(BFM Bourse) - Tandis que Wall Street corrigeait quelque peu au lendemain de nouveaux records historiques, la Bourse de Paris a bouclé mardi une nouvelle séance de progression, malgré quelques prises de bénéfices après l'accélération de 1,7% de lundi.
Après avoir passé une partie de la journée en léger repli par rapport à la dernière clôture, sous l'effet de prises de bénéfices compréhensibles vu son parcours depuis fin octobre, le principal baromètre de la cote parisienne a clôturé mardi à 5.483 points, c'est-à-dire en progression (pour la 11e fois sur les 13 dernières séances) de 0,21%, dans un volume de transactions de 3,68 milliards d'euros, quelque peu en retrait par rapport aux précédentes séances.
Après l'annonce de Pfizer et BioNTech la semaine dernière, c'est donc l'américain Moderna qui est venu renforcer l'arsenal expérimental qui pourrait prochainement être déployé contre le coronavirus. "Cette répétition des avancées en matière sanitaire éclaircit et rend plus favorables les perspectives économiques à quelques trimestres", commente Hervé Goulletquer, stratégiste chez LBPAM. Il n'en reste pas moins que d'ici à ce que les vaccins soient effectivement déployés, la situation sanitaire reste préoccupante, les restrictions de circulation demeurent dans plusieurs Etats européens et les investisseurs comptent donc (encore) sur les banques centrales pour soutenir l'économie dans ce laps de temps. "Il est de plus en plus certain que des deux côtés de l'Atlantique les banques centrales vont annoncer de nouvelles mesures" car "les mois en cours vont rester compliqués en termes de croissance", observe le stratégiste.
Alors que la pandémie a provoqué une contraction de l'activité sans précédent en 2020 et qu'il faudra sans doute attendre au moins l'été 2021 pour un retour à la normale, le président élu américain Joe Biden a exhorté lundi le Congrès à voter "rapidement" un nouveau plan d'aide à l'économie, toujours fragilisée par les limitations de l'activité en raison de la crise sanitaire. "Si nous partons du principe que le monde (...) aura prochainement à sa disposition les armes pour en finir avec l'épidémie d'ici à l'été prochain, est-ce que nous pouvons en conclure que les perspectives économiques sont pour autant flamboyantes?", s'interrogent ainsi les experts d'Aurel BGC.
De façon inhabituelle, c'est la Bourse de New York qui marquait le pas mardi -avec une baisse de 1,1% pour le Dow Jones Industrial Average après son record de la veille à un cheveu des 30.000 points, un repli de 0,8% pour le S&P 500 et de 0,3% pour le Nasdaq, les opérateurs étant rappelés aux difficultés immédiates par les nouveaux records en termes d'hospitalisations dues à la Covid notamment.
Les valeurs décotées et Trigano encore à la fête
À Paris, la rotation sectorielle s'est en partie poursuivie, les valeurs bradées du fait de leur vulnérabilité à la crise sanitaire figurant parmi les plus recherchées à l'heure actuelle, à l'instar d'Europcar (+9,75%), SMCP (+13,8%) ou Vallourec (+9,4%).Mais pas toutes cependant puisque la plupart des foncières ont quelque peu reculé, après deux semaines de très fortes progressions (-2,7% pour Klépierre et Carmila, -1,25% pour Mercialys). Exception notable, Unibail-Rodamco (-Westfield... pour le moment) qui a encore gagné près de 4%, dans le sillage de la prise de pouvoir par les activistes emmenés par Xavier Niel et Léon Bressler, en l'occurrence la meilleure performance de tout le CAC 40 ce lundi.
Mais le palmarès de l'indice phare ne reflétait pas vraiment de préférence sectorielle marquée, Alstom (+3,3%, retraité du détachement du DPS) et Safran (+2,95%) complétant le trio de tête, devant Carrefour (+2,3%) Bouygues (+1,9%), Axa (+1,6%), Michelin (+1,5%) et Teleperformance (+1,4%)
Le n°1 européen du camping-cars Trigano a dominé les débats à l'échelle du SBF 120, s'offrant 11,7% (à un sommet depuis septembre 2018) dans le sillage de résultats annuels convaincants et meilleurs qu'escompté, auquel se joignent des perspectives optimistes pour la suite.
Parmi les dossiers les plus spéculatifs de la cote, le groupe Europlasma a annoncé qu'il allait démanteler sa centrale de production électrique pour se recentrer sur la transformation de déchets en combustibles pour le compte de cimenteries, faute d'avoir pu viabiliser son procédé de gazéification des déchets résiduels. Après avoir gagné jusqu'à plus de 2%, le titre a fini en recul de 0,6%.
Les cours pétroliers s'inscrivaient en repli en fin de journée (-1,07% à 43,35 dollars pour le Brent et -0,9% à 40,979 dollars pour le WTI) alors que, selon Reuters, le comité technique de l'Opep+ a recommandé de prolonger pour au moins trois mois les réductions de production actuellement en vigueur, censées pour l'instant ne durer que jusqu'à fin décembre. La décision doit être actée au cours de la réunion des 30 novembre et 1er décembre prochain.
Enfin, côté devises, la monnaie unique continue de s'apprécier graduellement face au billet vert (+0,12%), à 1,1868 dollar.