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Le CAC 40 a perdu 0,57% à 7 827 points mercredi, dans un marché dominé par le sentiment de prudence, au lendemain d'une intervention de J Powell, Président de la Fed, et à la veille de la publication des données finales du PIB américain pour le deuxième trimestre.
Mr Powell prenait la parole à l'occasion du déjeuner de présentation des perspectives économiques de la Chambre de commerce du Grand Providence, dans le Rhode Island. Et le ton adopté était particulièrement prudent. "La prudence de Powell freine le marché", résume Stephen Innes de Spi AM. "Le message principal de Powell était une fois de plus simple mais donne à réfléchir: 'il n'existe pas de voie sans risque'", ajoute-t-il.
Le patron de la Fed, au grand dam de Donald Trump, y a réaffirmé sa posture prudente dans le processus en cours d'assouplissement monétaire. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) mettait en garde mardi contre des baisses "trop soutenues" des taux directeurs qui feraient déraper l'inflation, alors qu'un gouverneur veut au contraire frapper fort et vite.
"Si nous assouplissons (la politique monétaire) de manière trop soutenue, nous risquons de ne pas atteindre notre objectif en matière d'inflation et de devoir inverser la tendance par la suite pour la ramener pleinement à 2%", a-t-il déclaré. Selon lui, les taux d'intérêt sont actuellement "au bon niveau pour réagir aux évolutions économiques potentielles".
La Fed a abaissé la semaine dernière ses taux directeurs pour la première fois de l'année, d'un quart de point de pourcentage. Ces taux, qui guident les coûts d'emprunt, sont désormais dans une fourchette comprise entre 4% et 4,25%. La motivation première de cette baisse des taux était l'emploi, dont les signes de faiblesse se multiplient.
"La détérioration observée est réelle et sérieuse", avancent les économistes d'ECOFI. "Les créations d'emploi ont sensiblement ralenti (seulement 29 000 en moyenne sur les trois derniers mois, contre 232 000 en janvier 2025) voire ont été quasiment inexistantes dans les secteurs privés dits cycliques ces derniers mois. La révision annuelle des chiffres effectuée par le Bureau du travail (BLS) a en outre mis en évidence une surestimation de 911 000 emplois de mars 2024 à mars 2025. Il y a actuellement peu d'embauches, de démissions et de licenciements. Le temps passé au chômage augmente par ailleurs progressivement. Le marché du travail semble ainsi figé et en proie à la rupture."
Du côté des valeurs, les groupes de défense ont été bien orientés, Thales gagnant 2,4% et Dassault Aviation, 1,3%. L'ensemble du compartiment est porté par des déclarations de Donald Trump, qui a jugé que les pays de l'OTAN devaient tirer sur des avions russes s'ils venaient à entrer dans leur espace aérien. Le Président américain a par ailleurs effectué un spectaculaire volte-face sur l'Ukraine, estimant que le pays agressé pourrait retrouver ses frontières d'origine, qualifiant au passage la Russie de "tigre de papier"...
Bouygues a grappillé 0,5% alors que Morgan Stanley a relevé son opinion à "pondération en ligne" contre "sous-pondérer" précédemment. Emeis, l'ex-Orpea a rebondi de 10,2% après que le groupe a dépassé son objectif de cessions d'actifs via la création d'une foncière qui bénéficiera d'investissements de 761 millions d'euros de la part des fonds Farallon Capital et TwentyTwo Real Estate. Clariane en profite, et a repris 3,3%.
A contrario, Exail Technologies a reculé de 2,75% après avoir émis pour 300 millions d'euros d'obligations hybrides, synonymes de dilution potentielle pour ses actionnaires. Le secteur auto était aussi ailleurs mal orienté. Lanterne rouge, Stellantis a chuté de 3,4%, Renault 1,2%. Un analyste évoque des informations autour de Stellantis pour expliquer ces baisses. Plusieurs médias ont rapporté que le groupe franco-italo-américain allait arrêter temporairement la production de plusieurs sites européens, faute d'activité suffisante.
Au chapitre statistique, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne est ressorti en légère baisse à 87,7, à contre-pied du consensus, en raison principalement de la composante "perspectives" de l'indice, qui fond beaucoup plus rapidement que la composante "sentiment actuel".
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,37%) et du Nasdaq Composite (-0,33%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a rendu 0,28% à 6 637 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes:
> La monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1750$.
> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 64,70$.
> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,15%.
> Quant au VIX, il valait 16,18 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité, outre Atlantique, les données finales du PIBT2 et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le vaste range (canal latéral), dont l'amplitude a une nouvelle fois été redéfinie les 31 juillet et 1er août, conserve du sens, et le refoulement des cours lundi 25 août, au contact de la borne haute vient le confirmer. Les 7 500 points sont renforcés dans leur rôle de support autant que les 7 940 points le sont dans leur rôle de résistance. Ce sont donc des zones d'intervention à privilégier, dans ce marché clairement bipolarisé. Un marché très technique, qui offre des opportunités lisibles à condition de rester soi-même, en tant qu'investisseur, étanche à la nervosité ambiante.
L'indice teste actuellement, sans succès, la borne haute de ce range. Ce niveau (7 940 points) constitue une résistance majeure. L'indice multiplie les bougies à mèche haute prononcées à son approche.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7940.00 points.
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