(BFM Bourse) - Alors que le CAC 40 a enregistré la semaine dernière sa meilleure performance hebdomadaire (+10,7%) depuis 2011, lui permettant de remonter à un plus haut depuis trois mois, l'indice phare parisien temporise légèrement lundi matin. Après la double surprise d'une BCE encore plus interventionniste que prévu et d'un marché du travail américain qui semble déjà se redresser, les opérateurs suivront cette semaine le discours de la Réserve fédérale des Etats-Unis.
Après l'envolée de 10,7% de la semaine dernière, la cote parisienne corrige à peine ce lundi, tandis que l'ampleur des volumes échangés montre que les investisseurs restent bien dans la partie. Vers 12h30, le baromètre du marché parisien ne recule que de 0,25% à 5.184,90 points, avec déjà 1,5 milliard d'euros échangés.
Les chiffres à donner le tournis n'ont pas manqué la semaine dernière. Pour résumer : 1.350 milliards d’euros, le nouveau budget que se donne la Banque Centrale Européenne en termes d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP, qui s'entend en plus du programme d'achats d'actifs en cours). 2,5 millions de créations nettes d'emplois, le bilan du marché de l'emploi américain en mai - malgré un gros bémol du Bureau of Labour Statistics sur la catégorisation incorrecte de près de ... 5 millions d'actifs. Et au final un score s'agissant du CAC 40 qui apparaît comme la quatrième meilleure performance hebdomadaire au moins depuis 1990.
Statu quo de la Fed ?
Le potentiel de surprises n'est en principe pas aussi important cette semaine. L'attention des investisseurs va rester absorbée par la politique monétaire et économique. C'est la banque centrale des Etats-Unis, la Fed, qui doit cette fois communiquer (mercredi, après la clôture européenne) en direction des marchés. Le consensus n'anticipe pas d'annonce de nouvelles mesures, mais s'attend à ce que la Réserve fédérale rappelle son engagement à agir si nécessaire. Quatre points d'attention, selon le stratégiste de La Banque Postale AM Hervé Goulletquer: 1) les perspectives économiques dressées (un prudent optimisme devrait dominer). 2) les indications prospectives, ou forward guidance ; sera-t-elle précisée avec soit des éléments de calendrier, soit des cibles en matière de chômage et d'inflation ? 3) Les prévisions, qui ne devraient pas être très différentes du consensus. 4) Et enfin la trajectoire attendue du taux des fonds fédéraux avec sans doute l'assurance qu'il n'y aura pas de hausse d'ici à fin 2022.
Un nouveau plan budgétaire de soutien à l'activité reste aussi du domaine du possible, selon Hervé Goulletquer. Début avril une première initiative, d'un montant un peu inférieur à 3.000 milliards de dollars, avait été votée par le Congrès et ratifié par la Maison Blanche. Plus récemment, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, proposait une deuxième tranche d'une ampleur comparable. Les Républicains du Congrès n'étaient toutefois pas très enclins à soutenir la majorité. Le Président Trump a suggéré la semaine dernière (avant l'annonce des chiffres de l'emploi) de nouvelles mesures à hauteur de 1.000 milliards de dollars. "Si tant est qu'il reste sur la même ligne, on pourrait imaginer qu'un compromis apparaisse autour de ce calibrage et avec un contenu qui privilégierait le soutien aux collectivités territoriales, aux PMEs et à l'emploi", avance le stratégiste.
Figeac et Latécoère flambent
Pour le moment sur le marché parisien, la configuration n'évolue pas vraiment puisqu'on retrouve parmi les valeurs les plus recherchées les secteurs les plus rejetés pendant la phase d'inquiétude comme les banques, l'automobile, et de façon plus circonstancielle dans la perspective d'un plan d'aide au secteur l'aéronautique comme Figeac (+27%) ou Latécoère (+13%) ou les valeurs pétrolières après l'accord de l'Opep+. CGG gagne 16% par exemple, Vallourec 15% et TechnipFMC 8%, alors que ce matin, le cours du baril WTI prend 0,71% à 39,83 dollars quand le Brent gagne 1,18% à 42,82 dollars.
Ça sent le déconfinement et la reprise des déplacements pour Europcar Mobility qui amplifie son rebond de la semaine dernière (+26%). Covivio Hôtels gagne de son côté 16%.
Parmi les valeurs délaissées on trouve surtout des actions du secteur de la santé, comme Sartorius Stedim Biotech (-6%), Genomic Vision (-5%) ou Rémy Cointreau qui reperd 4,5% après avoir été salué la semaine dernière pour le relèvement de ses objectifs trimestriels.
Enfin du coté des devises, l'euro rétrocède 0,17% à 1,1271 dollar.