(BFM Bourse) - L'indice parisien termine en nette hausse, rasséréné par la décision de la BCE d'abaisser ses taux directeurs pour la cinquième fois depuis juin. STMicroelectronics a subi les foudres du marché après avoir prévenu qu'il s'attendait à une nette chute de son activité au premier trimestre.
La Bourse de Paris clôture pour la première fois de la semaine en territoire positif, avec un CAC 40 qui reprend 0,88% à 7.941,64 points, ce jeudi 30 janvier.
L'indice parisien met ainsi un terme à une série baissière, trouvant du réconfort auprès de la Banque centrale européenne (BCE) qui a procédé à une nouvelle baisse des taux directeurs d'un quart de point de pourcentage (0,25 point de pourcentage). Une décision qui était largement attendue compte tenu de la croissance atone en Europe.
"La politique monétaire de la BCE reste restrictive, soulevant la question de l’évolution des taux dans les mois à venir. Toutefois, selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde, il est prématuré de discuter d'un éventuel arrêt des baisses. La banque centrale reste concentrée sur les prochaines projections de mars et sur les deux publications clés de l'inflation en janvier et février", avance Ulrike Kastens, économiste senior Europe chez DWS.
Un Fed qui avance à pas de loup
La veille, la Réserve fédérale américaine (Fed) a, comme attendu par le marché, opté pour le statu quo sur ses taux directeurs. Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré que la banque centrale devait constater de "nouveaux progrès" en matière d'inflation ou un affaiblissement du marché du travail pour assouplir davantage sa politique, mais il a ajouté que la Fed n'avait pas besoin de voir l'inflation "revenir à 2 %" pour réduire les taux.
"En ce qui concerne le signal immédiat, Jerome Powell a semblé minimiser la probabilité d'une réduction des taux en mars, déclarant que 'nous n'avons pas besoin d'être pressés d'ajuster l'orientation de la politique', bien qu'il ait noté que l'orientation de la politique était toujours 'significativement restrictive'", décortique Deutsche Bank.
"La Fed prendra son temps, à la fois pour analyser les implications des politiques de la nouvelle administration et pour constater de nouveaux progrès en termes de désinflation. Ce faisant, ce statu quo va probablement aussi ouvrir une phase de tensions entre Donald Trump et l’institution", conclut Bastien Drut de CPR AM.
STMicroelectronics en souffrance
Le marché était également occupé à digérer les très nombreux résultats d'entreprises. Lanterne rouge du CAC 40, STMicroelectronics a lâché 10,7%, après avoir livré des prévisions décevantes au titre de son premier trimestre.
Du côté des hausses, Eurofins Scientific a bondi de 5,6% après avoir annoncé des comptes 2024 en amélioration et des perspectives 2025 qui ont séduit le marché parisien.
Autre publication qui a eu les faveurs des investisseurs, Sanofi qui a progressé de 1,7% alors que le groupe pharmaceutique a indiqué viser une croissance à deux chiffres de son bénéfice par action pour ses activités cœur de métier en 2025. Une cible qualifiée de "solide" par Stifel.
Du côté des capitalisations plus modestes, Mersen a repris plus de 16%. Le groupe centré sur les spécialités électriques et les matériaux avancés pour les industries de haute technologie anticipe une marge opérationnelle courante dans le haut de ses prévisions après avoir dévoilé un chiffre d'affaires record pour 2024.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,1% face au dollar à 1,0419 dollar. Le pétrole progresse. Le contrat de mars sur le Brent de mer du Nord gagne 0,5% à 76,02 dollars le baril, tandis que celui de mars sur le WTI coté à New York progresse de 0,4% à 72,91 dollars le baril.
L'once d'or grimpe de 0,95% à 2.790,90 dollars, après avoir inscrit un nouveau record à plus de 2.791 dollars dans l'après-midi.