(BFM Bourse) - Après deux séances de repli, la Bourse de Paris a repris 0,24% jeudi, les options actionnées par la Banque Centrale Européenne apparaissant suffisamment mesurées avec seulement une légère diminution du montant des achats d'actifs opérés chaque mois dans le cadre du programme d'urgence pandémique, signalant un peu plus de confiance envers les perspectives économiques.
Un simple recalibrage, pour Christine Lagarde, et non un tapering (le terme, emprunté à l'univers de la coiffure, utilisé en anglais pour désigner une réduction graduelle de l'intensité avec laquelle une banque centrale intervient sur les marchés en y rachetant directement des obligations). Au-delà du débat sémantique, la posture modérée de la Banque Centrale Européenne a été plutôt appréciée, permettant au CAC 40 de revenir dans le vert dans l'après-midi et de clôturer sur un gain de 0,24%, à 6.684,72 points.
Si l'institution va un peu diminuer les montants affectés au PEPP, le volet mis en place en urgence l'an dernier face à la pandémie ("Pandemic Emergency Purchase Programme"), elle continuera à apporter davantage de liquidités en achetant plus de titres qu'elle ne récupère de fonds lorsque les obligations préalablement acquises arrivent à échéance. L’enveloppe totale du PEPP, de 1 850 milliards d’euros "au moins jusqu’à fin mars 2022" laisse encore une vaste marge de soutien. Par ailleurs le volet du programme d’achats d’actifs "classique" (si l'on peut dire s'agissant d'un outil qu'il était impensable d'imaginer la BCE s'emparer avant le mandat de Mario Draghi) demeure inchangé.
A ce stade, analyse Thibault Prébay, le responsable de la gestion obligataire de la Financière Arbevel, "la position de la BCE est logique et mesurée : un recalibrage pour faire face à une demande qui n’a plus besoin d’être autant stimulée et un message constructif sur l’économie. L’exercice reste confortable, sans hausses de taux à l’horizon, les conséquences de cet ajustement devraient être indolores pour les marchés actions".
En somme, un tableau mesuré, qui écarte à court terme le risque d’une reprise en main de la BCE par les membres "faucons" très vocaux ces derniers temps, qui souhaitent ajuster plus rapidement et fermement le niveau de soutien monétaire, même si le débat ne manquera pas de se ranimer d'ici la fin de l'année.
Aux valeurs, le palmarès du CAC 40 a révélé un gros rebond technique de Safran (+3,1%) après cinq séances consécutives dans le rouge, tandis qu'à l'inverse Atos, qui risque de se voir indiquer la sortie de l'indice, a flanché de 3%.
Chargeurs au sommet
Les fondamentaux des midcaps étaient une nouvelle fois à l'honneur sur le reste de la cote. Chargeurs est revenu à un sommet annuel à plus de 25 euros, gagnant plus de 11% après des résultats semestriels largement supérieurs aux attentes - le bénéfice de la période dépassant même les estimations du consensus pour l'ensemble de l'exercice. Interparfums a repris 4,3%, effaçant l'essentiel de ses pertes de la veille sur une publication de résultats pas si alarmante qu'il n'y paraît (comme souvent).
Le savoyard spécialiste mondial des volets roulants, Somfy, a également profité d'une belle publication (comme souvent là aussi), proche d'un énième record historique (+2,25%). L'annonce de l'entrée de Tikehau au capital de Figeac Aero a également permis un rebond de plus de 6% du cours de l'équipementier aéronautique du Lot.
Côté biotechs, le démarrage de la dernière phase des essais cliniques pour la molécule d'Inventiva contre la NASH s'est traduit par une hausse de près de 3% de l'action de cette biotech située en Côte-d'Or, à Daix. Le festival sur Innate Pharma s'est poursuivi par ailleurs, la firme marseillaise gagnant encore 15%, portant à plus de 80% la hausse depuis le début du mois.
Les cours pétroliers s'affichaient en léger recul en fin de séance à 72,43 dollars le baril de Brent (-0,23%) à la suite de l'annonce d'une diminution moindre qu'attendu des stocks de brut, selon l'API.
À 1,18274 dollar, l'euro de son côté réduisait son avance à 0,08%, après un message de la Banque Centrale Européenne moins restrictif qu'on aurait pu le craindre vu le récent lobbying des "faucons".