(BFM Bourse) - L'indice parisien commence la semaine du mauvais pied alors que l'agence Moody's a abaissé samedi la note de la France d'un cran. Les investisseurs attendent la réunion de la Réserve fédérale (Fed), dont l'issue aura lieu mercredi. Le CAC 40 clôture en repli de 0,71% ce lundi soir.
Début de semaine difficile à la Bourse de Paris. Le CAC 40 a perdu 0,71% à 7.357,07 points ce lundi soir.
Les investisseurs ont intégré la dégradation de la note de crédit de la France par Moody's survenue dans la nuit de vendredi à samedi. L'agence a abaissé cette note à "Aa3", contre "Aa2" précédemment, avec une perspective stable. L'agence a notamment invoqué la "fragmentation politique" qui devrait empêcher l'amélioration des finances publiques, pour justifier son choix.
"Le rallye de Noël (une phase haussière sur les marchés actions, NDLR) s’éloigne un peu plus à la suite de la dégradation de la note française par l'agence Moody's à Aa3 vendredi dernier. En temps normal, une telle décision, même lorsqu’elle intervient hors du calendrier, a un effet assez limité. Mais le contexte est défavorable", décortique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Un couple franco-allemand en délicatesse
Après cette décision, l'écart sur le rendement du titre de dette de la France à 10 ans avec celui de l'Allemagne de même échéance, thermomètre du stress du marché sur la signature française, se creuse un peu. Cet écart s'établit à 81 points (0,81 point de pourcentage) contre 76,7 points vendredi.
"À ce stade, nous pensons que l’écart de taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne devrait rester élevé, proche du niveau actuel, ainsi pour une maturité à 10 ans le taux devrait rester entre 75-80 points de base", écrit de son côté Sebastian Paris Horvitz de LBPAM.
En Allemagne, le climat politique n'est pas au beau fixe. Le chancelier allemand Olaf Scholz a perdu lundi la confiance des députés allemands, ce qui ouvre la voie à des élections législatives en février 2025.
"Le couple franco-allemand est pour le moment dans la tourmente politique. À cet égard, les données PMI publiées ce matin (le duo représentant 40% du chiffre de la zone euro), sont toujours déprimées. L’indice manufacturier allemand s'établit à 42,5 ,tandis que celui de la France affiche un score encore plus bas, à 41,9", notent les économistes d'Apicil AM.
Les investisseurs attendent, par ailleurs, la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), mardi et mercredi. Une baisse des taux d'un quart de point de pourcentage est largement attendue par le marché.
"Nous prévoyons que la Fed procédera à une réduction de 25 points de base. Alors que les investisseurs et les marchés attendent des détails, ou du moins des indices concrets, d'un éventuel changement de politique de la part de la nouvelle administration, les perspectives pour 2025 sont incertaines", avance John Velis, stratège chez BNY.
"La désinflation a ralenti, ce qui en soi rendrait probablement la Fed plus prudente en 2025. Le résumé des projections économiques montrera probablement une trajectoire beaucoup moins accommodante pour les taux l'année prochaine que celle observée en septembre, qui prévoyait des baisses de 100 points de base (1 point de pourcentage) pour l'année. En effet, les questions et réflexions sur d'éventuels jokers entourant la politique monétaire américaine sont à l'esprit", ajoute le spécialiste.
Vivendi se coupe en 4
Du côté des valeurs, Vivendi clôture en forte hausse de 41,7% ce lundi soir, pour occuper la tête du CAC 40. Le conglomérat s'est scindé en quatre sociétés ce lundi, avec les introductions de Canal+ à Londres, Havas à Amsterdam, et Louis Hachette Group, sur Euronext Growth. Si Canal+ a nettement souffert pour ses premiers pas sur la place londonienne, perdant plus de 20%, Havas a gagné 1,7% à Amsterdam et Louis Hachette Group a bondi de 26,9%.
Sur les autres marchés, l'euro abandonne 0,1% face au dollar à 1,0511 dollar. Le pétrole est en baisse. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord perd 0,9% à 73,79 dollars le baril tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York abandonne 1,6% à 70,15 dollars le baril.