(BFM Bourse) - Après une ouverture en hausse, le CAC 40 a rapidement effacé ses gains initiaux pour plonger et accentuer ses pertes dans le sillage de Wall Street. Le CAC boucle la séance à -0,6% et 4.598,61 points.
La Bourse de Paris a fini en recul jeudi (-0,6%), l'humeur n'étant toujours pas à la fête après deux jours et demi de fermeture pour Noël, du fait de l'ouverture en baisse de Wall Street qui faisait lui même suite à un rebond historique la veille. Le CAC 40 a perdu 27,78 points pour terminer à 4.598,61 points, soit son plus bas niveau depuis début décembre 2016, dans un volume d'échanges moyen de 3,3 milliards d'euros. Lundi, l'indice vedette de la cote parisienne avait déjà terminé en nette baisse de 1,45%.
Si le CAC recule encore jeudi, les pertes sont toutefois limitées par rapport à la Bourse de Francfort (-3,2%) ou celle de Londres (-1,5%), les deux autres principales places boursières sur le Vieux Continent.
Dans un premier temps, pourtant, la Bourse de Paris avait profité de l'excellente performance de Wall Street la veille, avant de s'essouffler et de finalement inverser la tendance. "Le marché baisse encore alors qu'il était déjà très bas et quasiment aucun secteur n'a réussi à tenir", note Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant bleu gestion interrogé par l'AFP. "En début de séance la cote parisienne a profité" du rebond spectaculaire de Wall Street mercredi, grâce "à de bonnes nouvelles comme celle notamment du cessez-le-feu entre le patron de la Fed et le président américain", poursuit l'expert.
De fait, le conseiller économique de la Maison blanche, Kevin Hassett, a assuré que le poste de Jerome Powell à la présidence de la Banque centrale américaine n'était aucunement menacé, apaisant ainsi les marchés qui craignaient le limogeage du patron de l'institution tant critiquée par le président américain depuis des semaines.
"Mais ensuite", toujours selon Daniel Larrouturou, "comme la Bourse de New York n'a pas réussi à tenir" à l'ouverture jeudi, le marché "a renoué avec sa tendance naturelle, à savoir la baisse, car il anticipe un mauvais scénario macroéconomique" pour l'année à venir.
Sur le plan macroéconomique, les deux principaux indicateurs de la séance n'ont pas vraiment aidé les indices à redresser la barre. En effet, si les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont légèrement reculé la semaine dernière aux États-Unis, contrairement aux attentes des analystes, la confiance des consommateurs, toujours aux États-Unis, s'est à nouveau érodée en décembre, pour le deuxième mois consécutif, selon l'indice publié jeudi par le Conference Board.
ZTE et Huawei dans le viseur de Trump
Aussi, sur le front commercial, nous avons appris ce jeudi matin que le président américain envisageait de prendre un décret -au nom de la menace contre la sécurité du pays- interdisant aux entreprises américaines d'utiliser des équipements de télécommunications fabriqués par les groupes chinois ZTE et Huawei. Un tel décret présidentiel pourrait être signé dès janvier et reviendrait à exclure du marché américain les deux entreprises chinoises, ce qui constituerait un mauvais signal envoyé à Pékin dans le cadre de la trêve commerciale conclut entre les deux plus grandes puissances économiques de la planète.
Dans l'optique de résoudre ce conflit, Washington a également annoncé qu'une délégation américaine se rendra à Pékin au cours de la deuxième semaine de janvier pour des négociations commerciales que les présidents Donald Trump et Xi Jinping ont décidé de relancer début décembre, selon l'agence Bloomberg.
Le secteur automobile en souffrance
Sur la cote parisienne, les valeurs du secteur automobile ont particulièrement souffert cet après-midi, l'équipementier Valeo signant la pire performance de l'indice phare parisien jeudi, avec une perte de 5,2% à 23,9 euros. Renault et Michelin figurent aussi au palmarès des plus mauvaises performances du CAC ce jeudi, perdant cédant respectivement 2,2% et 2,5%. Les autres équipementiers comme Plastic Omnium (-4,1%) ou Faurecia (-1,8%) accusent également de lourdes pertes, à la différence de Peugeot, seul groupe du secteur à limiter la casse jeudi à la Bourse de Paris (-0,4%).Après l'annonce de la signature d'un accord par sa filiale Vinci Airports pour devenir l'actionnaire majoritaire de l'aéroport londonien de Gatwick, le deuxième du Royaume-Uni derrière Heathrow, pour 3,22 milliards d'euros, Vinci, termine en légère hausse de 0,2%.
De son côté, Engie a baissé de 2,12% à 12,02 euros, alors que la Thaïlande a finalement autorisé le groupe énergétique français à céder trois milliards de dollars d'actifs dans le royaume à un grand groupe thaïlandais, qui a offert des garanties pour éviter de se retrouver en situation de monopole. Et Sanofi, qui a annoncé mercredi soir avoir reçu l'autorisation des autorités américaines pour commercialiser un vaccin -le Vaxelis, co-développé avec Merck- couvrant plusieurs maladies dont le tétanos, la coqueluche et la polio, cède 0,7%.
À noter également, DBV Technologies continue à regagner du terrain (+9,5%), après s'être effondré jeudi dernier (-70%) à la suite du retrait de sa demande d'autorisation de mise sur le marché aux États-Unis de son produit le plus avancé, Viaskin Peanut. Enfin, l'action EuropaCorp rebondit (+5,8%) après être tombée à son plus bas historique lundi.
Le pétrole à la baisse
Les cours de l'or noir repartent à la baisse mercredi, dans la matinée, après leur spectaculaire rebond de près de 4 dollars et 8% hier, tant à Londres qu'à New York. Vers 18h30, le baril de Brent européen cède 3,6% à 52,9 dollars tandis que celui de "sweet light crude" texan (ou WTI) recule de 3% à 45,1 dollars.
Enfin, sur le front des devises, la monnaie unique européenne regagne un peu de terrain face au billet vert (+0,1%) après deux séances consécutives de baisse, à 1,143 dollar.