(BFM Bourse) - Le camp vendeur reprend la main, sans aucune forme de transition. Vendredi, la publication d'indicateurs baromètre sur l'activité a ravivé franchement les craintes d'un ralentissement marquée de l'économie sur le vieux continent. Rien de fondamentalement nouveau, mais la psychologie de marché - pas l'addition de la psychologie de chaque intervenant, mais celle de la foule des investisseurs - étant ainsi faite, le reflux des cours s'est vivement accéléré, en particulier sur le secteur bancaire, les cycliques, et les équipementiers automobiles. L'indice phare de la cote parisienne a fondu de plus de 2% à 5 269 points vendredi, dans une accélération des volumes de transactions.
Le baromètre d'activité du secteur privé, calculé par le cabinet IHS Markit, a déçu les investisseurs, notamment à l'exportation. L'indice composite de l'activité globale, qui s'était redressé en février, à 50,4 points, est en effet retombé à 48,7 points en mars, notamment en raison d'une forte contraction du volume des nouvelles affaires à l'exportation, signe d'un nouveau ralentissement du secteur privé dans son ensemble.
Dans le même, le secteur manufacturier allemand s'est encore contracté en mars et alimente les craintes que les conflits commerciaux amplifient le fléchissement d'activité de la première économie européenne. L'indice IHS Markit des directeurs d'achats (PMI), qui regroupe les secteurs de l'industrie et des services, a ainsi reculé -pour le troisième mois consécutif- à 51,5 en première estimation, au plus bas depuis juin 2013. En parallèle, le sous-indice manufacturier est tombé à 44,7, au plus bas depuis août 2012, et reste nettement en deçà de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité.
Sur des indicateurs équivalents aux Etats-Unis, la déception certes moins forte, était tout de même réelle, les deux composantes de l'indicateur d'activité PMI n'atteignant pas la cible.
Côté valeurs, le secteur bancaire a été particulièrement affecté, dans un contexte qui milite pour une prolongation de période de taux bas, à l'image de ses principaux représentants sur la cote parisienne: BNP-Paribas (-3,29% à 41,265 euros), Société Générale (-3,95% à 25,525 euros), Crédit Agricole (-3,77% à 10,51 euros), et Natixis (-2,92% à 4,59 euros).
Les valeurs cycliques ont collectionné les dernières places du palmarès, à l'image d'Arcelor Mittal (-5,41% à 18,368 euros), Eramet (-6,65% à 48,68 euros), Imerys (-6,48% à 45,04 euros), Rexel (-4,94% à 10,005 euros) ou encore Saint-Gobain (-3,82% à 31,13 euros).
Sur le secteur automobile, hautement sensible, Renault a perdu 3,68% à 57,58 euros, Peugeot 2,03% à 21,75 euros, Michelin 1,44% à 102,95 euros, Valeo 3,61% à 26,19 euros, Faurecia 4,07% à 37,71 euros, et Plastic Omnium 3,61% à 23,78 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique, un effet de contamination sur les indices a bien eu lieu, avec un effet démultiplié sur les valeurs technologiques en fin de semaine dernière sur fond d'impatience sur une issue dans la guerre commerciale opposant Washington à Pékin. Pékin qui ne serait pas disposé dans l'immédiat à faire des concessions sur une frange précise de produits et services technologiques. Le Dow Jones a perdu vendredi 1,77% à 25 502 points, et le Nasdaq Composite 2,50% à 7 642 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds a reflué de 1,90% à 2 800 points.
Tokyo vient de clôturer en très forte baisse, de plus de 3%.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1300$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 58.50$.
Sur le plan macroéconomique ce lundi, à suivre l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne à 10h00, l'indice des indicateurs avancés (CB) en Chine à 14h00, ainsi que l'indice du climat des affaires en Belgique à 14h00 (BNB). Si aucun indicateur américain majeur ne figure à l'agenda ce lundi, il n'en sera pas de même demain avec un programme très riche. Rendez-vous ici pour prendre connaissance de l'intégralité des moments clés économiques de la semaine.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du mardi 26 mars.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La seule séance de vendredi a bouleversé l'allure (peu engageante) de la bougie hebdomadaire, qui résume graphiquement les cotations de l'ensemble de la semaine passée sur le CAC 40. On s'aperçoit que l'ensemble des gains de la semaine 11 (S11)ont été retracés. La clôture exactement sur les points bas de séance jette également un froid. La sérénité du camp acheteur, acquise par sa capacité incontestée depuis le début de l'année à se fédérer après chaque petite correction, a subi un coup d'arrêt. La moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), qui soutenait les cours depuis le 08 janvier, a été rompue dans des volumes solides. Avis négatif à l'échelle de la séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5445.00 points.

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