(BFM Bourse) - Dans une récente note, le bureau d'études a sélectionné quatorze titres connus pour la robustesse de leurs fondamentaux mais qui ont récemment souffert, au point d'afficher des prix bon marché. Avec à la clef des potentiels de hausses importants.
Si les actions les plus fragiles souffrent le plus dans la tempête, il arrive que des titres de groupes reconnus pour leur solidité boivent également la tasse.
Dans une note publiée la semaine dernière, Alphavalue a ainsi compilé une sélection de titres que le bureau d'études juge comme étant de "qualité" mais au parcours boursier récent difficile.
"C'était inévitable: on peut désormais acquérir des actions de qualité pour une bouchée de pain", écrit l'intermédiaire financier.
Alphavalue a sélectionné des groupes qui affichent à la fois des baisses marquées depuis le début de l'année (à l'exception du groupe allemand spécialisé dans l'organisation et la vente de concerts CTS Eventim, qui ne perd "que" 5%), qui ne sont pas très loin de leur plus bas de 12 mois, tout en réstant "des actions très respectables".
Par "très respectable", Alphavalue entend certains critères. Le bureau d'études retient la force du "business model", "la résilience", la propension à générer du cash pour financer le dividende, et la solidité du bilan financier, avec une note de crédit à "BBB" ou au-dessus.
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Des "pièges"?
Alphavalue arrive à une liste de quatorze valeurs (la liste complète figure à la fin de cet article), précisant qu'elle n'est pas "exhaustive".
À la date de la rédaction de la note du bureau d'études indépendant, le potentiel de hausse de l'ultra-majorité de ces actions (12 sur 14), s'échelonnait entre 17,4 et 108%, avec une moyenne d'environ 48%, par rapport aux objectifs de cours déterminés par les analystes de la société.
"Est-ce qu'il s’agit d'une liste de pièges (pour les investisseurs, NDLR) ? Possiblement, mais comme le montre la présence de Ferrari dans cette liste, il est peut-être temps de prêter attention (à ces actions, NDLR). Les potentiels de hausse parlent d'eux-mêmes", écrit Alphavalue.
Citons quelques-unes des valeurs de cette sélection, les françaises notamment. FDJ United (le nouveau nom de FDJ depuis mars dernier), qui perd 32,1% sur l'ensemble de 2025, est le titre qui affiche le plus fort potentiel (100%).
FDJ United a pâti ces derniers trimestres d'évolutions réglementaires défavorables au Royaume-Uni et aux Pays-Bas ainsi que de craintes d'un alourdissement supplémentaire de la fiscalité sur les jeux d'argent en France. Face à ces vents défavorables, "les initiatives fortes de réduction des coûts de la FDJ (programme 2025-2028) et son activité de loterie traditionnelle résiliente continueront de soutenir la confiance des investisseurs", explique Alphavalue.
Autre groupe français figurant dans cette sélection, Pluxee (-10,5% en 2025) demeure une capitalisation relativement petite (2,4 milliards d'euros). Alphavalue l'a retenue en raison de la qualité de son "business model", même si ce dernier est "mis au défi ces récents jours".
À l'instar de son grand rival Edenred, Pluxee pâtit (comme FDJ d'ailleurs) de craintes d'évolutions défavorables de la régulation sur l'ensemble des avantages aux salariés (titre restaurant, titres cadeaux etc…), le métier de cette ex-filiale de Sodexo. Cela s'est déjà produit en Italie, où un plafonnement sur les commissions prélevés auprès des commerçants a été mis en place en septembre. Les investisseurs redoutent aussi des dispositifs défavorables au Brésil.
En France, le projet de loi de Finances pour 2026 prévoit une contribution patronale de 8% sur différents avantages aux salariés (titres restaurant, chèques vacances, chèques cadeaux etc…).
Toutefois, la directrice financière d'Edenred, Virginie Duperat-Vergne, a expliqué aux analystes que de précédents pays avaient mis en place des mesures similaires sans que cela empêche les titres restaurant d'augmenter leur pénétration dans ces pays. Et la mesure pourrait ne pas survivre au débat parlementaire sur le projet de loi de Finances.
Michelin et Ferrari à la relance?
Michelin (-12,92%) complète le trio de valeurs de la Bourse de Paris retenue dans la sélection d'Alphavalue. La société a affiché quatorze trimestre consécutifs un repli des volumes de pneus vendus, selon Bernstein. Surtout, Michelin s'est attiré les foudres du marché en émettant un important avertissement sur résultats, il y a deux semaines, en raison notamment de la faiblesse du marché nord-américain.
Reste que le groupe, malgré ses récents revers, conserve une certaine cote d'amour auprès des analystes.
Bernstein, à "surperformance", juge que "l'obscurité se dissipe sur le titre", maintenant que la société a abaissé ses prévisions et évoqué les sujets les plus compliqués. Le bureau d'études estime que les marges de l'entreprise s'accroîtront grâce notamment à la montée en gamme de ses produits.
"Michelin a fourni des explications claires concernant l'avertissement sur les bénéfices de la semaine dernière", a de son côté apprécié UBS, également à l'achat, tout en appréciant l'annonce d'un nouveau programme de rachats d'actions de 400 millions d'euros.
A contrario, Barclays (à "sous-performance" sur l'action) considère qu'à court terme, "la confiance est très probablement rompue" et que la société devra repenser sa stratégie en matière de prix pour ranimer les volumes.
En dehors des groupes français, la présence de Ferrari dans ce groupe de "valeurs de qualité qui ont récemment souffert" interpelle. La société est considérée comme le nec plus ultra en termes de modèle d'activité, avec une clientèle fortunée et fidèle qui amène la marque transalpine à être bien davantage comparée à Hermès qu'à Porsche ou Mercedes.
Mais le titre a essuyé, le plus lourd plongeon de sa jeune histoire boursière perdant 15% à Milan le 9 octobre dernier. L'action avait alors été plombée par l'annonce d'objectifs de moyen terme très décevants.
"Nous comprenons parfaitement le fort mouvement de vente, mais nous n'avons pas renoncé à ce que nous croyons être l'une des rares entreprises ayant la visibilité et le désir de marque nécessaires pour atteindre des marges qui dépasseront ses nouvelles prévisions" a tranché Bernstein, au lendemain de cette chute.
Alphavalue a de son côté réitéré son opinion à "achat fort", rappelant que la société a l'habitude de dépasser des objectifs fixés à un niveau très bas (même si le groupe s'est surpassé début octobre).
"Les fondamentaux restent extrêmement solides, avec une visibilité des bénéfices bien établie jusqu'en 2027, et une fidélité exceptionnelle à la marque soutenant une demande hautement inélastique au prix", tranche le bureau d'études. "Le business model unique reste intact", juge pour sa part UBS.
Parmi les autres actions de la liste d'Alphavalue, notons la présence d'Equinor, une société pétrolière norvégienne dans laquelle le gouvernement norvégien détient 67% du capital, ou encore Sika, une société suisse de chimie de construction que Saint-Gobain avait tenté de racheter (en vain).
La liste complète
