(BFM Bourse) - Malgré une séance en sourdine à Wall Street, où beaucoup de traders observaient un jour férié pour le Columbus Day, la Bourse de Paris a signé lundi sa troisième séance de hausse d'affilée.
À l'orée d'une nouvelle saison de résultats trimestriels (pour la période allant de juillet à septembre), la Bourse de Paris s'est maintenue lundi sur la trajectoire qui l'a déjà propulsé de 2,46% la semaine dernière sur fond de poursuite des discussions aux Etats-Unis sur de nouvelles mesure de relance. Après une ouverture en timide hausse de 0,1%, le principal indice de la cote parisienne a avancé de 0,66% à 4.979,29 points. Dans un volume de transactions cependant toujours limité, à 2,5 milliards d'euros, en l'absence de nombreux investisseurs américains pour cause de "Columbus Day". Wall Street sera néanmoins ouvert ce lundi, seul le marché obligataire étant fermé outre-Atlantique en ce jour férié (la prochaine fermeture hors week-end de la Bourse américaine interviendra les 26 et 27 novembre pour Thanksgiving).
À environ trois semaines de l'élection présidentielle américaine, les espoirs d'un plan de relance américain avant le scrutin s'amenuisent cependant de jour en jour, chaque camp proposant une partition différente. La Maison-Blanche, après avoir fait mine de suspendre toutes discussions, a effectué dimanche une énième volte-face sur le sujet, pressant cette fois le Congrès de voter un mini-plan destiné à aider en urgence les PME en difficulté. Or il est peu probable que cette requête soit acceptée par les démocrates, leur chef de file Nancy Pelosi souhaitant un soutien économique de grande ampleur.
Mais les discussions se poursuivent tout de même. Et selon David Madden, analyste pour CMC Markets UK, certains éléments ont montré "un pas dans la bonne direction", comme la révision à la hausse du montant de la relance proposée par les républicains, rapportée la semaine dernière de 1.000 à 1.700 milliards de dollars selon les médias américains.
En outre, le début de la saison des résultats des entreprises américaines, dès mardi avec Citigroup, JPMorgan, Blackrock, Johnson & Johnson ou encore Delta Air Lines, pourrait continuer d’alimenter la tendance positive estime par ailleurs John Plassard, de Mirabaud Securities. "D'une certaine façon, ces banques, elles vont quand même nous montrer aussi ce qui ne va pas dans l'économie", juge de son côté ce lundi dans l'émission BFM Bourse Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.
En France, on suivra notamment jeudi l'annonce par LVMH de ses ventes pour le troisième trimestre.
Plusieurs records historiques parmi les fleurons tricolores
Si l'actualité était presque à l'arrêt, plusieurs grands noms de la cote parisienne ont fini à de nouveaux sommets ce lundi, à l'image de Schneider Electric, Teleperformance ou STMicro.
Bien loin pour sa part de ses records de l'an 2000, Orange a tout de même rebondi de 1,4% après un article des Echos évoquant un projet de cession d'une partie du réseau fibre par l'opérateur, ce qui pourrait lui rapporter jusqu'à 2 milliards d'euros et surtout lui permettre de retrouver des multiples de valorisation plus généreux. L'opérateur, qui publiera le 29 octobre ses comptes trimestriels, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Fitch a dégradé la note de la dette à long terme de Renault de "BB+" à "BB" assortie d'une perspective négative, l'agence de notation de crédit évoquant "une forte détérioration des principaux paramètres de crédit en 2020" et une reprise durable anticipée pas avant un horizon de deux à trois ans. Le titre du constructeur au losange n'en a pas moins progressé de 0,8%.
Porté par un relèvement de recommandation de Jefferies à "acheter", Société Générale s'est adjugé 2,4%
Les titres Suez (-0,16%), Veolia (+0,08%) et Engie (+0,16%) sont globalement restés sur leurs positions, après un énième coup de théâtre dans le dossier du rachat de des parts d'Engie dans Suez par Veolia. La justice a ordonné vendredi en référé la suspension de l'achat des titres, faute du respect des obligations d'informations des instances du personnel, ce qui ne condamne pas nécessairement l'opération pour autant.
Hors de l'indice phare, Gaussin s'est envolé de 32,6% après la signature d'un accord avec Faurecia, en vue de décliner au domaine de l'hydrogène son savoir-faire dans la conception de véhicules de manutention autonomes. Sans actualité particulière, en dehors de l'espoir de voir le groupe signer des accords industriels avec des acteurs du secteur phytosanitaire, Amoeba a fait encore mieux (+47,5%).
Le pétrole rechute
Pénalisés par la reprise de la production dans le golfe du Mexique après le passage de l'ouragan Delta et par la levée du mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, les cours pétroliers sont orientés à la baisse lundi, le baril de Brent cédant 2,54% à 41,76 dollars quand celui de WTI lâchait 2,83% à 39,45 dollars en fin de journée.
Sur le Forex, la monnaie unique s'éloignait du pic de deux semaines touché vendredi en rétrocédant 0,20% à 1,1807 dollar, tandis que le yuan, qui évoluait vendredi à un plus haut de 17 mois face au dollar, a nettement reculé sous l'effet de mesures prises par la Banque populaire de Chine.