(BFM Bourse) - Après une ouverture en léger repli, le marché parisien a creusé ses pertes au cours de la matinée, pénalisé par la lourde chute de LVMH alors que la pandémie continue de faire des dégâts à travers le monde et menace la reprise économique.
Au lendemain d'une 4e séance consécutive de baisse (-0,34%), séquence inédite depuis début juin, le CAC 40 ne semble toujours pas vouloir se redresser et lâche 0,79% à 4.900,82 points vers 12h20 après une ouverture proche de l'équilibre. Si le baromètre parisien venait à boucler la séance dans le rouge, ce serait la première fois qu'il enchaînerait cinq séances de repli depuis le krach de mi-mars dernier.
En pleine saison de résultats semestriels, la faiblesse du jour est à mettre sur le compte -une fois n'est pas coutume- de l'évolution préoccupante de la pandémie qui a désormais fait 650.000 victimes dans le monde, dont 150.000 aux États-Unis. Pour tenter d'endiguer sa progression, de nombreux pays durcissent leurs mesures sanitaires, ce qui fait peser des craintes quant à la vigueur de la reprise économique.
Parallèlement à cette évolution sanitaire, les tensions diplomatiques restent vives entre Pékin et Washington. Des fonctionnaires chinois ont ainsi pénétré lundi dans l'enceinte du consulat des Etats-Unis à Chengdu peu après le départ des derniers employés américains. Pékin avait ordonné sa fermeture vendredi dernier en réponse à celle consulat de Houston aux Etats-Unis par l'administration Trump, sur fond d'accusations d'espionnage dignes de la Guerre froide. Les relations diplomatiques se tendent également entre Pékin et d'autres pays occidentaux, le régime communiste ayant suspendu mardi matin les accords d'extradition entre Hong Kong et le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni, qui avaient critiqué l'imposition par Pékin d'une loi controversée sur la sécurité dans le territoire autonome.
Comme le rappelle Michael Hewson, analyste de CMC Markets, la "combinaison d'inquiétudes" sur ces deux sujets avait déjà fait baisser les actions européennes au cours de la semaine écoulée (-2,2% pour le CAC en rythme hebdomadaire). Les indices américains sont néanmoins parvenus à s'en départir lundi, (encore) grâce aux espoirs suscités par le lancement d'une grande campagne de test par la biotech Moderna. Son vaccin expérimental, qui a déclenché des anticorps contre le coronavirus chez tous les participants, au nombre de 45 dans la première phase de l'essai, a commencé lundi à être testé sur 30.000 personnes. Wall Street a également pu compter lundi sur le rebond des géants de la tech, qui dévoileront tous leurs résultats jeudi après la clôture.
Sur le marché parisien, les opérateurs font également preuve d'attentisme avant le démarrage d'une réunion de deux jours de la Fed en pleine résurgence de la pandémie qui a contraint une large partie du pays à refermer ses commerces et renouer avec des mesures de confinement.
La publication de Peugeot saluée, celle de LVMH sanctionnée
Sur le terrain des valeurs, la cote parisienne est animée par les nombreuses publications et fait le grand écart entre Peugeot et LVMH. Du bon côté du palmarès, le constructeur automobile bénéficie largement (+2,7% à 12h40) du maintien de ses ambitions de marge opérationnelle et de la résilience dont il a fait preuve sur les six premiers mois de l'année. À l'inverse, LVMH souffre (-5,4%) de la lourde chute de son activité au premier semestre en raison de la pandémie, même si le numéro un mondial du luxe a fait état lundi de "signes encourageants de reprise" et notamment d'un "fort rebond" en Chine, son marché-clé. Compte tenu de sa pondération de 9,7% au sein de l'indice phare, son plongeon entraîne le CAC 40 dans son sillage.D'autant que, dans son sillage, c'est l'ensemble du secteur du luxe qui est mal orienté: Hermès cède 2,2% et Kering 1,7%.
Toujours au sein du CAC, Michelin recule de 1,5% en dépit de résultats supérieurs aux attentes, les investisseurs préférant retenir la perte nette de 137 millions d'euros enregistrée au premier semestre.
Sur le reste de la cote, ADP est pénalisé (-3%) par une perte nette de 543 millions d'euros, même si celle-ci était anticipée par le marché étant donné la cessation quasi-complète d'activité du groupe entre mars et juin. La réouverture des salons et congrès dope en revanche le cours du spécialiste de l'événementiel GL Events (+9,6%). Akka Technologies clôt en revanche la marche sur le SBF 120 avec un plongeon de 17,6% à 12h50, le groupe d'ingénierie n'excluant pas de devoir renforcer son bilan après un premier semestre plombé par la crise sanitaire.
Les prix du pétrole évoluent à l'équilibre mardi midi, le baril de Brent grappillant 0,05% à 43,93 dollars quand celui de WTI recule de 0,43% à 41,42 dollars.
Enfin, après sept séances consécutives de hausse qui ont porté la monnaie unique à un sommet depuis près de deux ans, l'euro marque une pause et rétrocède 0,14% à 1,1735 dollar vers 12h50.