(BFM Bourse) - Le constructeur automobile dégringole violemment à la Bourse de Milan après avoir livré des perspectives de moyen terme nettement décevantes.
Violente sortie de route pour Ferrari. Le constructeur automobile, qui est toutefois considéré par certains analystes comme une valeur de luxe en raison de sa clientèle ultra-aisée, s'effondre de 14,7% à la Bourse de Milan.
La marque au cheval cabrée est bien partie pour accuser la plus forte baisse de sa jeune histoire boursière, la société étant cotée en Bourse depuis 2016. Même lorsque la pandémie de Covid-19 a éclaté l'action n'avait pas autant souffert (-10,26% le 10 mars 2020).
Le plongeon de ce jeudi est à lier aux annonces de la société livrées en amont de sa journée dédiée aux investisseurs ("Capital Market Day").
Ferrari a relevé ses objectifs pour 2025, tablant sur des revenus d'au moins 7,1 milliards d'euros (contre plus de 7 milliards auparavant), sur un résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté d'au moins 2,72 milliards d'euros (contre au moins 2,68 milliards d'euros auparavant), et un bénéfice par action d'au moins 8,8 euros contre au moins 8,6 euros précédemment.
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Des objectifs 2030 loin du compte
Le groupe a également annoncé des cibles à l'horizon 2030. La société transalpine vise environ 9 milliards d'euros de revenus, un Ebitda ajusté d'au moins 3,6 milliards d'euros, un résultat opérationnel ajusté d'au moins 2,75 milliards d'euros, un bénéfice par action ajusté d'au moins 11,5 euros et un flux de trésorerie de 8 milliards d'euros, en cumulé, sur 2026-2030.
Ces derniers objectifs de moyen terme sont très loin du compte. Royal Bank of Canada s'attendait à ce que Ferrari fasse preuve de prudence mais pas à ce point. L'atterrissage 2030 sur le résultat opérationnel implique une progression de 6% par an en moyenne de cet indicateur. Soit beaucoup moins que la prévision de 10% pour 2022-2026 qu'avait livrée la société lors d'une précédente journée investisseurs, remarque l'établissement canadien, qui pense d'ailleurs que le chiffre final sera plutôt autour de 15%.
"La prévision de croissance annuelle de 6% est probablement prudente, mais les investisseurs sont susceptibles d'interpréter cela comme un ralentissement de la croissance du résultat opérationnel par rapport aux années précédentes", écrit Royal Bank of Canada.
Dans une présentation, la société indique que d'ici à 2030 les volumes apporteront 300 millions d'euros de revenus additionnels (par rapport à 2024) et le mix/prix (la contribution des hausses de prix et de l'orientation des ventes vers des régions et produits plus chers) 900 millions d'euros.
"Nous anticipions une croissance plus forte des volumes, notamment en raison de l'inauguration du bâtiment E (une extension de son usine de Maranello, NDLR) à la fin de l'année dernière, qui offre la même capacité que l'installation d'origine, soit 15.000 unités, alors que la société en est déjà à 14.000. De plus, compte tenu du carnet de commandes et des commandes en attente, certains volumes sont importants pour éviter que la liste d'attente ne devienne trop longue", commente Royal Bank of Canada.
En termes de retour à l'actionnaire, Ferrari compte redistribuer 3,5 milliards d'euros sous forme de dividende entre 2027 et 2031. La société rachètera aussi pour un total de 3,5 milliards d'euros de ses propres titres à compter de 2026.
Outre ses perspectives financières, Ferrari a aussi dévoilé son plan stratégique ce même jour. Le groupe a notamment indiqué que, d'ici à 2030, son offre comporterait 40% de modèles à moteurs thermiques, 40% de véhicules à motorisation hybride et 20% d'électriques. En moyenne, quatre nouvelles voitures seront lancées d'ici à 2026 et 2030. L'"Elettrica", son premier modèle électrique, doit sortir en 2026.