(BFM Bourse) - Le CAC 40 a clôturé en repli de 0,64%, une première salve mitigée de publications trimestrielles aux Etats-Unis poussant les opérateurs à la prudence après trois séances de gains consécutives.
Une correction pas vraiment surprenante, et d'ampleur relativement contenue, sur fond de démarrage en demi-teinte de la saison des résultats du troisième trimestre outre-Atlantique. Ayant rejoint lundi un plus haut depuis le 18 septembre au terme d'une troisième séance consécutive de progression, l'indice phare de la Bourse de Paris a rétrocédé 0,64% à 4.947,61 points mardi. Le démarrage de la nouvelle saison des résultats trimestriels (chiffre d'affaires seulement pour beaucoup d'entreprises) incite également les opérateurs à patienter, le temps de voir si les premières publications confirment les anticipations d'un vif rebond entre le deuxième et le troisième trimestre. À l'échelle des sociétés américaines du S&P 500, le chiffre d’affaires est attendu en progression de 5,3% sur le trimestre et les bénéfices par action de 18,5%... Avec évidemment des écarts plus importants que jamais entre secteurs dévastés par la crise et ceux qui au contraire bénéficient des mesures de confinement pour accroître encore plus leur emprise.
Une saison qui a donc un potentiel certain à générer de la volatilité, d'autant plus qu'elle intervient en pleine campagne pour la présidence des Etats-Unis (et alors que la flambée des infections au coronavirus ne s'atténue pas).
Parmi les parutions du jour, l'annonce de Delta Air Lines entraînait un repli de plus de 2% du titre, la compagnie s'attendant à voir la demande pour les voyages internationaux affectée pendant des années et des années. Les bancaires s'inscrivaient aussi en recul, moins du fait des publications que de la chute de 5,5% du rendement des obligations américaines (à 0,732% pour le bon du Trésor à 10 ans). JPMorgan Chase -dont les résultats trimestriels ont cependant dépassé les attentes des analystes- cédait ainsi 1%, pratiquement au même niveau que Citigroup qui a fait état d'un repli de 34% de son bénéfice sur un an.
Réaction négative également du titre Johnson & Johnson, malgré un nouveau relèvement des perspectives annuelles, probablement davantage liée à la suspension d'un essai clinique sur son vaccin expérimental contre le coronavirus.
Le géant de la gestion d'actifs Blackrock flambait au contraire de 3,6%, tandis que Disney prenait plus de 4% après avoir détaillé son projet de réorganisation, de façon à donner encore davantage de place à ses activités de streaming.
Globalement, les indices S&P 500 et Dow Jones reculaient d'environ 0,4% au moment de la clôture en Europe, tandis que le Nasdaq Composite surnageait à +0,1%, soutenu notamment par le compartiment biotech.
Au sein du marché parisien, la plus forte hausse revenait à Unibail-Rodamco-Westfield (+2,9%), après la signature d'un accord pour la session de l'immeuble SHiFT, siège de Nestlé Waters à Issy-les-Moulineaux, avec une prime par rapport à la valeur estimée dans les comptes du groupe. Sanofi (+1,2%) a été recherché après les résultats positifs d'un essai sur son nouveau blockbuster Dupixent chez des jeunes patients souffrant d'asthme. Les opérateurs ont aussi favorisé Worldline (+2,7%) et Orange qui a encore pris 1,6%, après +1,4% lundi dans l'hypothèse d'une ouverture prochaine du capital de son entité gérant les infrastructures réseaux.
Inversement, Airbus (-3,5%) a accusé le coup après l'annonce d'une chute de 40% du nombre d'appareils livrés à fin septembre, soit 341 unités contre 571 au cours des neuf premiers mois de 2019. Dans son sillage, Safran a perdu 2%.
Vinci a reculé de 2,7% avec là aussi des performances laminées par la crise sanitaire, c'est-à-dire une chute de 79% du trafic passagers au trimestre écoulé dans l'ensemble des aéroports de son réseau.
Les bancaires ont vraiment le plus fortement souffert (de -4% pour BNP à -3,8% pour Crédit Agricole, en passant par -3,95% pour Société Générale) en raison de la violente baisse des taux américains.
En dehors des grandes capitalisations, la biotech Inventiva (+7,7%) s'est signalée à la suite du statut de "percée thérapeutique" accordé à son médicament expérimental contre la NASH, le lanifibranor.
Les cours pétroliers tentaient un rebond à 42,41 dollars pour le Brent (+1,65%) et 40,22 dollars le baril de WTI (+2%).
Du côté des devises, la tendance baissière engagée depuis vendredi s'accentuait sur l'euro qui cédait en fin de journée 0,61% à 1,1742 dollar.