surprise, la banque centrale américaine devrait annoncer une hausse de 0,5 point de ses taux pour la première fois depuis mai 2000. Certains opérateurs craignent d'assister à l'annonce d'une hausse en juin au moins égale à celle-ci pour juguler une inflation au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis. Sinon supérieure, certains observateurs attendant désormais un durcissement supplémentaire de +0,75 point le 15 juin, ce qui serait du jamais-vu depuis 1994.
Outre les taux d'intérêt, la Fed devrait donner le coup d'envoi de ses actions de réduction de son bilan de 95 milliards de dollars par mois, à compter du mois de juin. Dans ce contexte, les rendements obligataires restent à des niveaux élevés à l'image du 10 ans américain qui flirte avec les 3% à 2,97%.
En parallèle, l'enquête ADP sur le secteur privé a déçu les opérateurs avec des créations de postes inférieures au consensus à 247.000 en avril, là où les attentes étaient logées à 383.000 nouvelles créations de postes. Les autres indicateurs économiques publiés ce jour n’incitent pas à la prise de risques à l'image de la balance commerciale américaine, dont le déficit s'est creusé à un niveau record de 109,8 milliards de dollars en mars, bien plus que les 97,5 milliards attendus par les analystes.
Solvay en hausse, EDF lanterne rouge après ses comptes
Les publications d'entreprises animent toujours la cote mais le rythme tend à ralentir au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le mois de mai.
Solvay bondit de près de 6% après avoir relevé ses prévisions d'excédent brut d’exploitation sous-jacent pour 2022. Le chimiste belge a fait état de ventes records et un bénéfice net en forte hausse sur les trois premiers mois de l'année en cours.
Maisons du Monde reprend 4,24% à 16,28 euros, après avoir annoncé des performances conformes à ses prévisions. Il anticipe toujours une croissance positive de ses ventes cette année, assortie d'une marge opérationnelle (Ebit) autour de 9%, sauf dégradation de l'environnement macroéconomique.
En revanche, les résultats annoncés par EDF ont été fraîchement accueillis. Le titre EDF limite ses pertes à 2,47%, alors que l'énergéticien a pourtant annoncé une nette hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Il a toutefois prévenu que la production nucléaire pénalisera l'Ebitda en raison des achats nécessaires sur les marchés de gros dans un contexte de forte hausse des prix.
Ubisoft recherché
Hors publications, Ubisoft termine la journée en forte hausse de 9% à 46,10 euros alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel rachat du studio de jeux vidéo. Plusieurs sociétés d'investissement comme Blackstone et KKR seraient en effet de nouveau en discussion avec le groupe, avait annoncé Bloomberg fin avril. Depuis, le titre évolue au gré des rumeurs...
Vallourec s'adjuge 2,2%, le fabricant de tubes sans soudures annonce le redémarrage partiel de l’exploitation de sa mine de fer, sans utiliser le parc de résidus à la suite d'un accord des autorités minières pour une période de trois mois. Tout comme Technip Energies (+1,41%) ou Maurel & Prom (+1,95%) Vallourec profite de la hausse des cours du baril après l'annonce d'un embargo européen progressif sur le pétrole russe.
En hausse à la mi-journée, Thalès s'est retourné à la baisse pour céder 1,41%. Le groupe de défense a annoncé mardi l'acquisition de RUAG Simulation & Training, société de 500 salariés, qui a dégagé en 2021 un chiffre d'affaires avoisinant 90 millions d'euros.
Amoeba lâche 18,77% à 0,593 euro, plombé par la décision de Malte de ne pas approuver sa substance active biocide dans les tours de refroidissement en Europe.
Sur le marché des changes, l'euro est en légère hausse face au dollar à 1,0547 $. Du côté de l'or noir, le Brent se négocie 108,72 dollars et le WTI à 106,16 dollars alors que la Commission européenne a proposé un embargo "progressif" sur le pétrole et les produits pétroliers importés de Russie, en représailles à la guerre en Ukraine.
Sabrina Sadgui