(BFM Bourse) - Les craintes sur la fermeté des taux, dans le sillage du colloque de Jackson Hole, dont le ton global aura été sec, continuent de peser sur les marchés d'actions, de part et d'autre de l'Atlantique, et ce sur les pans Growth et Value de la cote. Le CAC 40 (-0,83% à 6 222 points) a toutefois limité ses pertes en clôture lundi à la faveur d'une remontée en seconde partie de séance. Le calendrier statistique, désert hier, se densifie au fur et à mesure de la semaine...
La lutte contre l’inflation aux Etats-Unis “va faire souffrir les ménages et entreprises” américains, mais y renoncer serait encore plus dommageable pour l’économie, a prévenu vendredi le patron de la Banque centrale américaine (Fed), Jerôme Powell.
Revenir à la stabilité des prix "prendra du temps" et entraînera "une longue période de croissance plus faible" ainsi qu'"un ralentissement du marché du travail", a martelé le Président de la Fed, depuis la vallée idyllique du Wyoming. Le banquier central a également prévenu que la lutte contre l’inflation ferait "souffrir les ménages et les entreprises américains". La Fed veut ramener la hausse des prix autour de 2%, et cette politique aura "une série de "coûts regrettables", a-t-il également affirmé.
Les opérateurs ont également pour rappel, pu affiner les projections de hausse des taux de la BCE pour le prochain Conseil des Gouverneurs. Les probabilités d'assister à une accélération de la hausse des taux, soit le scénario de +75pdb en septembre, prennent corps. "La BCE n'a d'autre choix que de s'engager dans un resserrement monétaire plus rapide tant que l'inflation continue d'augmenter", prévient Frederik Ducrozet (Pictet Wealth Management) dans une note. "Cependant, la normalisation de la politique sera difficile et une approche "stop-and-go" semble de plus en plus possible. Cela signifie que la BCE pourrait marquer une pause lorsque la récession se produira au début de 2023, mais reprendre le relèvement des taux lorsque l'économie se redressera plus tard l'année prochaine."
Côté valeurs, dans le sillage des cours de l’or noir, les valeurs parapétrolières ont progressé, CGG a pris 6,2% et Vallourec 3,4%. La majeure partie des valeurs du SBF 120 ont néanmoins terminé dans le rouge, notamment les sociétés spécialisées dans l’extraction de métaux ou de minéraux. Eramet a perdu 6,5% et Imerys a abandonné 3,7%. Engie a cédé -4,3% alors que les prix du gaz, bien que toujours élevés, refluent.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indice sur actions ont terminé la séance de lundi en territoire négatif, moins profondément toutefois que vendredi, à l'image du Dow Jones (-0,57% à 32 098 points) ou du Nasdaq Composite (-1,02% à 12 017 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,67% à 4 030 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 97,10$.
A suivre en priorité à l'agenda statistique ce mardi, l'indice de confiance des consommateurs américains (Conference Board) ainsi que les nouvelles offres d'emploi outre Atlantique (JOLTS) à 16h00. L'agenda "montera en charge" progressivement jusqu'à vendredi avec en particulier, l'enquête ADP sur l'emploi américain mercredi, le PMI (ISM) manufacturier jeudi, et le très attendu rapport mensuel fédéral sur l'emploi vendredi. L'occasion de mesurer plus finement des degrés de tensions sur l'emploi, tensions elles-même source d'inflation.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La proximité immédiate de la clôture de vendredi, après accélération baissière franche, avec les points bas hebdomadaires, envoie un message négatif. Elle acte la validation d'une figure assimilable à un pattern chartiste baissier à ligne de cou baissière, que le gap du 22 août avait déjà esquissée. Les 6 550 points sont définitivement qualifiables de résistance, et nous assistons à une entrée dans un nouveau cadre de travail sous la moyenne mobile à 50 jours (en orange).
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6308.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6130.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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