(BFM Bourse) - En l'absence de nouveau catalyseur, les investisseurs se sont appliqués mardi à digérer de nombreuses actualités d'entreprises, de Vivendi à Iliad en passant par Engie ou TF1/M6, avec des variations individuelles marquées à la clef. Le CAC finit néanmoins en léger recul.
Et si, après les grands mouvements provoqués par les espoirs de reprise économique puis par les autorités monétaires, on reparlait des entreprises ? Depuis quelques séances, les interrogations sur le rythme de remontée de l'inflation (et donc du rythme de resserrement des politiques monétaires qui ont en grande partie soutenu les marchés) ont semblé prendre le pas sur toute autre considération dans l'esprit des investisseurs. Mais la vie des entreprises cotées suit bien sûr son cours et l'actualité micro-économique a fait son retour ce mardi, à la faveur d'une salve d'annonces et de publications financières.
Ces dernières étaient dans l'ensemble bien accueillies (en faisant abstraction d'un gros décrochage d'Iliad après son point trimestriel) mais cela n'a pas empêché pas le CAC 40 de boucler une deuxième séance consécutive dans le rouge (-0,21% à 6.353,67 points), après avoir de nouveau franchi le cap symbolique des 6.400 points en début de matinée. Le baromètre du marché parisien a subi un léger décrochage dans les derniers échanges, sous l'effet de celui des indices new-yorkais en fin de matinée à New York. Ces derniers évoluent en ordre dispersé vers 11h50 locales (-0,2% pour le Dow, -0,1% pour le S&P, +0,4% pour le Nasdaq).
Les indices américains avaient ouvert en hausse dans le sillage des propos jugés rassurants du président de la Fed de Dallas Robert Kaplan, qui a dit ne pas s'attendre à voir les taux d'intérêt remonter avant 2022. Mais ils ont ensuite réduit leurs gains après l'annonce d'une baisse de 9,5% des mises en chantier en avril qui tranche avec le bond de 19,8% enregistré en mars.
Mais revenons à nos entreprises tricolores et évacuons d'abord les déceptions du jour. Celle d'Iliad était la plus marquante, le titre lâchant 10,2% alors que l'opérateur a fait état d'un solide premier trimestre, mais annoncé en parallèle qu'il allait accroître ses investissements -dans la 5G notamment- pour saisir les opportunités de croissance future, ce qui impose un certain sacrifice sur le niveau des cash-flows qui étaient attendus cette année. Plastivaloire a perdu 4,9%. Le plasturgiste a dévoilé le chiffre d'affaires semestriel le plus élevé de son histoire (373,3 millions d'euros sur la période d'octobre à mars, premier semestre de son exercice décalé) mais signale qu'il commence à subir le ralentissement de la production automobile mondiale, provoquée par la pénurie de semi-conducteurs: si les perturbations sur les cadences de production se poursuivaient, son objectif d'un chiffre d'affaires annuel de plus de 728 millions d'euros pourrait être "plus difficile" à atteindre.
A contrario, le projet de rapprochement entre TF1 et M6 a été largement applaudi. L'actuelle filiale de Bouygues (lequel devrait contrôler le futur ensemble avec 30% du capital, Bertelsmann en conservant 16%) a grimpé de 7,1% et M6-Métropole Télévision de 4,2%.
Au sein du CAC 40, Engie (+3%) a été particulièrement recherché à la suite de la présentation du nouveau plan stratégique, visant à faire du géant français un champion des énergies renouvelables, ainsi qu'un généreux pourvoyeur de dividendes. Dans l'indice phare toujours, Vivendi a avance de plus de 1,6% dans la perspective d'une cession d'une nouvelle fraction -5 à 10% du capital- de sa pépite Universal Music Group.
Ubisoft a poursuivi et amplifie le rebond entamé vendredi, gagnant 5% alors que plusieurs bureaux d'études ont relevé leur avis sur le titre après la chute jugée excessive de jeudi dernier.
Chez le réassureur Scor, l'annonce de l'accélération du schéma de succession de Denis Kessler a entraîné une hausse de 3,5%. Sur sa lancée de la semaine dernière, Bénéteau a ajouté 7,9% de gains et atteint un sommet depuis novembre 2018. Enfin après avoir lâché près de 10% dans les premiers échanges au vu d'une trésorerie amoindrie au terme du premier trimestre, Genomic Vision a termine la séance sur un... gain de 4%.
Au chapitre énergétique, le baril de Brent a brièvement franchi les 70 dollars le baril dans la matinée, sur fond d'espoirs vis-à-vis des déconfinements imminents en Europe, avant de se retourner violemment en fin d'après-midi. Peu après 18h10, le baril de Brent de mer du Nord lâchait ainsi 2,2% à 67,92 dollars, quand celui de WTI cédait 2,4% à 64,67 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique continuait de s'apprécier -nettement- face au billet vert, gagnant 0,44% à 1,2204 dollar. Le bitcoin restait mal orienté et s'échangeait autour de 43.000 dollars.