(BFM Bourse) - Le spécialiste de la robotique autonome et des systèmes de navigation progresse en Bourse après la publication de notes d'analystes lui étant favorables. L'action est aussi portée par des informations de presse selon lesquelles l'Allemagne serait prête à casser sa tirelire pour moderniser son armée.

Les valeurs européennes de la défense ont souffert ces derniers mois, évoluant au rythme des déclarations et péripéties politiques sur un hypothétique cessez-le-feu en Ukraine. L'indice Stoxx paneuropéen des entreprises du secteur de l'aérospatiale et de la défense était même tombé lundi dernier, à son plus bas niveau depuis fin juin, perdant plus de 14% par rapport à son plus haut historique de 2.919,31 points atteint le 3 octobre.

Le spécialiste de la robotique autonome et des systèmes de navigation Exail Techhnologies n'a, logiquement, pas échappé à cette correction, et a perdu de son côté 25% dans l'intervalle.

Rappelons que le groupe réalise un excellent parcours boursier sur 2025, gagnant encore plus de 400% depuis le début de l'année, qui s'explique en grande partie par les nombreux succès commerciaux glanés par l'entreprise qui répond à des besoins spécifiques en termes de défense marine.

La veille, Bernstein, cité par l'Agefi Dow Jones a annoncé avoir intégré le titre à sa liste de valeurs moyennes favorites en Europe, estimant que les perspectives structurelles du secteur restent "excellentes". L'intermédiaire financier avait notamment loué le positionnement de la société sur les marchés des drones maritimes et des dispositifs contre les mines, le conduisant à une recommandation à surperformance assortie d'un objectif de cours de 156 euros. L'action avait profité de cette marque de confiance de Bernstein, gagnant 7% lundi 8 décembre.

Un "flux de nouvelles positives"

Exail Technologies poursuit son ascension, ce mardi 9 décembre, glanant encore 6,5% vers 12h. L'action est soutenue par la perspective d'une commande record de l'Allemagne pour moderniser son armée.

Selon Bloomberg les parlementaires allemands sont sur le point d'approuver la semaine prochaine un montant record de 52 milliards d'euros de commandes militaires Les 29 commandes prévues comprendraient 22 milliards d'euros pour des équipements et des vêtements de base, 4,2 milliards d'euros pour des véhicules d'infanterie Puma, 3 milliards d'euros pour des missiles et des lanceurs de défense aérienne Arrow 3 et 1,6 milliard d'euros pour des satellites de surveillance, détaille aussi Bloomberg.

Cette information porte l'ensemble du secteur de la défense en Bourse, Thales gagne 3,4%, Dassault Aviation progresse de 2,5%, quand Exosens grimpe de 1,4%. A Francfort, Renk gagne 5,2%, Rheinmetall s'adjuge 4,45%. Dans une note publiée ce matin, Jefferies indique que Rheinmetall sera le principal bénéficiaire, la commande Puma représentant environ 2 milliards d'euros pour le groupe allemand tandis que Renk est également exposé via les transmissions et Rolls-Royce via les moteurs.

Outre cette information, Exail Technologies a fait l'objet d'une note de TP ICAP Midcap dans laquelle le bureau d'études revient sur des "nouvelles notables" sur le front des appels d’offres de systèmes anti-mines.

L'intermédiaire financier rappelle que le Royaume-Uni et la Norvège ont signé le 4 décembre dernier un accord de coopération dans le domaine de la lutte anti-sous-marine afin de mobiliser une flotte de 13 frégates anti-sous-marine Type 26, moyennant une commande de 5 navires effectuée par la Norvège pour un montant de 10 milliards de livres sterling.

Julien Thomas, l'analyste en charge de la couverture d'Exail Technologies pour TP ICAP Midcap déduit deux implications possibles de cette annonce : soit les deux pays décident de renforcer leur coopération et signent un accord d’achat groupé, à l’image de la Belgique et des Pays-Bas ou bien les deux pays continuent à sélectionner indépendamment leur fournisseur de systèmes anti-mines mais, pour un acteur comme Exail, le gain d’une marine impliquerait probablement celui de l’autre.

L'analyste indique qu'à titre illustratif, Exail estimait le contrat de la Royal Navy à 50-100 millions d'euros, et celui de la Norvège à moins de 50 millions d'euros. Il signale aussi des avancées majeures sur le programme AUKUS, un accord de coopération militaire tripartite formé par l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Les besoins australiens en systèmes anti-mines pourraient représenter une opportunité de 300-400 millions d'euros, couplée à un volet hydrographie qui doublerait la taille du contrat, selon la société citée par le bureau d'études, qui reste à l'achat avec un objectif de cours de 99 euros.