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CAC 40

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Cac 40 : Emmené par TotalEnergies, le marché parisien s'offre un net rebond mercredi

mercredi 2 mars 2022 à 17h23
Le CAC reprend 1,59% ce mercredi

(BFM Bourse) - Toujours très volatil, le marché parisien a repris 1,59% mercredi, effaçant une partie de ses pertes de la veille (-3,94%). Dans un contexte de flambée des cours de l'énergie, les investisseurs sont massivement revenus sur TotalEnergies.

Difficile de se positionner dans un marché si mouvementé et prompt à réagir à l'actualité géopolitique. Alors que les investisseurs derniers s'efforcent de se positionner au mieux compte tenu de la tourmente géopolitique, mais aussi de la réalité des performances au quotidien des sociétés cotées, l'indice vedette de la Bourse de Paris a repris 1,59% à 6.498,02 points, dans un volume d'échanges encore impressionnant de plus de 7 milliards d'euros. Entre son point bas matinal (-1,16% vers 9h45) et son plus haut touché peu avant la clôture (+2,29% vers 17h15), l'échantillon phare du marché parisien a même repris plus de 220 points, avant que le rebond ne s'étiole en fin de séance. Le CAC n'efface ainsi qu'une petite partie de ses pertes de mardi (-3,93%) et accuse encore presque 12% de repli depuis son pic historique atteint le 5 janvier dernier. Son accès de faiblesse matinal lui a même brièvement fait franchir le seuil des 1000 points de perdus... en moins de deux mois.

Alors que se poursuit l'offensive de l'armée russe en Ukraine, notamment autour du port de Marioupol et de la ville de Kherson, le niveau des indices boursiers cherche à s'ajuster au mieux en fonction de facteurs largement occultés jusqu'ici. Soit l'impact du risque géostratégique, le coût des sanctions infligées au régime russe (monumental pour l'économie du pays, mais pas anodin non plus pour les pays occidentaux), mais aussi la réponse des banques centrales : difficile de croire que le scénario de normalisation monétaire à marche forcée envisagé depuis fin 2021 soit toujours valable. Par ailleurs, plusieurs entreprises de premier rang sont directement exposées à une chute de l'activité en Russie, beaucoup d'autres n'échappent pas à une exposition indirecte, mais il ne faut pas oublier qu'en agrégé, les échanges Russie-Europe sont mineurs dans le concert mondial.

La croissance mondiale va ralentir et l’inflation se faire plus vive, explique Hervé Goulletquer, de l'équipe de recherche de La Banque Postale Asset Management, avec des Etats-Unis moins pénalisés que la zone euro (elle-même moins affectée que la Russie). Le spécialiste rappelle que les exportations vers la Russie pèsent 0,5 point de PIB pour la zone euro et 0,1 point pour les Etats-Unis ; les importations en provenance de la Russie respectivement 1 point et 0,1 point (la différence s'expliquant par les achats de produits énergétiques de la part de l'Europe, quand les USA bénéficient sur ce plan de leurs gigantesques capacités de production). Selon lui, les risques de ralentissement de la croissance devraient amener un rythme plus prudent de normalisation monétaire, de part et d'autre de l'Atlantique.

TotalEnergies rebondit nettement alors que le baril de brut franchit les 110 dollars

Si les marchés actions sont volatils, ceux des matières premières enregistrent des secousses encore plus prononcées, et le cours du blé, du maïs ou des hydrocarbures, marchés sur lesquels la Russie et l'Ukraine sont des acteurs importants, flambent à des niveaux inédits. Tout comme de nombreux métaux, aluminium en tête. Plus inquiétant encore, le cours européen de référence du gaz naturel, le TTF néerlandais, s'est envolé mercredi à 194,715 euros le mégawattheure (MWh), du jamais vu. Quant au baril de brut, il a franchi dans la matinée le seuil des 110 dollars, inédit depuis 2013 pour le WTI, et évolue encore au-dessus de ce cap à 18h (+5,2% à 110,4 dollars pour le Brent), alors que le pétrole russe (2e exportateur mondial) semble devenu empoisonné aux yeux des acheteurs occidentaux, malgré l'absence d'interdiction d'en acheter à ce stade.

Dans ce contexte, TotalEnergies, pourtant menacé de devoir emboîter le pas de ses homologues BP, Shell ou Chevron en stoppant non seulement tout nouveau projet, mais en abandonnant potentiellement ses investissements en cours en Russie, a rebondi de 8,2%. Société Générale (+0,3%) s'est stabilisée également. Airbus et Safran ont repris respectivement 5,3% et 4,9%. Les investisseurs ont par ailleurs plutôt bien réagi à la présentation du plan stratégique de Stellantis (+1,1%), qui a notamment annoncé vouloir lancer 75 modèles électriques d'ici à 2030 pour ses marques dont Peugeot, Opel, Fiat, Alfa Romeo ou Maserati.

Au contraire Thales, porté ces dernières séances par l'engouement pour les valeurs de la défense, a redonné 4,9%.

Toujours au niveau des valeurs, la forte incertitude quant aux retombées du conflit russo-ukrainien sur la fin de campagne de semences en Europe de l’Est a amené le semencier français Vilmorin à réviser en baisse ses objectifs 2021-2022. Le titre a chuté de près de 14%. Mais l'actualité d'autres sociétés montre que la vie économique ne s'arrête pas pour autant, à l'image d'une opération capitalistique envisagée chez Cegedim (+17,9%), par laquelle les groupes de protection sociale Malakoff Humanis, VYV (groupement comprenant Harmonie Mutuelle, MGEN Chorum etc.) et Pro BTP envisagent une prise de participation au capital de Cegedim Santé, la filiale du groupe dédiée aux solutions digitales destinées aux professionnels de santé et aux patients.

Les opérateurs ont aussi commencé à relativiser la crise d'image des opérateurs de maisons de retraite : Korian, qui a répondu point par point au reportage de Cash Investigation de la veille, a gagné 8,9% et Orpea est monté de 6,9% (ce dernier a désormais repris 26% depuis le plancher atteint à la suite de la publication du livre Les Fossoyeurs).

Sur le SBF 120, bioMérieux et Albioma ont chuté de 8,7% et 14,9% respectivement après la publication de leurs résultats et prévisions annuels.

Le dollar continuait enfin à régner en maître sur le marché des changes, avec un nouveau repli de 0,27% pour l'euro à 1,1092 dollar vers 18h10.

Le bitcoin se maintenait pour sa part à proximité des 45.000 dollars (+0,78% à 44.213 dollars).

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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