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La Fed achève ce mercredi le dernier FOMC (Federal Open Market Committee) de l'année. Un FOMC qui se soldera selon toute vraisemblance par une baisse de 25 points de base de la rémunération des Fed Funds. Un scénario appuyé par de récents repères statistiques sur la consommation, l'emploi et l'inflation. Dernier en date, les prix PCE, la mesure préféré de la Fed dans son appréciation de l'inflation, ressortie à +2,8% en rythme annuel, "soit nettement en dessous de la prévision des membres du comité de politique monétaire de la Fed pour la fin d'année 2025 (3,1%)", explique Bastien Drut (CPR AM).

Ce soir à l'issue de la réunion, les détails de la communication seront scrutés. "Nous prévoyons environ trois dissidences (dans les votes, NDLR). Le résumé des projections économiques (SEP) devrait indiquer une croissance plus forte, mais le taux de chômage pourrait être révisé à la hausse pour les deux années", explique Bank of America.

Les "dots plots" soit les projections des membres de la Fed (qui ne constituent pas des prévisions) seront publiés. L'établissement estime que ces projections feront état de deux baisses de taux additionnelles en 2026. Concrètement, le précieux document se présente comme un diagramme à points, où chaque point représente les prévisions de taux des membres votants pour les prochaines

La Fed s'appuiera sur des données de santé de l'emploi, qui envoient des signaux contradictoires depuis la fin du shutdown. Les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, proche des 200 000, envoient des signaux florissants, tandis que la dernière enquête du cabinet ADP inspire beaucoup moins d'optimisme. A noter que le NFP (la référence publiée par le Département du Travail) ne sera publié, pour le bulletin de santé de novembre, qu'après le FOMC.

Hier l'enquête Jolts (Job Openings and Labor Turnover Survey) a montré une légère augmentation des ouvertures de postes en octobre, à 7,670 millions après 7,66 millions en septembre. Le rapport met aussi en avant une baisse de 218.000 embauches pour atteindre 5,149 millions en octobre.

"Le marché du travail [...] confirme sa dégradation progressive : les enquêtes ADP pointent un ralentissement des créations d’emplois, concentré sur les petites entreprises et les secteurs cycliques, tandis que les demandes d’allocations chômage restent encore contenues. Pour la Fed, le tableau reste donc difficilement lisible d’autant que l’inflation PCE, publiée avec retard après le shutdown, rappelle que la bataille des prix est loin d’être terminée : l’inflation globale comme l’inflation core ressortent toutes deux à 2,8 % en glissement annuel", décortique Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.

Du côté des valeurs, Air France-KLM a lâché 7%, pénalisé par l'émission par CMA CGM (propriétaire de BFMTV et BFMBusiness) d'obligations échangeables en actions Air France-KLM existantes.

Nexans a chuté de 6,4%, réagissant négativement à une information de presse indiquant que le spécialiste des câbles sous-marins aurait annulé des appels d'offres concernant le projet Great Sea Interconnector.

Surtout le CAC 40 a été pénalisé par la baisse d'Essilorluxottica (-5,6%), lui-même lesté par l'annonce d'Alphabet du lancement l'an prochain de lunettes IA, segment à l'origine de la forte croissance d'Essilorluxottica des derniers trimestres.

Du côté des hausses, le secteur de la défense a été bien orienté avec Dassault Aviation (+2,6%), Thales (+2,6%) ou Exail Technologies (+1,7%) qui profite d'une information de Bloomberg selon laquelle les parlementaires allemands sont sur le point d'approuver la semaine prochaine un montant record de 52 milliards d'euros de commandes militaires.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones perdant 0,38% et le Nasdaq Composite grappillant 0,13%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a fini la séance de mardi sur une note étale, à 6 840 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin

> Sur le marché des changes la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1640$.

> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 58,40$.

> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,18%.

> Quant au VIX, il valait 16,93 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre la décision de poltique monétaire de la Fed sur des taux, les dot plots à 20h00, ainsi que la conférence de presse consécutive à 20h30.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Avec 3 gaps de poursuite pour autant de séances, du 10 au 12 novembre, l'indice CAC a su amorcé une reprise "en V" sur sa moyenne mobile à 50 jours (en orange). Cette reprise a pour l'instant défini l'amplitude d'une nouvelle base de travail. Ce sont désormais les 8 260 points, testés 5 fois, qui sont sous pression. Dans l'immédiat, la base de travail reste celle des 8 000 / 8 260 points, théâtre d'une probable accumulation d'énergie.

Mais le support intermédiaire des 8 000 points est désormais lourdement fragilisé, notamment en raison du gap du 18 novembre. D'autant que la bougie d'école en englobante baissière sur NVidia le 20 novembre à elle seule a un effet sur le moral du marché dans son ensemble. La réaction de l'indice après le comblement complet du gap précité envoie un signal peu engageant, à court terme en tous cas.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes