(BFM Bourse) - Les investisseurs restent partagés entre les craintes liées à la propagation du coronavirus et l'espoir de mesures de soutien de la part des institutions monétaires. D'où une séance particulièrement hésitante pour le CAC 40, qui boucle sur un maigre gain de 0,44%.
Le marché parisien respire. Alors qu'il venait de boucler sa pire semaine depuis la crise financière de 2008, l'indice vedette du marché parisien s'offre un petit bol d'air lundi, en bouclant la première séance de la semaine sur un timide gain de 0,44% à 5.333,52 points. Dans un volume d'échanges encore une fois colossal (8,1 milliards d'euros), le baromètre parisien s'est montré volatil. En hausse de 2% à l'ouverture des échanges, il s'est brutalement retourné à la baisse dans la matinée jusqu'à lâcher plus de 2% peu avant 13h, avant de revenir en territoire positif vers 15h30, dans le sillage des indices new-yorkais, lesquels accéléraient à la hausse.
Wall Street s'inscrivait en progression dès l'ouverture (entre +0,4% pour le S&P et +0,76% pour le Nasdaq) lundi, encouragée par les promesses des banques centrales de soutenir une économie touchée de plein fouet par le nouveau coronavirus. Et malgré un début de séance en dents de scie, le rebond a pris corps dans la matinée en dépit de la publication d'un indicateur décevant sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis. Peu avant 18h, le Dow Jones accélérait et reprenait 2,94%, le S&P 2,79% et le Nasdaq 2,81%.
Les deux points qu'observeront les marchés au cours des prochaines semaines seront d'un côté le rythme de reprise de l'activé en Chine (où l'épidémie proprement dite semble perdre en puissance) et de l'autre l'intensité de la propagation du coronavirus dans le reste du monde, souligne Hervé Goulletquer de La Banque Postale Asset Management dans sa note matinale. Malgré les appels au calme des autorités, la situation sanitaire aux Etats-Unis commence à inquiéter avec de nouveaux cas confirmés dans plusieurs Etats jusqu'ici épargnés et désormais deux morts. Et la stratégie de lutte mise en place par l'administration Trump commence à être critiquée, alors que la course à la Maison-Blanche s'intensifie. Les opérateurs n'ont ainsi que peu de motifs de sérénité à ce stade...
Europacorp et EOS surnagent
Dans ce contexte, l'actualité des valeurs passe au second plan. Hormis quelques cas bien particuliers comme Europacorp (+67%), dont le plan de sauvegarde a été avalisé, ou EOS Imaging dont le cours (+58%) file en direction du prix de l'OPA d'Alphatec, rares sont les titres à progresser sensiblement.
AB Science parvient également à gagner 9,2% à la suite d'un placement privé réalisé à 7,44 euros par action (un niveau du coup bien supérieur à celui auquel était tombé le cours en fin de semaine dernière) et Schneider Electric reprend 1,9% sur fond de relèvement à surpondérer du conseil de Morgan Stanley.
Le dollar bondit de plus de 1%
Parmi les plus fortes baisses, SES se signale une fois encore, trébuchant de 30%, après un nouvel avertissement. Les derniers objectifs en date pour 2020 ne seront pas atteints, a fait savoir le groupe, qui indique par ailleurs envisager de scinder son segment "Networks".
Pour la 6e séance consécutive, l'euro reste très recherché et s'envole de 1,22% à 1,1162 dollar, dans la perspective d'un différentiel de rémunération accru pour la monnaie unique avec une probable baisse des taux de la Fed, éventuellement dès la prochaine réunion de la banque centrale américaine. Depuis la clôture du 20 février dernier où il a touché un plus bas depuis plusieurs années, l'euro reprend désormais 3,6% face au billet vert.
Sur le marché de l'or noir, le pétrole reprend des forces alors que les espoirs d'une réduction plus importante de la production par l'Opep et les mesures de relance des banques centrales contrebalancent les inquiétudes sur la demande causées par l'épidémie de coronavirus. À 18h05, le baril de Brent reprend 4,75% à 52,03 dollars quand la référence américaine (le WTI) rebondit de 5,18% à 47,08 dollars.