(BFM Bourse) - La Bourse de Paris enchaîne une deuxième séance de forte baisse, toujours sonnée du choc de la dissolution de l'Assemblée nationale. Le CAC 40 a perdu 1,33% pour clôturer sous les 7.800 points ce mardi soir.
La tentative de rebond dans la matinée n'aura été qu'un feu de paille. Le CAC 40 a perdu 1,33% à 7.789,21 points ce mardi, au lendemain d'un repli d'une même ampleur (-1,35%), toujours miné par les derniers développements politiques en France. Sur les deux derniers jours, la boussole de la Bourse de Paris a perdu 2,66%, de retour sous son niveau de clôture du 20 février dernier (7.795,22 points).
Les investisseurs sont toujours dans le flou après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, à la suite de la nette victoire dans l'Hexagone du Rassemblement national aux élections européennes.
Des tensions sur la dette française
Le président Emmanuel Macron "a surpris tout le monde" en dissolvant l'Assemblée nationale "et en convoquant de nouvelles élections législatives à la fin du mois après les résultats de dimanche dernier. Cela ajoute une incertitude politique importante dans la région, car les investisseurs voient désormais clairement la possibilité de voir" le parti d’extrême droite arriver au gouvernement, note Pierre Veyret, analyste technique chez Activtrades.
"Il n'y a pas de facteur déclenchant particulier ce mardi. On reste sur les mêmes thématiques de la veille, à savoir que le marché attend de voir les prochains sondages, les prochaines alliances. Mais tant que l'on n'a pas de visibilité sur le scrutin, c'est-à-dire vraisemblablement avant son issue, il n'y a pas d'incitation à court terme pour le marché à reprendre du risque", explique Alexandre Baradez, chef de l'analyse de marché chez IG France.
Les tensions sur la dette française sont très révélatrices du climat ambiant sur les marchés. Le rendement sur l'obligation française à 10 ans évolue à des plus hauts de novembre 2023 à 3,239%, après un pic à 3,33% à l'heure du déjeuner. Surtout, l'écart de rendement avec le titre allemand de même échéance, s'inscrit désormais à 63 points de base, un niveau inédit depuis 2020 selon Bloomberg.
Alexandre Baradez juge que cet écart témoigne d'un "stress psychologique" du marché à court terme. L'expert de marché juge qu'il n'y a actuellement "pas de raison d'acheter des actions européennes, les françaises en particulier, et que ce climat compliqué pourrait déborder sur d'autres actifs dont les actions américaines".
Les investisseurs zappent TF1 et M6
Côté valeurs, les mêmes titres qui avaient souffert lundi poursuivent leur baisse, dont les banques, en première ligne du risque politique. Société Générale a plongé de 5%, après s'être écroulé de 7,5% la veille. BNP Paribas et Crédit Agricole SA ont plié de 3,9%.
Ce mardi, ce sont les groupes audiovisuels privés TF1 et M6 qui ont cette fois-ci souffert en Bourse, alors que le Rassemblement national entend privatiser l'audiovisuel public s'il arrive au pouvoir. Ce qui pourrait rebattre les cartes sur le marché publicitaire. La Une a lâché près de 7% tandis que M6 a reculé de 3,1%
Au chapitre des baisses, on peut aussi citer JCDecaux (-3,9%), alors que Deutsche Bank est passé d'"acheter" à "conserver" sur l'action. L'établissement ne voit pas de catalyseur à court terme pour l'action maintenant que l'impact positif des Jeux olympiques a été bien compris par le marché.
Sur les autres marchés, l'euro souffre encore face au dollar, perdant 0,3% à 1,0732 dollar. Le pétrole, lui, recule un peu. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord prend 0,6% à 82,12 dollars le baril, tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York gagne 0,5% à 78,13 dollars le baril.