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CAC 40

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Cac 40 : Faut-il croire à un rallye du Père Noël pour la Bourse de Paris?

samedi 14 décembre 2024 à 07h00
La Bourse de Paris

(BFM Bourse) - Le phénomène du "rallye de Noël" qui met en évidence une forte progression des indices sur les dernières semaines de l'année, pourrait sauver la performance de marchés à la traîne. Mais attention à ne pas le considérer comme acquis.

C'est la traditionnelle question qui brûle les lèvres des investisseurs en ce dernier mois de l'année : les marchés auront-ils leur rallye de fin d'année? L’euphorie est visible à Wall Street qui a enchaîné les records cette année. Mais aussi plus près de chez nous. En Allemagne, le DAX 40, le plus grand indice de la Bourse de Francfort gagne 21,8% sur l'ensemble de 2024, ce qui lui a permis de franchir pour la première fois de son histoire le seuil des 20.000 points, début décembre.

En France, ce rallye de fin d'année serait le bienvenu. Depuis le début de l'année, le CAC 40 évolue dans le rouge (-1,62%) ce qui n'est le cas d'aucun autre grand marché boursier européen. Pour donner un ordre d'idée, le Stoxx Europe 600, un indice paneuropéen, progresse de 8,5% sur la même période (performances au 12 décembre en clôture).

Une sous-performance qui est à la fois due au contexte politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin, et à la mauvaise performance des groupes de luxe, poids lourds du CAC 40, qui sont plombés par le ralentissement économique de la Chine.

Mais pour Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, les espoirs d'un rallye de fin d'année pour le CAC 40 sont faibles. A moins d'un miracle de Noël. "Nous pensons que ça va être compliqué. Les épargnants ont parfaitement intégré que s’ils recherchent du rendement il vaut mieux détenir des actifs américains que des actifs français. On observe des flux sortants de France vers les États-Unis. Malheureusement pour la Bourse de Paris, ça devrait s’accentuer", avance le spécialiste.

C'est quoi le rallye du Père Noël?

Le CAC 40 risque donc de voir du bas côté de la route le traîneau du Père Noël passer devant lui. Et pourtant, le mois de décembre est statistiquement l'un des meilleurs de l'année sur les marchés boursiers. C'est ce qu'on appelle le rallye de Noël (en anglais Christmas Rally).

Dès les années 1970, la prééminence du mois de décembre a été popularisée par "l'almanach du trader" (Stock Trader's Almanac, l'une des premières publications à s'attacher à la mise en évidence des différents cycles saisonniers en Bourse). L'almanach, créé par Yale Hirsch et édité aujourd'hui par son fils Jeffrey, a mis en évidence ce "Santa Claus Rally" (le "rallye du Père Noël", portant plus spécifiquement sur la période des cinq dernières séances de l'année et des deux premières du nouvel an).

Il n'y a pas de cause unique à cet emballement des marchés, relève le courtier Degiro. Cette humeur festive sur les places boursières serait liée à l'esprit de fêtes qui "alimente l'optimisme" des opérateurs en cette période de l'année. Avec leurs primes de fin d'année en poche, les investisseurs seraient également plus enclins à passer à l'action sur les marchés financiers. "Pendant cette période, les investisseurs institutionnels sont en vacances, ce qui donne davantage d'influence aux particuliers, qui ont tendance à être plus haussiers", ajoute Degiro.

"Les gestionnaires de fonds, qui représentent une part importante de l'actionnariat, rééquilibrent leurs portefeuilles avant la fin de l'année" ("window dressing") pour essayer d'afficher autant que faire se peut des lignes en plus-value parmi leurs principales positions", notait David Brett, un ancien trader puis journaliste financier, aujourd'hui éditorialiste chez Schroders.

Un rallye favorable aux actions américaines

Dans un court billet publié en début de semaine, Deutsche Bank rappelait que la performance moyenne du quatrième trimestre de l'indice paneuropéen Stoxx Europe 600 est historiquement (de 1987 à 2023) de 3%, contre une moyenne de seulement 1 % pour les autres trimestres.

Aux États-Unis, la "saisonnalité ainsi que le positionnement sont toujours favorables aux actions américaines et plaident en faveur d’un rallye de fin d’année", remarque, de son côté, Christopher Dembik.

Le spécialiste rappelle que le rendement médian du S&P 500 sur les deux derniers mois de l’année ressort à 5,22% en moyenne depuis 1928. En année électorale, comme cette année, c’est même légèrement supérieur, à 6,25% en moyenne.

Surtout, le beau parcours boursier imprimé par les marchés américains depuis janvier n’est pas un frein à la poursuite de la hausse, estime Christopher Dembik. "Statistiquement, depuis 1928, après une hausse de 25% du S&P 500, la performance est en moyenne de 8,66% l’année suivante. La performance peut même frôler 10% si l’indice gagne plus de 30%. Nous n’en sommes pas loin avec une hausse depuis janvier de 26,50%", avance-t-il.

Pour autant, les performances passées "ne sont pas indicatives des performances présentes, et les superstitions boursières ne sont réelles que jusqu’à ce qu’elles soient démenties", tient à avertir David Brett.

À noter qu'une autre croyance boursière un peu moins connue va prendre le relais du rallye de fin d'année. Il s'agit de l'effet janvier qui veut que les petites capitalisations surperforment les poids lourds de la cote lors du premier mois de l'année. Un phénomène qui s'explique notamment par le "window dressing" des gérants et l'optimisation fiscale des particuliers.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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