(BFM Bourse) - La Bourse de Paris s'est repliée mardi (-0,50%). Après avoir nettement rebondi lors des deux dernières séances, la crise politique en Italie a de nouveau incité les investisseurs à faire preuve de prudence.
Après avoir rebondi de 2,57% au cours des deux dernières séances grâce aux perspectives de relance budgétaire, notamment allemande et chinoise, l'indice phare de la place tricolore marque un coup d'arrêt mardi en bouclant la séance en repli de 0,5% à 5.344,64 points, dans un volume d'échanges faible de 2,75 milliards d'euros. En légère hausse à la mi-journée (+0,27% vers 12h), le CAC 40 s'est retournée dans l'après-midi, les opérateurs faisant preuve de davantage de prudence face à la crise politique italienne, dans un environnement toujours marqué par de nombreuses incertitudes.
Le Premier ministre transalpin Giuseppe Conte a mis fin au premier gouvernement populiste italien en annonçant sa démission, après avoir accusé l'homme fort de l'exécutif, le leader d'extrême droite Matteo Salvini, d'avoir été "irresponsable" en déclenchant une crise politique. "J'interromps ici cette expérience de gouvernement. J'entends conclure ce passage institutionnel de façon cohérente. J'irai voir le président de la République pour lui présenter ma démission", a déclaré celui était en poste depuis le 1er juin 2018.
Dans son discours à charge contre Matteo Salvini, Giuseppe Conte a également accusé le ministre de l'Intérieur de faire "courir de graves risques au pays" et évoqué le danger d'une spirale économique négative pour la troisième économie de la zone euro. Le président de la République Sergio Mattarella devrait entamer dès mercredi des consultations avec les dirigeants des différentes formations politiques en vue de déterminer si un gouvernement de coalition peut être formé en Italie, a dit à Reuters un responsable italien.
Wall Street attend déjà Powell
Faute d'indicateurs notables à l'agenda macro-économique, les opérateurs portent déjà leurs regards vers la publication, mercredi, du procès-verbal de la dernière réunion de la Fed, et celle de celui de la BCE le lendemain, avant l'ouverture du forum de Jackson Hole vendredi. Dans l'attente d'éclaircissement sur l'état de l'économie américaine et l'évolution de la politique monétaire, Wall Street a ouvert en baisse mardi. À 18h, le Dow cédait toujours 0,2% tandis que le S&P lâchait 0,3%.
Rallye et Casino au rebond
Du côté des entreprises, le distributeur Casino, propriétaire des enseignes Monoprix, Leader Price ou encore Casino, voit son cours de Bourse remonter de 9,2% à 39,1 euros, ce qui représente son plus haut niveau depuis début avril, alors que le groupe a annoncé qu'il projetait de céder l'équivalent de 2 milliards d'euros d'actifs supplémentaires. Initialement fixé à 1,5 milliard d'euros, puis relevé à 2,5 milliards en mars, l'objectif total passe donc à 4,5 milliards de cessions (à boucler d'ici le premier trimestre 2021). Première bénéficiaire de ces efforts de désendettement, sa maison-mère Rallye décolle de près de 19%, accumulant désormais près de 60% de gains par rapport à la chute occasionnée par l'annonce de son placement en procédure de sauvegarde.
Au sein du CAC 40 (rappelons que Casino ne figure plus dans l'indice phare depuis 2005) c'est Airbus qui signe la meilleure performance, en hausse de 1,1%. Favorisé par les difficultés de son concurrent Boeing, le titre de l'avionneur affiche du reste la meilleure performance de l'indice depuis le début de l'année, soit +50%, nettement devant LVMH (+38,3%) et Vinci (+36,3%).
Amoéba plonge
Sur le segment des biotechs, du côté santé, Abivax progresse de 5,7% après l'annonce du démarrage effectif d'un essai sur son composé ABX464 dans la rectocolite hémorragique, une des plus pénibles des maladies inflammatoire chronique de l'intestin (MICI). Du côté des biotechs industrielles en revanche, l'heure est une nouvelle fois à la déception pour Amoéba qui a dû retirer sa demande d'enregistrement pour un produit biocide biologique, l'agence américaine de l'environnement ayant décliné le dossier en l'état actuel. L'action Amoéba perd 26%, au plus bas historique.
Après un gain de l'ordre de 2% sur les cours pétroliers lundi à la suite d'une attaque par drones aériens des rebelles chiites houthis sur l'un des plus importants champs pétroliers saoudiens, le gisement de Shayba, le baril de brut léger texan (WTI) recule légèrement (-0,41% à 55,91 dollars), comme celui de Brent européen, qui s'échange à 59,63 dollars (-0,18%) à 18h.
Toujours aussi peu d'animation du côté des changes, avec un euro quasi inchangé à 1,1091 dollar (+0,09%).