(BFM Bourse) - Certains titres de la Bourse parisienne se négocient à des montants nominaux très élevés, jusqu'à 8.600 euros pour une seule action. Tour d'horizon des titres les plus chers de la place, avec quelques nouveautés pour ce classement 2025, dont le retour d'une action après quatre ans d'absence.
Comme chaque année en décembre, BFM Bourse présente le classement des 15 actions les plus chères de la Bourse de Paris. Rappelons que le cours nominal ne dit rien de la valorisation des entreprises considérées (et donc de leur "cherté" intrinsèque), puisqu’il faut multiplier par le nombre d’actions composant le capital de chaque société pour obtenir la capitalisation, qu’on peut ensuite comparer par exemple au bénéfice net pour obtenir le PER, pour ne citer que le plus connu des nombreux ratios utilisés en analyse financière.
Jusqu'en 2023, les premières places ont toujours été occupées par les holdings, extrêmement peu liquides, de la galaxie Bolloré. Mais cette année, notre classement a bien évolué depuis la décision en septembre 2024 du Groupe Bolloré d’opérer une importante simplification de son univers de sociétés cotées. Les titres Financière Moncey et Compagnie du Cambodge qui occupaient respectivement la première et deuxième place du podium des valeurs les plus chères de la Bourse de Paris durant plusieurs années, ont vu leur nominal être divisé par cent à l'automne 2024.
Petite nouveauté de cette année, Unibel ne fait plus partie de ce classement des valeurs les plus chères de la Bourse de Paris. La holding animatrice du groupe Fromageries Bel, propriétaire de la Vache qui rit, Boursin ou Port Salut, n'est plus cotée en Bourse depuis l'offre publique d'achat simplifiée lancée par les familles héritières du groupe Bel au printemps dernier. Cette opération a été suivie d'un retrait obligatoire en juin 2025 à un cours de 1.180 euros.
N°15. L’Oréal: 368,2 euros
L'Oréal reste à la 15e place de ce classement dans lequel il est entré en 2023. La troisième capitalisation boursière à Paris connaît une année boursière correcte, sans être flamboyante, avec un titre qui gagne 7%. Les dernières publications du spécialiste des cosmétiques n'ont pas été constantes. Après avoir ravi les marchés en juillet avec une publication convaincante, L'Oréal a manqué son rendez-vous lors de la saison automnale des résultats. Le groupe avait dévoilé une croissance trimestrielle trop juste aux yeux des marchés qui s'était accompagnée de commentaires prudents de sa direction sur les perspectives pour le marché de la beauté.
N°14. ID Logistics: 381 euros
ID Logistics conserve sa 14e place de ce classement, dans lequel il est entré pour la première fois en 2024. Basé à Orgon, ce groupe est spécialisé dans la logistique "contractuelle", c'est-à-dire qu'il gère la chaîne logistique de ses clients, avec par exemple des acteurs dans l'e-commerce, l'agroalimentaire ou le bricolage. À coups d'acquisitions bien ciblées, ID Logistics gère désormais plus de 450 sites implantés dans 19 pays représentant plus de 9 millions de mètres carrés opérés en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique. Ses revenus devraient, sauf accident, progresser pour la 24e année consécutive en 2025.
Et en Bourse, cette stratégie est couronnée de succès. La valeur du cours de l'action ID Logistics a été multipliée par 18 depuis son introduction en Bourse en 2012 à un prix de 21 euros par action. Cette impressionnante trajectoire boursière lui a ouvert les portes du SBF 120, début juin 2023.
N°13: Burelle : 392 euros
Burelle fait son retour dans ce classement, quatre ans après en avoir été évincé. La holding de la famille du même nom détient 60,6% du capital de l'équipementier automobile OPmobility, anciennement Plastic Omnium, selon le document d'enregistrement universel 2024. Burelle SA détient aussi une société immobilière, la Sofiparc, et une entité dédiée au private equity et à la dette high yield, Burelle Participations.
L'action Burelle gagne plus de 20% quand sa filiale OPmobility bondit de plus de 40% en 2025. L'équipementier automobile, dont la valorisation en Bourse était à la casse ces dernières années, a confirmé ses objectifs pour 2025 qui incluent une hausse de sa marge opérationnelle, de son bénéfice net et de son flux de trésorerie ainsi qu'une baisse de sa dette nette.
N°12. Altareit: 530 euros
Altareit est un acteur de référence sur les grands projets d'aménagement des métropoles françaises. Mais le titre Altareit est extrêmement peu liquide puisque son principal actionnaire Altarea Cogedim détient... 99,85% du capital, un record.
N°11. Christian Dior: 576,5 euros
Christian Dior, gagne une place dans ce classement des valeurs les plus onéreuses de la cote parisienne. La société a pour origine la création en 1946 par Christian Dior, soutenu par l'industriel Marcel Boussac, d’une maison de haute couture dans un hôtel particulier au 30 avenue Montaigne, à Paris, qui est encore aujourd'hui l'adresse de son siège social. Le groupe Boussac, dont la société Christian Dior faisait partie, fut repris en 1984 par Bernard Arnault associé à un groupe d’investisseurs. En 1988, la société a acquis, à travers l’une de ses filiales, une participation de 32% dans le capital de LVMH, participation qui s’est accrue au fil des ans.
Christian Dior est la dernière holding cotée de la galaxie Arnault, Financière Agache ayant fait l'objet d'une offre publique de retrait en 2021 au prix de… 44.000 euros par action visant 0,07% de son capital, le solde était déjà détenu par les Arnault. À ce jour, c'est Financière Agache qui possède 97,5% de Christian Dior, qui détient à son tour la majeure partie des actions LVMH avec 42,1% du capital (sachant que le groupe familial Arnault détient en plus directement près de 7,2% du capital).
N°10 LVMH: 613,3 euros
Pour la cinquième année dans ce classement, on retrouve une autre société plus connue du grand public de l'empire du luxe détenu par Bernard Arnault. Le numéro un du luxe a connu un premier semestre compliqué, dans le prolongement de la seconde partie de 2024, pénalisé par un ensemble de vents contraires, avec notamment l'incertitude économique provoquée par les droits de douane de l'administration Trump et l'évolution défavorable (au printemps tout du moins) des marchés américains. Mais la saison des résultats du troisième trimestre a ensuite conforté un regain d'optimisme sur le secteur et notamment sur le titre LVMH qui a dévoilé une activité largement au-dessus des attentes au troisième trimestre. L'action a repris 37% depuis fin juin et évolue désormais proche de l'équilibre sur 2025 (-1,2%).
N°9. Forestière Equatoriale: 675 euros
La Forestière Equatoriale est une des sociétés du groupe Bolloré et dégringole de 4 places par rapport au classement 2024. Comme souvent dans la galaxie Bolloré, l'entreprise prend la place d'une des poupées russes dans la cascade de holdings (entre Compagnie du Cambodge, Société industrielle et financière de l'Artois et Société Bordelaise Africaine).
La Forestière Equatoriale n’a pas réalisé de chiffre d’affaires au premier semestre 2025. Elle n’a plus d’activité opérationnelle à la suite de la vente en décembre 2021 des titres Sofib, une société ivoirienne détenant 67% de Sitarail, la société qui détient la ligne de chemin de fer reliant la Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Elle a cependant dégagé un bénéfice de 359,5 millions de francs CFA (550.000 euros), à la faveur d'une hausse des dividendes perçus de la holding Société Bordelaise Africaine dont elle détient 8,87% du capital. Les échanges sur le titre sont très rares.
N°8. Robertet (certificat d'investissement): 740 euros
Créée en 1850 et établie en 1883 à Grasse, Robertet est l'une de ces sociétés familiales relativement discrètes, mais qui connaît un rayonnement international. La firme est en effet le numéro 1 mondial des ingrédients naturels, notamment les produits aromatiques, destinés à la parfumerie.
En juillet dernier, le spécialiste des extraits naturels a publié une activité semestrielle supérieure aux attentes. Robertet a assuré être sur la bonne trajectoire pour dégager une croissance en données comparables 2025 en ligne avec ses objectifs à cinq ans dévoilés en mai dernier.
N°7. Robertet (action ordinaire): 904 euros
Voir N°8.
N°7. Malteries Franco-Belges: 915 euros
L'entreprise a intégré en 1994 la division malterie du groupe des Etablissements J. Soufflet (un géant français de l'agroalimentaire fondé en 1900) en même temps que les malteries de Pithiviers (45), de Prouvy (59), de Brazey-en-Plaine (21) et de Saint Saulve (59). Le groupe détenu à 90% par Malteries Soufflet a vu son chiffre d'affaires se contracter de 9% pour s'établir à 132,5 millions d'euros. L'entreprise dit encore évoluer dans un marché marqué par un ralentissement de la consommation de bières et explique que sa marge brute a été pénalisée par des rendements sur l’orge inférieurs à la normale, liés à la mauvaise qualité de la récolte 2024.
N°5. Les Docks des Pétroles d’Ambès : 930 euros
Entré dans ce classement en 2024, Les Docks des Pétrole d’Ambès (DPA) gagne six places sur un an, avec une action qui progresse de plus de 50% en 2025. Cette entreprise a été créée en 1934 sur le site de la pointe du bec d’Ambès, en Aquitaine, où elle détient un dépôt d’une capacité de stockage active d’environ 53.000m3.
L’autre site de DPA à Bassens, créé en 1969 pour des raisons géographiques (proche des axes routiers), assure des prestations de services logistiques pour le compte de différents distributeurs de produits pétroliers. Cette mission consiste à réceptionner, stocker et charger les carburants et biocarburants à destination des stations-services, des revendeurs et des aéroports.
Les actionnaires de cette discrète société sont connus du grand public puisqu'il s'agit de Totalenergies Marketing France, la filiale distribution du géant pétrolier français qui en détient 12,39%, et Esso, avec 10%. Traditionnellement, la société retourne la quasi-totalité de son bénéfice à ses actionnaires. À titre d'exemple, DPA a réalisé un bénéfice de 6,16 millions d'euros, en 2024, et près de 5 millions d'euros ont été redistribués aux actionnaires.
N°4. Compagnie de l'Odet: 1.328 euros
Il s'agit de la holding cotée située la plus en haut dans la galaxie Bolloré, et celle sur laquelle il y a le plus d'échanges. Compagnie de l'Odet détient à ce jour directement et indirectement 70,5 % du capital de Bolloré.
N°3 Société Fermière du Casino Municipal de Cannes: 1.490 euros
Dans cette acception, une société fermière (des jeux) est une société qui a obtenu de l'État le droit de tenir une maison de jeux. Sans faire juridiquement partie du groupe casinotier Lucien Barrière, SFCMC bénéficie d'un accord commercial qui lui permet d'exploiter le Casino Barrière de Cannes Croisette (à l'origine casino municipal de Cannes).
Outre ce casino, SFCMC est active dans l'hôtellerie de luxe et la restauration, avec trois hôtels (le Gray d'Albion, le Majestic et le Carl Gustaf à Saint-Barth), et dix-sept restaurants jouissant du label "Les Tables Barrières". La famille Desseigne-Barrière possède la majorité du tour de table. A l'été 2023, elle a racheté les 10% que détenait Fimalac - la holding du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière dans la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes, afin de les annuler. Le flottant est réduit à 6,83%. La société a finalisé en septembre l'acquisition de l’intégralité du capital Latanier Expériences. Le titre est en repli de 13% sur l'ensemble de l'année 2025.
N°2 Hermès International: 2.119 euros
Valeur la plus chère de l'indice CAC 40, Hermès International garde sa seconde place pour la deuxième année consécutive et ce, malgré un secteur du luxe en demi-teinte. L'action perd encore 8%, et pourtant ses ventes se portent bien mieux que celles de Kering ou LVMH.
Les investisseurs ont préféré délaisser les valeurs du luxe jugées défensives comme Hermès pour se tourner vers des titres plus risqués mais avec un potentiel plus alléchant, comme Kering ou Burberry.
N°1. Financière de l'Artois: 8.600 euros
La Société Industrielle et Financière de l'Artois est une des holdings de l'ancienne galaxie de la banque Rivaud, aujourd'hui contrôlée par Bolloré. Dotée d'une activité propre, autour de la fabrication et de la commercialisation de terminaux spécialisés, la Financière de l'Artois détient surtout des participations dans des entités apparentées comme la Financière du Loch, les Plantations des Terres Rouges et d'autres sociétés issues de la banque Rivaud. En retour, son capital est réparti entre le Groupe Bolloré, la Financière Moncey ou la Compagnie du Cambodge (même avec un croquis sous les yeux, démêler l'écheveau n'est pas chose aisée). En 2024, l'action avait flambé de 100%, concernée par une offre de rachat suivie d'un retrait obligatoire libellée à 9.300 euros. Or, coup de théâtre, l'Autorité des marchés financiers a, au printemps dernier, déclaré non conforme l'offre de retrait visant l'action Financière de l'Artois. Ce qui a effacé une bonne partie de la prime spéculative autour du dossier, qui cède 21% depuis le début de l'année.
N.B.: ce classement est établi sur la base des cours relevés le 10 décembre en clôture. Il ne tient compte que des titres évoluant sur le marché réglementé, à l'exclusion d'Euronext Access et Euronext Growth, et hors valeurs étrangères. Dans l'absolu, c'est toujours Eurofins Cerep (Euronext Growth) qui est à ce jour la valeur la plus chère à 16.800 euros lors de la dernière cotation, intervenue le 26 novembre dernier.
