(BFM Bourse) - Sans réaction après une hausse plus prononcée que prévu de l'inflation américaine, ressortie à un pic depuis 2008, l'échantillon principal du marché parisien boucle la séance quasi-stable (-0,01%).
Inerte après les chiffres de l'inflation qui ont révélé une accélération des prix à la consommation au mois de juin aux Etats-Unis, la Bourse de Paris a conclu à l'équilibre (-0,01% à 6.558,47 points) une séance au cours de laquelle les investisseurs ont -encore- limité les prises d'initiatives. Le volume de transactions demeure très resserré, à 2,8 milliards d'euros, alors qu'a symboliquement débuté une nouvelle saison de résultats semestriels -qui promet d'être record- avec les publications de Goldman Sachs et JP Morgan outre-Atlantique.
Après avoir ouvert en baisse au lendemain d'un triple record, les indices new-yorkais évoluent en ordre dispersé en fin de matinée (+0,1% pour le S&P, -0,1% pour le Dow et +0,4% pour le Nasdaq (!)). La hausse des prix à la consommation (+0,9% en juin, après +0,5% en mai, soit une hausse sans précédent depuis juin 2008) mesuré par l'indice CPI constitue néanmoins "clairement une surprise" pour Michael Brown, analyste chez Caxton, qui juge que "cela va compliquer l'allocution de Jerome Powell, le président de la Fed, devant le Capitole demain". Le président de la Fed de New York, John Williams, a toutefois réaffirmé lundi que l'institution accorde plus d'importance aux chiffres concernant la reprise économique qu'à ceux de l'inflation, répétant qu'il était trop tôt pour que l'autorité monétaire réduise son soutien.
Du côté de la BCE, Christine Lagarde a annoncé hier que la banque centrale de la zone euro actualiserait sa communication concernant l'orientation future de ses taux d'intérêt et de ses programmes de rachat d'actif ("forward guidance") en accord avec le nouvelle objectif d'inflation "symétrique" de 2% à l'issue de la revue stratégique. "Ne dévoilant pas, ou très peu de détails, sur la teneur de ces nouvelles "guidances", le gouverneur central européen a tout de même indiqué que le programme quantitatif d'urgence déployé pendant la pandémie dont l'enveloppe totale s'élève à 1875 milliards d'euros sera maintenu "au moins" jusqu'à son échéance de mars 2022 et qu'après un dispositif de transition pourrait être élaboré afin d'accompagner la reprise. Pour résumer, la BCE n'a pas l'intention de stopper de manière trop prématurée sa politique de soutien et devrait ainsi conserver une approche accommodante pendant une période étendue de temps", note l'analyste de Western Union Business Solutions, Guillaume Dejean.
Les valeurs cycliques délaissées
Du côté des valeurs, le marché parisien tend à ressasser les scénarios déjà vus ces derniers jours. Alstom flanche encore de 4,3% alors que Goldman Sachs a dégradé son avis à neutre, ne visant plus que 38 euros l'action. L'industrie cyclique est plutôt à la peine (Renault -1,8%, URW-2,3%) mais Bouygues échappe au mouvement, prenant plus de 1% à l'occasion d'une troisième séance de hausse consécutive. La meilleure performance du baromètre parisien revient à Publicis (+1,5%), devant Hermès (+1,2%) et Kering (+1,1%).En dehors de l'indice phare, Nokia (toujours coté à Paris, même si les échanges y sont désormais plus qu'anecdotiques) décolle de 8,6% dans la perspective d'un relèvement de ses objectifs 2021. Theraclion grimpe de 3,7% grâce à la reprise des ventes depuis le début de l'année, et McPhy rebondit de 5%, regagnant une partie du terrain perdu la veille (-11% après le renvoi du directeur général).
Les tarifs pétroliers se réapprécient sensiblement ce mardi après-midi, à 76,19 dollars le baril de Brent, en hausse de 1,34% (+1,28% à 75,05 dollars pour le WTI).
L'euro poursuivait son repli, perdant 0,45% à 1,1809 dollar, après les propos de la présidente de la BCE qui a laissé entendre lundi que les mesures de soutien devraient se prolonger en 2022.