(BFM Bourse) - Bien orienté à la mi-journée, le marché parisien semble bien parti pour enchaîner une sixième séance consécutive sans repli, les investisseurs continuant à miser sur l'adoption prochaine d'un vaste stimulus budgétaire outre-Atlantique.
Au sortir de sa plus forte progression hebdomadaire (+4,8%) depuis novembre dernier, le baromètre de la place parisienne poursuit sur sa lancée lundi en atteignant un sommet depuis un mois. Peu après 13h ce lundi, le CAC ajoute en effet 0,78% à ses gains de la semaine écoulée, à 5 698.82 points, toujours porté par les espoirs des investisseurs sur le plan de relance à 1.900 milliards actuellement débattu au Congrès américain, alors que la situation sanitaire sans être brillante offre tout de même des motifs d'optimisme.
Les indices européens profitent également "de la course effrénée aux records des marchés américains (le S&P et le Nasdaq ont terminé la semaine passée sur deux records historiques consécutifs, et les "futures" pointent encore vers une ouverture en hausse, NDLR) souligne le directeur des investissements chez Mirabaud John Plassard, qui constate que "la correction sur laquelle pariait (presque) tous les analystes s’est transformée en véritable fièvre acheteuse".
Concernant le plan de relance américain, "les démocrates ont été galvanisés par les chiffres de l'emploi pour le mois de janvier, un peu moins bons que prévu" pour pousser leur projet, rappelle Hervé Goulletquer, stratégiste pour La Banque Postale AM, en référence aux statistiques de l'emploi pour janvier diffusées vendredi. Joe Biden ainsi promis d'"agir vite", et la secrétaire au Trésor Janet Yellen a indiqué dimanche viser un retour au plein emploi en 2022 si ce plan de sauvetage était approuvé.
Sur le front sanitaire, le rythme des nouvelles contaminations a nettement décéléré pour la troisième semaine consécutive et atteint son plus bas niveau depuis fin octobre, ce qui apporte également du baume au cœur d'investisseurs qui espèrent par ailleurs beaucoup de la montée en puissance des campagnes de vaccination.
Nouveaux rebondissement dans l'OPA de Veolia sur Suez
Invoquant un refus de dialoguer de la part de sa cible, Veolia est revenu dimanche sur son engagement "inconditionnel" de ne pas lancer d'OPA sur le solde du capital de Suez tant que le conseil d'administration ce dernier ne l'aurait pas approuvée. Saisi en urgence dimanche soir par Suez, le tribunal de commerce de Nanterre ordonne néanmoins au géant de la gestion de l'eau et des déchets de suspendre sa tentative de rachat contre son concurrent, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements. Faisant fi de l'hostilité du gouvernement (Bruno Le Maire a évoqué "une démarche clairement précipitée"), Veolia se dit confiant dans sa capacité à mettre en œuvre son OPA. Toutes les conditions légales sont satisfaites, a assuré son PDG, Antoine Frérot, lors d'une conférence téléphonique, dans la mesure où le groupe a déposé son projet à l'AMF une vingtaine de minutes avant avoir été notifié de la décision du tribunal de commerce... Vers 12h40, Veolia cède 0,4% et Suez grappille 0,1%.Parmi les autres fleurons de la cote tricolore, Airbus a déclaré n'avoir enregistré aucune nouvelle commande en janvier mais reste bien orienté (+0,5%) et Thales prend 1% alors que Barclays démarre le suivi sur le titre de l'équipementier aéronautique avec un objectif fixé à 85 euros.
Sur le reste de la cote, Europcar rebondit vivement (+31% à 12h45), le loueur de voitures en pleine restructuration financière ayant annoncé une augmentation de capital de 50 millions d'euros. Le projet d'acquisition à 300 millions d'euros de l'américain Gerber Technology dans le but de créer un fournisseur d'envergure de technologie destinées aux secteurs de la mode et de l'automobile dope le cours de Lectra (+20,9%).
Enfin, dans le secteur de la santé, OSE Immuno (+25%), Biophytis (+14,8%) ou Valneva (+4,1%) poursuivent leur beau parcours récent.
Le baril de Brent à 60 dollars
L'optimisme sur les fronts sanitaire et budgétaire porte également le pétrole à de nouveaux sommets depuis plus d'un an, soit avant le début de la crise sanitaire. Après le WTI la semaine dernière, le baril de Brent touche en effet à son tour un plus haut depuis janvier 2020, avec un gain de 0,94% qui lui permet de franchir de nouveau le seuil des 60 dollars, à 60,12 dollars précisément. Dans le même temps, la référence américaine de brut prend 1,25% à 57,25 dollars le baril.Sur le Forex, la monnaie unique cède 0,21% face au billet vert mais se maintient légèrement au-dessus de la barre des 1,20 dollar.