(BFM Bourse) - Le CAC 40 a clôturé sur une progression de près de 1% ce jeudi. La hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage a permis aux marchés américains de monter, entraînant dans leur sillage la place parisienne.
"Good news is bad news" et réciproquement "bad news is good news". En bon français les "mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles" et vice-versa. La séance de ce jeudi a une nouvelle fois démontré cette maxime boursière très à la mode à l’heure où les banques centrales resserrent leurs politiques monétaires.
Le CAC 40 a terminé en progression de 0,97% à 6.573,47 points, porté par Wall Street, le S&P 500 gagnant 1,8% à la clôture des marchés européens tandis que le Nasdaq prend 2,6%. Ce rebond, qui fait suite à un net recul mercredi, a été alimenté par la seule et maigre statistique à l’agenda du marché, ce jeudi.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis se sont inscrites à 225.000, contre 216.000 la semaine précédente, et un chiffre de 223.000 attendus par les économistes sondés par le Wall Street Journal.
La situation sanitaire en Chine surveillée
"La principale conclusion de la publication est que le niveau des demandes continues d'allocations de chômage est le plus élevé depuis février et qu'il est en nette augmentation depuis septembre, où il se situait juste en dessous de 1,350 million, ce qui suggère qu'un marché du travail très tendu montre quelques signes d'assouplissement", souligne Briefing.com
L’inflexion n’est pas énorme, mais le marché a pu s’en contenter pour voir dans cette publication le signe que les hausses de taux de la Réserve fédérale touchent à leur but, à savoir pénaliser l’économie américaine, l’emploi, et, in fine, réduire l’inflation. Et espérer que la banque centrale d’outre-Atlantique n’effectue pas un tour de vis monétaire plus fort que prévu.
En dehors de ce sursaut, le marché a continué à s'inquiéter de la fin de la politique zéro-Covid en Chine où une envolée des cas de coronavirus s’observe. Cette flambée épidémique fait apparaître le risque de nouvelles mutations du virus. "Le fait que 1,4 milliard de personnes soient soudainement exposées au SARS-CoV-2 crée évidemment des conditions propices à l'émergence de variants", a déclaré à l’AFP, Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Au-delà du risque sanitaire, les intermédiaires de marché redoutent que la réouverture de la Chine alimente la demande et, par ricochet, crée de nouvelles pressions inflationnistes. "La grande réouverture de la Chine après trois ans d'isolement imposé par le gouvernement était censée être une bénédiction pour l'économie mondiale, aider à éviter une profonde récession et sauver le sentiment de risque après une année cruelle pour toute une série d'actifs financiers", souligne Stephen Innes, de SPI Asset Management.
La santé bien positionnée
"Au lieu de cela, l'abandon par Xi Jinping, pour des raisons économiques, des protocoles stricts de confinement du virus donne aux marchés un mal de tête inflationniste et une impression de déjà-vu, ce qui frappe de plein fouet les investisseurs fatigués", poursuit-il.
Sur les valeurs, la santé et notamment les groupes proposant des tests Covid-19 ont bénéficié des inquiétudes liées à la pandémie. Eurofins a signé la plus forte hausse du CAC 40 avec une progression de 3%. Ipsen s’est adjugé 4% et bioMérieux a gagné 3,3%.
Du côté des plus petites capitalisations, Egide a bondi de 8,7% après avoir sécurisé un financement pour ses entités aux Etats-Unis.
Adocia a de son côté gagné 16%, portée par une étude clinique probante en Chine pour son insuline.
Sur les autres marchés, l’euro prend 0,4% face au dollar à 1,0668 dollar. Les cours du pétrole reculent. Le Brent de mer du Nord pour livraison en mars abandonne 1,7% à 82,59 dollars le baril tandis que celui sur le WTI coté à New York pour livraison en février perd 1,8% à 77,57 dollars le baril.