(BFM Bourse) - L'indice parisien a finalement terminé sur une baisse de 1,36% après avoir perdu jusqu'à 2,1% au plus bas de la journée. La démission du Premier ministre a néanmoins amplifié l'incertitude politique à laquelle est confronté le pays.
La Bourse de Paris sauve les meubles. Son indice phare, le CAC 40, a finalement terminé en baisse de 1,36% à 7.971,78 points, se redressant dans l'après-midi après avoir reculé de 2,1% au plus bas de la séance.
La démission surprise du Premier ministre, Sébastien Lecornu, a toutefois jeté un froid. Le locataire de Matignon a pris acte de la mauvaise réception de son gouvernement, annoncé dimanche soir, auprès des différents partis.
Le chef du gouvernement a jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour gouverner, fustigeant au passage, les "appétits partisans" qui ont conduit à sa chute. "Il faut même remonter à la IIIᵉ République pour trouver un gouvernement aussi éphémère", note Antoine Fraysse-Soulier d'Etoro.
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Incertitudes budgétaires
"Comme pour son prédécesseur (François Bayrou qui n'avait pas survécu à un vote de confiance, début septembre, NDKR), le 'choc politique' ravive le risque souverain français et l’incertitude réglementaire et budgétaire", ajoute le spécialiste de marché. Ce dernier estime toutefois que la bonne tenue de Wall Street, où le S&P 500 prend 0,3% peu avant la clôture européenne, a pu permettre au CAC 40 de limiter la casse, ce lundi.
Le grand thermomètre du stress sur la dette française, l'écart entre les taux des obligations à 10 ans françaises et allemandes (le "spread") a lui aussi un peu reflué. Il atteint 85 points de base (0,85 point de pourcentage) après avoir dépassé les 88 points de base dans la matinée. L'euro lui aussi a freiné son repli. La devise de la zone euro perd 0,2% alors face au dollar, à 1,1711 dollar, alors qu'elle abandonnait 0,7% dans la matinée.
Il n'empêche, la situation politique en France fait face à un important risque de blocage. Maxime Darmet, d'Allianz Trade, table sur la constitution d'un "gouvernement technique" qui passerait une "loi spéciale" pour, grosso modo, reconduire le budget de 2025 à l'identique.
"La probabilité d’élections législatives anticipées est aussi en hausse. Dans un tel scenario, la probable tension supplémentaire sur les spreads ainsi que la nouvelle hausse de l’incertitude mettraient la croissance sous pression et, in fine, sur le déficit public en raison de la baisse des recettes fiscales collectées et d’une hausse du coût de financement de la dette", explique-t-il.
Les banques tanguent
Plusieurs secteurs ont souffert à la Bourse de Paris. Dont les banques, qui sont en première ligne de ce mouvement d'aversion au risque. Société Générale a perdu 4,2%, BNP Paribas 3,2% et Crédit Agricole SA 3,4%.
Thales a reculé de 3,2%. L'aléa politique en France pourrait retarder l'adoption d'une loi de finances et donc du budget de la défense pour 2026. Ce qui peut constituer une source d'incertitude pour le marché.
Sur le CAC 40, Stellantis (+3,5%), Arcelormittal (+1,6%) Totalenergies (+0,5%) et Pernod Ricard (+0,5%), échappent à ce mouvement baissier.
Getlink (-2,7%) a par ailleurs été pénalisé par un abaissement de recommandation à "neutre" contre "acheter".
Hors indice vedette, Seb a dévissé de 21,4% après un nouvel avertissement sur ses résultats, le spécialiste du petit électroménager citant une faible demande pour ses produits.
Du côté du pétrole, celui-ci progresse alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep +), ont décidé d'augmenter leur production mais à un rythme moins soutenu qu'anticipé par le marché. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord prend 1,5% à 61,80 dollars le baril tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York gagne 1,5% à 61,77 dollars le baril.