(BFM Bourse) - Alors que la saison des résultats semestriels touche déjà à sa fin, le marché parisien marque une pause jeudi après trois séances consécutives de hausse, prudent au sujet d'un accord sur un plan de relance aux Etats-Unis et gardant un œil sur un potentiel durcissement du conflit entre Pékin et Washington autour de TikTok.
Au lendemain d'une progression de 0,9% qui a porté ses gains à 3,13% depuis le début de la semaine, l'indice vedette de la cote parisienne a rétrocédé 0,98% à 4.885,13 points à la clôture de vendredi.
Aux USA, la publication de chiffres légèrement meilleurs que prévu sur le chômage aux Etats-Unis (1,19 million de personnes se sont nouvellement inscrites au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis, un chiffre en baisse par rapport au 1,43 million de la semaine précédente et inférieur aux attentes des analystes) n'a pas vraiment fait bouger le curseur sur les indices américains, globalement stables au moment où clôturait Paris.
Autre point d'attention des opérateurs ce jeudi, les espoirs d'avancées sur le plan de relance aux États-Unis concernant de nouvelles mesures d'aide aux collectivités, entreprises et ménages frappés de plein fouet par les conséquences de la pandémie, actuellement en discussions au Congrès entre Républicains et Démocrates. Des responsables des deux camps ont dit espérer qu'un compromis serait trouvé avant la fin de la semaine, mais les sujets de discorde restent nombreux, notamment sur la taille de l'enveloppe globale. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a défendu la proposition, dévoilée lundi et qui prévoit une nouvelle enveloppe de 1.000 milliards de dollars. Les Démocrates avaient proposé à la Chambre leur propre plan en mai, qui s'élève à 3.000 milliards de dollars.
À noter que sur le marché parisien, le volume de transactions s'est nettement affaissé pour s'établir à 2,7 milliards d'euros, alors que la Bourse entre dans l'une des périodes saisonnièrement les plus creuses de l'année, vacances obligent.
Dans le reste de l'actualité, les investisseurs restent vigilants à l'évolution de la situation diplomatique entre Pékin et Washington, dont les relations semblent pouvoir s'enflammer à tout moment. Les Etats-Unis "portent le fer au-delà de TikTok", le très populaire réseau social accusé par Washington d'être utilisé par le renseignement chinois à des fins de surveillance, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste senior pour Swissquote Bank. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a ainsi affirmé mercredi vouloir bannir certaines applications chinoises jugées à risque pour la sécurité nationale des plateformes d'achat des opérateurs mobiles et des fabricants de téléphones américains. Cette sortie a notamment fait reculer les places financières asiatiques à la clôture.
Wall Street à l'équilibre
Prenant acte du nouveau rapport sur l'emploi et s'interrogeant quant à l'issue des discussions au Congrès, les indices new-yorkais hésitent sur la direction à suivre jeudi à la mi-journée, affichant des variations anecdotiques (+0,10% pour le Dow, +0,05% pour le Nasdaq, -0,06% pour le S&P). Un attentisme qui n'empêche pas Apple de continuer de voler de record en record, sa nouvelle progression de 1,5% à 18h portant la capitalisation boursière du fabricant d'iPhone à 1.910 milliards de dollars.Parmi les nouvelles macroéconomiques d'importance jeudi, la Banque d'Angleterre a dévoilé des prévisions économiques moins pessimistes qu'en mai pour 2020, mais a laissé son taux directeur inchangé. Du côté allemand, les commandes passées à l'industrie manufacturière allemande ont bondi de 27,9% en juin sur un mois, amplifiant un rebond entamé en mai après le plongeon causé par la pandémie de Covid-19. Enfin, en Italie, la production industrielle a poursuivi en juin sa reprise, mais à un rythme moindre qu'en mai.
Eurofins décolle
Sur la cote parisienne, les dernières publications de la saison s'accompagnent de variations marquées. Eurofins Scientific s'est envolé de 17,4% en clôture après avoir fait état d'une hausse de son activité, accompagnée d'une amélioration de la rentabilité et d'une diminution de la dette, au cours du premier semestre. Nouveau record historique à la clé pour le groupe, créé en 1987 et virtuellement digne du CAC 40 par sa capitalisation. Inversement, Axa a perdu 3,5%, l'assureur ayant renoncé à une partie de ses objectifs 2020 et notamment au versement d'un dividende complémentaire.Pour Crédit Agricole, qui a présenté des comptes trimestriels en repli mais moins affectés que le consensus des analystes ne l'attendait, le verdict a été un recul de 1,1%.
Du côté des toutes petites capitalisations, MND a bénéficié à plein de l'annonce d'un nouveau financement de 38 millions d'euros, en partie octroyé par l'Etat pour prendre jusqu'à près de 20% dans la matinée, avant de se retourner violemment et de boucler la séance sur une chute de 6,5%.
Les cours pétroliers poursuivaient sur leur lancée avec un baril de brut texan WTI en hausse de 0,55% à 42,42 dollars alors que le Brent s'affiche en hausse de 0,93% à 45,59 dollars vers 18h10 - il s'agit pour la référence européenne du contrat pour livraison octobre, alors que celui sur le WTI n'a pas encore "roulé" et reste sur septembre.
Du côté des métaux précieux, l'or inscrit une nouvelle hausse à 2059,96 dollars l'once troy "XAU" (+1,07%). Comme souvent, l'argent tend à amplifier le mouvement (+4,4% à 28,36 dollars l'once "XAG")
Sur le marché des changes, la monnaie unique reprenait sa marche en avant après une brève pause et s'affiche à 1,1885 dollar (+0,21%) peu avant 18h15.