(BFM Bourse) - Une chute de plus de 40% du titre fait suite à l'annonce par Oxurion de l'échec d'un médicament en développement pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique, une complication fréquente du diabète de l'âge mûr. L'ex-ThromboGenics, qui avait connu une envolée boursière jusqu'à rejoindre l'indice phare bruxellois, peine à remonter la pente.
La biotech Oxurion, originaire du Brabant flamand, espérait une année 2019 excitante avec nombre de résultats d'essais cliniques à l'agenda. De fait, l'action a connu un bel été (+70% depuis juin dans le sillage de résultats positifs de son projet TFR-149). Mais le titre s'effondre à nouveau mardi, perdant 42% à 3,23 euros -retombant ainsi à un plus bas depuis septembre 2017- à l'annonce de résultats peu concluants sur le THR-317, qui constituait son projet le plus avancé puisqu'en phase 2a d'essais cliniques (stade supposé établir la "preuve de concept" d'un nouveau médicament).
Au terme de l'essai, mené chez 70 patients atteints d’œdème maculaire diabétique, maladie affectant la vision centrale qui survient lors d'hémorragies des vaisseaux sanguins de la rétine, principalement à cause du diabète (la moitié des patients souffrant de diabète de type 2 seraient concernés), le THR-317 utilisé en complément du ranibizumab (commercialisé par Novartis sous la marque Lucentis) n'a pas vraiment démontré d'efficacité supérieure à celle du ranibizumab seul, hormis dans deux (par définition petits) sous-groupes de patients chez qui le traitement standard a peu d'effet.
Ce résultat constitue un nouveau revers dans l'histoire, passablement agitée, de ThromboGenics, qui a changé l'an dernier son nom en Oxurion pour mieux refléter le positionnement de l'entreprise sur les maladies de la rétine (à condition tout de même d'avoir en tête que ce nom renvoie au taux d'oxygène nécessaire au bon fonctionnement de l’œil et à Orion, héros mythologique qui recouvra la vue après avoir été aveuglé par un rival).
Introduite en Bourse de Bruxelles en 2006, ThromboGenics a d’abord connu un parcours exemplaire grâce aux progrès des études sur son composé ocriplasmine, une solution thérapeutique permettant de rétablir l’acuité visuelle en cas d’adhésion/traction vitréo-maculaire homologuée par la FDA en octobre 2012 et lancé en janvier suivant sur le marché américain… À cette époque, le cours est monté jusqu’à 47,82 euros, multiplié par plus de 10 par rapport au prix d’introduction de 4,50 euros. Dans la foulée, la société pesant alors plus de 1,6 milliard d’euros a même intégré l’indice phare BEL20. Mais les ventes du produit, commercialement baptisé Jetrea, n'ont jamais décollé à la hauteur des attentes et Novartis, qui en avait acquis les droits commerciaux pour le reste du monde, a fini par jeter l'éponge. Au fil du temps, l'entreprise a vu sa valorisation fondre de plus de 90% par rapport à son sommet.
Néanmoins, le paysage belge de la biotech demeure à ce jour particulièrement fertile puisque deux biotechs figurent actuellement au sein de l'indice BEL20: Galapagos (8,26 milliards d'euros de capitalisation ce 20 août) et Argen-X (4,72 milliards d'euros). Et jusqu'à son rachat par Sanofi pour 3,9 milliards d'euros l'an dernier, Ablynx était également membre de l'indice phare de la Bourse belge.