(BFM Bourse) - L'ouverture en hausse d'indices new-yorkais au rebond n'a pas suffi à faire repasser le CAC dans le vert au cours de l'après-midi, l'échantillon principal bouclant la séance sur un modeste repli de 0,27%, son premier sur les cinq dernière séances, dans un marché prudent.
Perplexe, le marché parisien ne sait visiblement plus sur quel pied danser après les dernières saillies verbales de Donald Trump. Après avoir provoqué une glissade à Wall Street mardi en affirmant mettre un terme aux négociations au Parlement sur un nouveau plan de relance, traitant au passage la chef du camp démocrate Nancy Pelosi de "cinglée", le président a quelque peu infléchi son discours dans une série de tweets publiée ultérieurement, se disant prêt à signer "maintenant" des mesures ciblées (chèques de soutien au ménages, package dédié aux secteurs sinistrés comme l'aéronautique ou aux petites entreprises). Optimiste après ces messages contradictoires, la Bourse de New York a ouvert en hausse (+1,2% pour le S&P, +1,3% pour le Nasdaq) mais n'a -pour une fois- pas entraîné la cote parisienne dans son sillage.
En légère baisse à la mi-journée (-0,19% à 12h15), le CAC 40 n'est pas parvenu à revenir dans le vert au cours de l'après-midi et boucle la séance sur une baisse de 0,27% à 4.882 points. Il met ainsi un terme à quatre séances consécutives de progressions, au cours desquelles il avait repris près de 2%. Le volume de transactions demeure restreint, à 2,8 milliards d'euros, signe que les opérateurs sont peu enclins à la prise de risque alors que Donald Trump souffle quotidiennement le froid et le chaud sur les marchés.
En l'absence de grand rendez-vous macro-économique (jusque dans la soirée, avec la publication vers 20h du procès-verbal de la dernière réunion de la Fed), l'ambiance est donc restée assez calme sur les grandes places boursières.
Tarkett et Lagardère sur leur lancée
Valeur par valeur, on note cependant quelques progressions spectaculaires à Paris comme celle de Tarkett (+4,9%) propulsé depuis la semaine dernière par l'annonce de perspectives de rentabilité finalement supérieures aux attentes du marché pour 2020. Lagardère prend encore 6,1%, à un plus haut depuis novembre 2017, le cours profitant de la course que se livrent Groupe Arnault et Vivendi pour obtenir la plus grosse part possible du capital avant le probable abandon du statut de la commandite.Au sein du CAC 40, Pernod Ricard grappille seulement 1,3% en clôture, Jefferies ayant significativement relevé son objectif de cours en ayant revisité le dossier. Sans actualité particulière, ArcelorMittal (+3%) et Publicis (+2,7%) signent les deux meilleures performances du jour, tandis que le secteur aéronautique a souffert (-2,3% pour Thales, -1,8% pour Safran, -1,5% pour Airbus) au lendemain de propos d'un dirigeant de Boeing selon qui la pandémie va affecter la demande en appareils sur les 20 prochaines années.
Parmi les petites capitalisations, Voluntis connaît une nouvelle séance d'euphorie (+21%) après celle du 30 septembre, cette fois-ci grâce à l'obtention d'un nouveau brevet américain protégeant l'algorithme de sa plate-forme Theraxium. Le constructeur de véhicules autonomes, électriques et robotisés Navya s'adjuge de son côté 14% alors que l'exploitant drômois Bertolami a indiqué avoir parcouru 1000km en un mois sur route ouverte dans le cadre de la phase d'expérimentation des navettes en question.
L'euro se reprend, le pétrole rechute
Au chapitre des devises, l'euro s'apprécie de 0,27% à 1,1765 dollar, comblant une partie du recul subi mardi soir après l'annonce tonitruante du président américain d'un gel des discussions avec les Démocrates, annonce qui avait paradoxalement profité au billet vert perçu comme une valeur refuge (même et y compris lorsque c'est des Etats-Unis que viennent les mauvaise nouvelles).Mais du côté de l'énergie, le baril de Brent accuse encore 2,34% de repli à 41,65 dollars, tandis que le WTI cède 2,70% à 39,57 dollars, après l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) et l'Energy Information Administration (EIA) d'une augmentation plus marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis