(BFM Bourse) - Dans une volatilité importante, l'indice CAC 40, baromètre du marché actions parisien, a gagné 2,40% à 4 843 points lundi, débutant dans de bonnes dispositions la semaine 40, après la semaine 39 qui a été la pire en terme de performance en trois mois. L'ambiance reste toutefois nerveuse, sur fond de doutes sur la suite de la crise sanitaire. Les opérateurs se sont accrochés hier à l'espoir d'un déblocage dans les âpres négociations budgétaires au Congrès.
Les élus démocrates de la Chambre des représentants travaillent à un plan de soutien de 2.200 milliards de dollars (1 885 milliards d'euros) qui pourrait être soumis au vote cette semaine et la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, s'est dite prête à négocier avec la Maison-Blanche. Mais les raisons de douter sont nombreuses.
John Placard, spécialiste en investissement chez Mirabaud, énumère: "Les Républicains craignent qu'une trop grande enveloppe allouée aujourd'hui alors qu'il n y a aucune preuve d une deuxième vague de coronavirus impacte leur gestion du budget en 2021 si Donald Trump devait être réélu. Certains membres pensent aussi (sérieusement) que l'envoi d'une aide trop importante aux Américains et aux PME en difficulté pourrait avoir un effet néfaste sur la productivité. Un chômeur pourrait en effet hésiter ou repousser son désir de trouver du travail en recevant un chèque trop « important ». Pensée fortement discutable évidemment. Les démocrates quant à eux ont déclaré que les propositions républicaines ne répondaient pas à un trop grand nombre de besoins urgents."
John Placard synthétise: "Un plan de relance budgétaire est aujourd'hui indispensable pour que l'économie américaine ne connaisse pas un scénario en W. Cependant de l'autre côté de l'Atlantique, c'est exactement le même cas de figure et Christine Lagarde a raison de demander un « relai d aides » aux gouvernements de tous les pays de l Union européenne (UE). Le salut économique du bloc en dépendra tout comme l'évolution des indices boursiers."
Au chapitre statistique, rien à se mettre sous la dent lundi. Les "affaires" reprennent ce mardi, avec en particulier un indicateur important de confiance du consommateur aux Etats-Unis (voir plus bas).
Côté valeurs, les secteurs immobiliers et bancaires étaient les principaux moteurs du rebond lundi, à l'image de bon nombre de leurs représentants sur le compartiment A de la cote: Société Générale (+5,03% à 11,452 euros), Icade (+5,12% à 46,84 euros), BNP-Paribas (+5,19% à 31,82 euros), Covivio (+5,27% à 58,95 euros), Carmila (+5,76% à 7,71 euros), Crédit Agricole (+5,78% à 7,578 euros), Natixis (+7,24% à 1,977 euro), Mercialys (+9,05% à 4,556 euros), ou Klepierre (+11,71% à 11,40 euros).
La biotech Genfit s'est envolée (+30,85% à 4,852 euros) après la conclusion d'un accord avec Labcorp, géant américain des analyses in vitro, qui compte commercialiser en Amérique du Nord le test mis au point par l'entreprise lilloise pour diagnostiquer la NASH, ou maladie du foie gras, sans avoir à procéder à une biopsie. Retrouvez ici les détails.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1630$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 39,80$.
À l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité outre Atlantique la balance commerciale des biens et les stocks des grossistes à 14h30, l'indice S&P CS des prix de l'immobilier (20 agglomérations représentatives) à 15h00 et surtout, l'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) à 16h00. Ce dernier indicateur est particulièrement suivi dans les salles des marchés, et tout écart important par rapport au consensus (90.0) constituerait une source potentielle de décalage sur les cours, tant la consommation demeure traditionnellement le principal moteur de création de richesse outre Atlantique.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La semaine passée aura débuté par un événement technique majeur, avec un accroissement de volatilité sous les 5 000 points, la rupture de la moyenne mobile à 100 jours, dans des volumes solides, et laissant un gap baissier non contesté depuis. Nous voulions avoir davantage d'informations sur les cotations de l'ensemble de la semaine. Force est de constater que la quasi absence de réaction, avant vendredi après-midi aura confirmé l'alourdissement du profil graphique de court terme. D'autant que l'identification sectorielle des titres ayant le plus participé à la baisse aura cruellement rappelé le mois de mars. La bougie hebdomadaire finalement tracée n'a aucune ombre haute, et une ombre basse très mince.
La réaction légitime de lundi est forte, mais n'apporte aucune garantie, dans sa construction, d'un redémarrage durable. Avis neutre dans l'immédiat, sur anticipation d'un rééquilibrage avant reflux. Par la suite, sous les 4 700 points, la situation technique s'assombrirait davantage.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 4368.00 points relancerait la pression vendeuse.

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