(BFM Bourse) - La griffe d'outre-Manche a renoué avec la croissance au deuxième trimestre de son exercice décalé, affichant une progression de ses ventes de 2%. De quoi conforter les investisseurs dans le redressement de la société.
À bien des égards, l'histoire de Burberry ressemble à celle de Kering. Une marque phare qui a perdu de son aura (Gucci chez Kering), une entreprise dont les ventes chutent et une action qui plonge.
Puis l'arrivé d'un nouveau directeur général énergique (Joshua Schulman pour Burberry, Luca de Meo pour Kering) et ses premières mesures viennent redonner confiance aux investisseurs.
Sur un an, l'action Burberry prend plus de 50% quand celle de Kering s'adjuge 52,1%.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
La différence entre les deux sociétés reste que Burberry se situe à un stade de redressement (logiquement) plus avancé que la société française.
Joshua Schulman a pris les rênes de Burberry en juillet 2024 tandis que Luca de Meo a pris son poste en septembre dernier et doit présenter sa feuille de route stratégique au printemps prochain.
En septembre, HSBC citait Burberry (et Adidas) comme un bon exemple de redressement d'entreprise dans l'univers des bien de consommation. Ce qui permettait de justifier l'optimisme sur Kering.
"Joshua Schulman, l'ancien directeur général de Coach, est intervenu pendant la crise et a lancé le plan 'Burberry Forward' afin de restaurer l'attractivité de la marque et de relancer la génération de trésorerie", expliquait Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue, dans une récente note.
"Cette stratégie axée sur la trésorerie a déjà donné des premiers signes de reprise, malgré un contexte de marché peu favorable. Grâce à une stratégie claire et à des mesures supplémentaires de réduction des coûts, ce plan soutient une vision constructive à moyen terme", ajoutait-elle.
Retour de la croissance
Les chiffres livrés par la société britannique, ce jeudi 13 novembre, crédibilisent un peu plus sa trajectoire de redressement auprès du marché.
Burberry a publié ce jeudi 13 novembre ses résultats pour le premier semestre et le deuxième trimestre de son exercice 2025-2026.
À la Bourse de Londres, l'action du maroquinier britannique prend 7,2% en fin de matinée, portant la hausse à 34% sur l'ensemble de l'année 2025.
Une hausse d'autant plus remarquable que le marché était devenu exigeant après les publications de LVMH et Kering, le mois dernier.
Les deux groupes tricolores avaient nettement battu les attentes, et leurs actions avaient respectivement progressé de 12,22% et de 8,71% dans la foulée de la publication de leur activité au troisième trimestre.
Pour revenir à Burberry, sur la période allant de juillet à fin septembre, l'entreprise a renoué avec la croissance, les ventes progressant de 2% en données comparables, après un repli de 1% sur le trimestre précédent.
Le groupe britannique a dépassé le consensus (la prévision moyenne des investisseurs) qui anticipait une croissance de 1% en données comparables sur la période.
La Chine se redresse
Toutes les régions ont affiché une progression des revenus en données comparables.
La bascule la plus impressionnante reste la Chine, qui a enregistré une progression de son chiffre d'affaires de 3% en données comparables, contre une baisse de 5% au trimestre précédent.
La zone "Amériques" signe une croissance de 3%, mais décélère par rapport au premier trimestre (+4%), tandis que l'Europe est en hausse de 1%.
Sur l'ensemble du premier semestre, Burberry est revenu dans le vert au niveau de son résultat opérationnel ajusté, qui s'est inscrit à 19 millions de livres, contre une perte de 41 millions de livres un an plus tôt. Le consensus était logé à 12 millions de livres, selon UBS.
Burberry a par ailleurs divisé par trois sa perte nette à 26 millions de livres contre 74 millions de livres un an plus tôt.
Concernant ses perspectives, le groupe a déclaré que ses collections automne-hiver avaient bénéficié d'une bonne réception.
Burberry a également indiqué qu'il attendait une baisse "mid-single digit" (entre 4 et 6%) de ses ventes dans le "wholesale" (les magasins multi-marques, qui représentent autour de 15% des ventes) sur l'ensemble de l'exercice.
UBS juge que cette dernière indication peut "tempérer quelque peu le sentiment des investisseurs et ajouter une couche d'incertitude au redressement de la marque". Autrement, la banque suisse considère que la publication est "solide".
"Nous constatons que Burberry avance lentement mais sûrement dans la bonne direction. Cette tendance devrait se poursuivre, selon nous, à mesure que les effets négatifs des remises importantes s'estompent et que la nouvelle vision prend pleinement forme dans les collections automne-hiver", juge de son côté Bernstein.